[Date Prev][Date Next] [Thread Prev][Thread Next] [Date Index] [Thread Index]

Re: Debian/GNU Linux et la politique



Le lundi 22 avril 2002, à 16:52, Adeimantos écrivait :
> > > > > Pierre Blanchet <Pierre.Blanchet@solsoft.fr> writes:
> > > > > 
> > > > > > Je dirais même plus Debian est une expérience libertaire 
> > > > > > qui marche.                                   ^^^^^^^^^^
> > > 
> > > Pas sûr ;-) La notion de liberté développée dans les propos de RMS
> > > accrédite en effet l'idée d'un espace informatique libertaire (et donc
> > > communiste);
> > 
> > C'est marrant, chez moi, le terme libertaire a toujours été associé à
> > l'anarchisme, pas du tout au communisme...
> 
> L'état final du socialisme c'est le communisme au sens de Marx (et de
> Platon?), c'est-à-dire la communauté des biens et le dépérissement de
> l'État; [...]

Et alors ? Le fait qu'ils aient un idéal commun n'empêche pas de
distinguer clairement les termes "communisme" et "anarchisme", d'autant
que l'idéal communiste, qui ne se concrétise qu'avec la fin de
l'histoire, exige d'abord une soumission absolue de l'individu au bien
commun défini par le parti, ce qui est en contradiction flagrante avec
le principe anarchiste.
Pour en revenir à l'origine de notre débat, le terme « libertaire »
désigne sans ambiguïté l'anarchisme. Il est d'ailleurs, si j'en crois
mon dictionnaire historique de la langue française, attesté pour la
première fois chez Proudhon. À ce titre, pour ceux qui douteraient de la
pertinence de l'emploi de ce qualificatif par Pierre : « La propriété,
c'est le vol. », ça ne vous rappelle rien ?

> Le fait que l'informatique libre soit un outil technique (hardware et
> sofware confondus) en vue du bonheur,...
Je n'irais pas jusque là...
> ...ne peut masquer le fait que son
> caractère politique réside plus dans son mode d'accès (via l'enseignement
> technique) et sa statut commercial que dans son essence même. La vie
> politique repose sur le lien social et le rapport de chacun et de tous à
> la Loi, plus que sur l'usage des instruments et des machines.

Es-tu en train de me dire qu'un logiciel ou un ordinateur n'a pas de
caractère politique "en soi" ? Non, bien sûr, tout comme l'arme
nucléaire n'a pas de caractère politique "en soi", tout comme les premiers
outils n'avaient pas de caractère politique "en soi"... et pourtant ces
premiers outils ont amené à inventer la notion même de politique et de
société, et le simple fait pour un pays de "rechercher" l'arme nucléaire
a un sens éminemment politique.
Je ne suis pas sûr de bien comprendre ce que tu veux dire, en fait.

> Je veux dire qu'on ne peux faire de la GPL à elle seule un horizon
> politique, étant donné qu'elle porte sur un segment (celui certes de
> l'informatique, champ en expansion) réduit des pratiques techniques
> humaines. Il y a une question philosophique intéressante: en quoi l'art
> libéral de l'informatique au sens de RMS a t-il quelque chose à voir avec
> la prudence du politique (si quelqu'un veut faire une maîtrise sur ce
> sujet...)? Je parle d'"art" au sens de "technique" et de "prudence" au
> sens de "sagesse pratique (phronèsis)".

Si tu penses que les motifs de RMS sont techniques, laisse-moi te dire
que tu fais fausse route. Je ne vois pas en quoi le fait que la portée
de la GPL se limite à un segment réduit des pratiques techniques
humaines, à savoir le logiciel, disqualifie son caractère politique. RMS
te répétera à l'envie que dans "Free Software", l'important c'est
"Free", pas "software". Et contrairement à la plupart de ceux qui
parlent de la "société de l'information", il a parfaitement réfléchi à
ce que cela impliquait : le logiciel comme élément structurant de la
société. Et la question qui se pose est « Qui aura le pouvoir ? » (ça te
va comme phronèsis ? - au passage : ta question me semble plus
pertinente en plaçant RMS dans le champ de l'epistêmê que de la tekhnê)

> > Honnêtement, je ne vois pas de raisons sur le plan purement technique de
> > privilégier les logiciels libres par rapport aux logiciels
> > propriétaires (il m'arrive de conseiller le choix de Windows 2000, sur
> > des critères purement techniques).
> 
> Pourtant, il me semble assez évident qu'apprendre à modifier un code
> source et produire du code propre en GPL à une classe de jeunes apprentis
> permet d'accèder à une informatique plus "souple", moins standardisée
> selon des exigences commerciales à court terme. Mais je ne suis pas un
> expert.

On pourrait enlever "en GPL" dans ta phrase sans rien y changer. Rien
n'interdit du code GPL crade, et il y en a. Rien n'interdit du code
propriétaire selon les règles de l'art, et il y en a aussi.


Si tu souhaites poursuivre notre débat, je te propose de le faire en
privé, parce qu'à mon avis on saoûle tout le monde.
... et puis surtout, à force d'accumuler les niveaux de citation, on va
dépasser les 80 colonnes, et on va se faire engueuler !... ;-)


-- 
To UNSUBSCRIBE, email to debian-user-french-request@lists.debian.org
with a subject of "unsubscribe". Trouble? Contact listmaster@lists.debian.org



Reply to: