Re: (HS ?) Appel de 200 informaticiens pour le Non a la constitutioneuropennes
On Wed, Mar 23, 2005 at 12:37:41AM +0100, Neozahikel wrote :
> Je pense qu'avant de critiquer l'Europe sur les brevets logiciels nous ferions
> bien de nous critiquer nous-même, la France. Il aurait suffi que le
> gouvernement français se positionne contre pour que cela bloque le processus.
Je pense que le coeur du problème est là, et c'est pour ça que je voterais non :
Les trois instances de l'Europe :
1) Le parlement : des députés élus pays par pays, parfois avec un taux
de participation inférieur à 50%, qui n'a que le pouvoir de tout
bloquer, un pouvoir qu'il n'utilisera jamais (il n'y a qu'a entendre les
propos insultants sur les gens qui vont voter non pour comprendre
qu'une assemblée de plus de 700 personnes ne sera jamais plus qu'une
chambre d'enregistrement dans laquelle on n'aura jamais le temps
d'écouter toutes les opinions).
2) Le conseil des ministres : des gens nommés par un premier ministre
nommé, et qui n'ont pas besoin des se représenter devant les
électeurs.
3) La commission : des gens nommés par des gens nommés par des gens
nommés, qui ont plus de pouvoirs que le parlement et le conseil, et
qui ont une certaine tendance au mépris du peuple (une sorte de
QIcratie).
Ce que nous a appris l'affaire des brevets ? Que ce mode de
fonctionnement n'est pas apte à gérer des décisions
non-consensuelles. Or, le principal changement dans la constitution,
c'est de proposer un mécanisme irréversible, dans laquelle de plus en
plus de sujets sont gérés au niveau européen en raison d'une
soi-disant urgence économique et politique qui n'a jamais été
débattue. La constitution donne les moyens à l'Europe de contraindre
un pays entier, pour son propre bien et parce qu'il n'a rien compris,
bien entendu.
De plus, en plaçant l'économie (libérale ou pas) au coeur de
sa raison d'être, elle annonce un changement radical de société.
Les logiciels libres sont un projet qui va au-delà de
l'économie. Et la constitution contre laquelle je vais voter est sourde
et aveugle à cette part de nos vies, que beaucoup jugent la plus
importante.
--
Charles
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