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Re: [HS] Français | Re: [cpl] Comment configurer les boitiers cpl



Jean-Yves F. Barbier, mardi 5 juin 2007, 07:57:28 CEST
> 
> Sylvain Sauvage wrote:
> ........
> >   Et,  à part quelques adeptes forcenés du raccourci,  le terme
> > <tél> ne s'est pas transformé en mot, et il n'a pas remplacé le
> > mot « téléphone » dans l'usage courant.
> 
> hé non, c'est "phone" qui a la faveur des ados... et de la plupart
> des autres

  Tu tapes à côté : je n’ai jamais dit que les « ados »  ou « les
autres »  (qui qu’ils soient)  utilisaient ‹tél› comme mot,  j’ai
dit que de  rares  personnes le faisaient.  Au contraire,  si une
part aussi importante de la population  francophone  utilisait ce
terme alors celui-ci serait un mot.  C’est bien le fait que  très
peu de gens l’utilisent qui me permet de dire que ce n’est pas un
mot et qu’il n’y a pas grand-chose à craindre de ‹mél›.

> ........
> 
> >   Et que l'on ne me resserve pas  le  sempiternel  « c'est plus
> > précis ».  Ou est la précision de « spam » ?  Et  même  combien
> > d'anglophones  connaissent  l'origine  de ce mot « spam » ?  
> 
> je ne pense pas que qui que ce soit ai dit qu'un terme Anglais était
> plus précis,

  Je parle d’une remarque qui revient souvent  dans  les  discus-
sions sur ce thème.  Prends un dictionnaire et regarde la défini-
tion du mot « sempiternel ».

> dans la plupart des cas informatique, il est antérieur à
> tout terme français; puisqu'inventé sur le lieu de la création de
> l'objet/concept/etc

  Nos  amis  anglais  diraient que tu utilises la  « technique de
l’homme de paille » : tu attaques une pâle copie de mes arguments
(ici la précision et l’accessibilité du sens)  avec  une histoire
d’antériorité  issue  d’une phrase  introductive  d’un paragraphe
suivant.
  De  plus,  tu confonds  antériorité  de l’objet  ou du concept,
antériorité du mot et pré-existence d’un mot adéquat en français.
Prenons l’exemple des motifs de conception,  en anglais  « design
patterns ».  Le concept est né dans les années 1990, l’expression
anglaise est née (au sens linguistique) en 1994,  et les mots qui
la composent,  « design »  et  « pattern » sont assez vieux  pour
avoir été utilisé par Shakespeare.  Du côté du français, les mots
« motifs » et « conception » sont eux-mêmes d’usage courants,  et
ce de longue date,  et il se trouve que l’expression  « motifs de
conception »  décrit  très  bien  le  concept,   mieux  même  que
l’expression anglaise  ou que son calque  littéral  (« patrons de
conception »).  Pourquoi  ne  pourrait-on  utiliser  l’expression
française ?

> > Au moins avec « pourriel », on entend le lien avec « courriel » et
> > « pourri ». 
> >   Il n'y a aucun intérêt à utiliser un mot  étranger  incompré-
> > hensible si un mot français compréhensible existe déjà. 
> 
> exemple plutôt bien choisi (ou mal, tout dépend du point de vue):
> à moins que je n'ai une très mauvaise mémoire, "courriel" a fleurit en
> génération spontanée il-y-a qq années... et "pourriel" a suivi.
> il ne sont donc pas antérieurs, mais ont été assemblés à la hâte
> pour tenter d'endiguer l'"invasion" de l'Anglais :)

  Joli, tu mélanges deux paragraphes :  les exemples de courriel,
pourriel et spam sont là pour appuyer l’argument de la précision,
le paragraphe suivant est plus général.  De plus, le « déjà »  ne
signifie pas l’existence d’un mot ayant le sens exact de  l’objet
ou du concept à qualifier (et pour cause, celui-ce est censé être
nouveau) mais l’existence d’un mot dont on peut étendre la signi-
fication ou que l’on peut dériver.

>  > Il vaut
> > même mieux utiliser un mot français  non immédiatement  compré-
> > hensible qu'un mot étranger de toutes façons incompréhensible.
> 
> t'as raison, ça fait vachement avancer le Schmilblick

  Oui,  ça le fait avancer.  J’ai donné mes arguments.  J’attends
les tiens.

> > <mode vendredi, même le mardi>
> >   Ça suffit avec ces trolls mandarinesques sur les traductions.
> 
> faut pas confondre version Anglaise et colmatage de brêches

  Ni jeter de bonnes in[vt]entions à cause de quelques erreurs.

> > Oui, « mandarinesque », car au fond, tout ce vous voulez, c'est
> > vous construire une petite  forteresse communautaire imaginaire
> > d'un jargon que vous ne maîtrisez même pas.
> 
> arf, t'as du réfléchir un bon bout de temps pour la sortir, celle-là;

  Pas vraiment, ça sort tout seul :oP

> mais peut-être pas assez...

  Et ben voyons...

> Quelque soit la langue, toutes les branches de métier ont leur propre jargon
> (il n'y a qu'à regarder du côté de la marine, par exemple :), avec (IMHO)

  (AMHA, les abréviations aussi peuvent être traduites.)

> le pompon à la magistrature (si t'arrive à piger du premier coup certains
> textes de loi du code des impôts, je te paye le restau parce que ce n'est
> même plus du français... et le pire, c'est que ça a été fait exprès)

  C’est justement bien là mon propos.  Donc, pour ton édification
personnelle :  l’utilisation  du terme « mandarinesque »  est une
référence  à  la propension des groupes élitisants à cultiver  la
complexité et le jargonnage pour se différencier  et se couper de
la masse.
  (J’aurais pu la faire en plus mandarin mais, si tu insistes, je
pourrais te la refaire avec « les 200 mots qu’on cause ».)

> Quant'à dire que le jargon n'est pas maîtrisé, je suppose que tu parles
> pour toi?!

  Au contraire, puisque je m’efforce d’utiliser les mots adéquats
et français, je me dois de réfléchir au sens des mots pendant que
d’autres ne font que répéter des expressions vides de sens.

> >   Personnellement, je préfère me construire une place,  indivi-
> > duelle mais ouverte à tous, d'un jargon que je maîtrise.
> > </>
> 
> je tâche d'éviter les locutions douteuses telles que: "moi-même,
> personnellement, tout seul" ;->>>

  C’est bien. La prochaine étape sera de tâcher à ne pas faire de
tache en soignant ton orthographe, ta grammaire et ta politesse.

> De toute façon la polémique ne s'éteindra jamais; ne serais-ce que parce
> que le mammouth (et ceux qui l'ont dirigé) n'a jamais compris que le PB
> des français avec les langues étrangères était d'abord physique (courbe
> de réponse de l'oreille déplacée du medium-aigu vers le medium grave);
> et que, par conséquent, il fallait commencer les autres langues dès la
> maternelle pour éduquer l'oreille.

  Je ne vois pas le rapport direct avec la choucroute  mais, avec
les moyens qu’on y met, ça ne servira pas mieux.

> Ensuite, hé bien il-y-aura toujours un intégriste derrière chaque libéral
> pour tenter de lui dicter sa conduite (niveau linguistique, s'entend;
> quoique...)

  Je n’ai rien dicté à personne.  Je n’ai  fait que  recadrer  ta
diatribe  sur  l’abréviation  ‹mél›,  en agrémentant de ma propre
diatribe contre le jargonnage anglicisant et élitisant.
  Mais  bon,  il y aura  toujours  un  paranoïaque  devant chaque
perfectionniste pour croire que ce dernier tente de lui dicter sa
conduite...

> Maintenant la question est beaucoup plus vaste: de moins en moins de gens
> parle le français dans le monde, souvent au profit de l'Anglais (cf: l'Afrique)
> et ça n'est pas entièrement de la faute de la CIA; et si ça continue, il ne
> restera bientôt plus que le Québec et la france.  Mais nous auront nos termes
> à nous, qu'on se le dise!!!

  Or donc, que préconises-tu ?  de faire du français  un sabir de
l’anglais ? de se mettre tous à l’anglais ? à l’espéranto ?

> Bon, ben voila, je me suis défoulé; et comme j'ai eu une insomnie, ça m'a bien
> fait passer le temps, mais j'ai d'autres choses plus importantes à faire que de
> rester à polémiquer.

  Ne pas répondre quand on manque de sommeil, ça évite des fautes
et à l’interlocuteur d’avoir à réexpliquer.

-- 
 Sylvain Sauvage



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