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Re: [Hors sujet et dérive sur les licenses]



Le Tue, 12 Jan 2021 11:16:18 +0100,
"ajh-valmer" <ajh.valmer@free.fr> a écrit :

> Si chacun refuse une définition autre que la sienne,
> on est pas près de s'entendre,
> ce qui explique que le sujet refait surface régulièrement.
> Il y aura toujours des personnes qui systématiquement
> dénigreront le in fine.

Ce genre de discussion qui met les gens de mauvaise humeur sont vaine,
car il y a un vice de départ : De quoi parle-t-on ?
                               ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Pourtant je ne compte plus le nombre de conférences et publications de
Richard Stallman, de déclarations avec sa grande délicatesse habituelle
de Linus Torvalds, et je tiens a rendre hommage à Benjamin Bayart qui
est très fort pour ses conférences faites avec énormément de
discernement sur le sujet comme celles devant Science-Po. Je pourrais
aussi parler de ce point qui est fondamental dans l'épistémologie
scientifique, la fameuse "démarche" scientifique : 

Pour parler bien d'un sujet, il faut en définir le contexte auquel il
s'aplique, or dans vos comparaison vous êtes fixé sur l'objet concerné
en ignorant superbement l'épistémologie.

L'«opensource» et «le libre» concernent tout deux l'objet «logiciel»,
ils ont des objectifs communs : Ouvrir le code; c'est pour ça que leurs
licences sont aussi semblables, pour obtenir cet objectif commun.

Mais ces deux approches sont RADICALEMENT DIFFÉRENTES car elles ne sont
pas sur le même niveau d'abstraction :

- L'«opensource» est une démarche technique et pragmatique, elle veut
obtenir l'ouverture du code pour des raisons de sécurité, pour pouvoir
le modifier selon les besoins, pour l'améliorer ou lui donner d'autres
fonctionalités, on parle ici de ce que je vais appeler par facilité «la
liberté de l'ingénieur».

- Le libre est avant tout une idéologie politique, concernant la
totalité des utilisateurs, avec un enjeu qui si on devait le résumer
enquelque mots serait : «contrôler la machine ou être contrôlé par la
machine». On ne parle plus de la simple liberté de faire, mais de la
liberté tout court.

Une fois qu'on a compris cette différence d'abstraction, il n'y a plus
aucune raison de se chamailler, ces deux démarches sont très semblables
dans leur application concrète, très compatibles sur bien des points,
et aucunement concurrentielle mais complémentaires : Les deux méritent
et doivent exister même s'il semble à certain «qu'elle font toutes les
deux la même chose sur le terrain».

Il ne faut pas tant chercher leur différence dans leur licences que dans
leur objectif et leur contexte.

Je vous souhaite de ne plus jamais vous disputer sur ce genre
d'incompréhension, il y a bien assez de sujets dans la vie pour vous
mettre de mauvaise humeur.

Toute ma sincère amitié.

-- 
Jérôme Dautzenberg


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