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Re: [HS] Europe et Libre : quelle relation ?



On Fri, May 27, 2005 at 07:09:15PM +0200, Basile STARYNKEVITCH wrote :

> l'appel IST5 (Information Science & Technology Call5) du FP6 (6th
> Framework Programme) a un appel à propositions, notamment pour le
> logiciel libre.
> 
> http://fp6.cordis.lu/fp6/call_details.cfm?CALL_ID=208

Visitez le lien ! Ça vaut son pesant de cacahuètes !

> professionnellement, il m'arrive de soumettre des projets dans ce
> genre d'appel, et je n'ai jamais monté que des projets de logiciels
> libres (et j'ai déjà réussi ce genre d'appels, qui sont quand même
> selectifs).

Professionnellement, je dois aussi me frotter à ces horreurs
bureaucratiques que sont les programmes-cadres européens. Il ne faut pas
oublier leur but premier : développer l'Europe de la recherche, en
finançant prioritairement des projets qui sont des collaborations
inter-européennes. La démarche a sa pertinence, bien que cela conduise à
des comportements du genre "ah merde, il nous faut d'urgence trouver un
grec, parce que là on est trop centrés sur l'Europe du nord". 

Ensuite, le saucissonnage en mille et un thèmes, dont le logiciel (pas
nécessairement libre), c'est pour moi superflu. Je ne vois pas le besoin
d'Europe là-dedans. La science est internationale par nature, et
remplacer un nationalisme français par un nationalisme européen ne nous
donnera pas grand-chose. De plus, les projets d'envergure qui ont besoin
d'une réelle coopération internationale on parfaitement fonctionné sans
l'UE jusqu'à présent.


> Donc respectueusement, je suis en désaccord avec ce point de vue, et
> je trouve au contraire que la Commission Européenne ne finance pas
> assez de logiciels libres (et trop de logiciels propriétaires), même
> si elle le fait de plus en plus.

Ce que tu dis est vrai, mais c'est vrai aussi pour le ministère de la
recherche, les conseils régionaux et généraux, les associations et
autres fondations, bref, pour toutes les institutions qui offrent des
financements.

La question est donc : faut-il mettre tous les oeufs dans un même
panier en demandant à ce que les financements soient plus centralisés à
Bruxelles, en espérant une décision de type tout ou rien ?


> De façon simpliste, je trouverais normal que tout logiciel financé à
> moitié par l'argent du contribuable soit presque toujours
> libre... mais ce n'est pas encore le cas.

Je suis d'accord. (il en est de même pour les résultats des recherches,
diffusés dans des revues très chères que le particulier ne peut pas de
payer). Pour paraphraser mon précédent paragraphe, faut-il :

a) Attendre d'avoir convaincu tous nos partenaires européens pour le
faire ? ("Nice")
b) Forcer la main à la minorité, en sachant qu'on peut parfaitement être
dans la minorité contrariée ? ("TCE")
c) Discuter directement avec les intéresses (ministère, conseils, ...)
de manière bi ou multilatérale, et agir dès que possible ?
("subsidiarité")


Je vais aussi répondre à Christophe dans ce mail, pour ne pas surchager
inutilement cette liste :

http://www.clubic.com/actualite-20426-l-europe-donne-660-000-pour-le-libre.html  

Là encore, je ne vois pas la pertinence de gérer ce projet au niveau
européen. 600 000 euros, c'est une goutte d'eau (en biologie par
exemple, la plupart des projets sont de plusieurs millions d'euros, et
rassemblent des équipes dans une demi-douzaine de pays).

600 000 euros sur deux ans, à, disons, 4000 euros par mois en coût total
employeur (salaire sous la moyenne pour un scientifiques de pays
développé - hors France), ça fait environ le salaire de six personnes,
et encore on ne leur donne pas un kopeck pour travailler.

Alors bien sûr c'est bien de donner du l'argent au Libre, et de
l'étudier, mais je pense qu'on n'a pas besoin de fonctionnaires
européens pour ça. L'argent de l'Union ne sort pas de la cuisse de
Jupiter, ces 600 000 euros sont de l'argent qui aurait été dépensé
directement par les pays membres. Le dépenser via Bruxelles pour
permettre à des pays moins riches de développer leur activité de
recherche, pourquoi pas.  Mais "pour promouvoir le Libre", je pense que
c'est une escroquerie. intellectuelle [pas la tienne, Christophe, celle
de la Commission qui se sent de plus en plus indispensable à tout]. C'est
juste une question de savoir quelle administration (nationale,
régionale, européenne) mettra son tampon sur le résultat, en disant "ça
vous plaît ? C'est grâce à nous que ça se fait".


Une dernière chose sur les brevets. On ne se défend pas contre les
brevets américains qui viendraient nous envahir. On se défend contre des
brevets européens qui n'existeraient pas si l'Union n'existait pas. La
source du problème est donc bien l'Union.
vendre ses produits aux USA.

Je pense que les étasuniens ont bon dos, de même qu'en France on nous
dit "c'est pas nous qui voulons privatiser FT, c'est Bruxelles" ; on a
écarté un peu vite l'idée que les brevets européens sont le fruit de la
volonté de certains européens, et pas le fruit de la pression de nos
"amis" d'outre-Atlantique.

-- 
Charles



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