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Re: Fwd: Re: Je refuse la privatisation de la justice numérique et le filtrage du Net français.



C'est hallucinant, le mec croit encore que les sites pédophiles et nazis sont 
hébergé en France. Ils vont bien les technocrates !!!

edz ....

On Wednesday 14 January 2004 17:28, julienlavergne@free.fr wrote:
> Voici la réponse de mon député à la lettre de l'association ODEBI sur le
> projet de loi LEN en cours.
>
> ----- Forwarded message from Renaud DONNEDIEU DE VABRES
> <contact@rdonnedieudevabres.com> -----
>     Date: Tue, 13 Jan 2004 18:24:27 +0100
>     From: Renaud DONNEDIEU DE VABRES <contact@rdonnedieudevabres.com>
> Reply-To: Renaud DONNEDIEU DE VABRES <contact@rdonnedieudevabres.com>
>  Subject: Re: Je refuse la privatisation de la justice numérique et le
> filtrage du Net français.
>
>
> Monsieur,
>
>
>
> Vous avez appelé mon attention sur le projet de loi pour la confiance dans
> l 'économie numérique et, plus particulièrement, sur le dispositif de mise
> en jeu de la responsabilité civile et pénale des prestataires techniques.
>
>
>
> Ce régime de responsabilité est fixé par l'article 2 du projet de loi qui
> transpose l'article 14 de la directive du 8 juin 2000 sur le commerce
> électronique. Il modifie à cet effet les articles 43-8 et 43-9 de la loi du
> 30 septembre 1986, tels qu'ils avaient été rédigés par celle du 1er août
> 2000.
>
>
>
> Le mécanisme proposé par l'article 14 de la directive du 8 juin 2000 a pour
> objectif de mettre en place une responsabilité de l'hébergeur quant au
> maintien en ligne d'une information litigieuse, dès lors qu'il a
> connaissance de la présence de cette information sur son site.
>
>
>
> Comme vous le savez, il s'agit d'un dispositif résultant d'une négociation
> interétatique communautaire. La France ne peut donc s'en exempter
> unilatéralement et doit le transposer.
>
>
>
> Conformément à cette directive, le projet de loi n'instaure pas une
> obligation générale de surveillance des contenus, qui serait techniquement
> impossible, mais une simple obligation de moyens. La responsabilité de l'
> hébergeur est limitée. Elle ne peut être engagée que s'il a eu connaissance
> du caractère illicite des informations diffusées et n'a rien fait, compte
> tenu de l'état de l'art, pour y mettre un terme.
>
>
>
> En outre, ce dispositif, dont vous considérez qu'il revient à privatiser la
> justice numérique, n'exclut nullement l'intervention du juge. En effet, la
> responsabilité de l'hébergeur sera engagée sous le contrôle du juge, à la
> fois pour sanctionner les défaillances de l'hébergeur, s'il manque à son
> devoir de retrait, mais aussi pour assurer sa protection, s'il est
> confronté à une demande abusive de retrait de la part d'un internaute.
> Cette disposition a été votée sur l'initiative de mon collègue Patrice
> Martin-Lalande. Elle organise une réelle protection de l'hébergeur, qui s'
> appuie au besoin sur le recours à une procédure de notification.
>
>
>
> Il me semble enfin essentiel de souligner que ce dispositif poursuit un
> objectif qu'aucun d'entre nous ne saurait contester : celui de faire cesser
> des contenus dont la diffusion est constitutive d'infractions
> particulièrement odieuses, qu'il s'agisse de l'apologie de crimes de
> guerre, d'incitation à la haine raciale ou de pédophilie.
>
>
>
> Je suis, tout comme vous, attaché à la liberté du monde de l'internet, mais
> également soucieux qu'il ne devienne pas un espace de non-droit. Les sites
> internet et les internautes se comptent aujourd'hui par millions, ce qui
> nécessite aussi d'adapter les procédures.
>
>
>
> A cet égard, le régime de responsabilité limitée des prestataires
> techniques que le projet de loi met en place, me parait ajusté à l'échelle
> des sources potentielles de différends, dans la mesure où il permet de
> régler des situations dans l'instant, sous le contrôle a posteriori du
> juge.
>
>
>
> Souhaitant que ces quelques précisions aient pu répondre à vos
> préoccupations, je vous prie, de croire, Monsieur, en l'assurance de mes
> sentiments les meilleurs.
>
>
>
> Renaud Donnedieu de Vabres
>
> Député d'Indre-et-Loire
>
> Conseiller municipal de Tours
>
>
> ----- Original Message -----
> From: <julienlavergne@free.fr>
> To: <rdonnedieudevabres@assemblee-nationale.fr>
> Sent: Friday, December 26, 2003 12:52 PM
> Subject: Je refuse la privatisation de la justice numérique et le filtrage
> du Net français.
>
>
> JULIEN LAVERGNE
> APP 327 - 18 RUE RABELAIS
> 37300 JOUE LES TOURS
>
> Monsieur,
>
> en  tant  qu'élu, vous devez écouter et prendre en compte l'inquiétude
> de l'ensemble des acteurs du Net français, professionnels, et citoyens
> numériques :
> L'inadéquation  des  textes actuels à la réalité du Net a provoqué des
> affaires  juridiques qui ont soulevé de très nombreuses protestations.
> Ainsi,  c'est  plus  de 90% des forums communautaires français qui ont
> fermé  leur  portes  lors  des  affaires  Perenoel.fr,  CPAM Nantes et
> Domexpo.  A cette occasion, c'est plus de 40.000 pétitions qui ont été
> signées  pour demander des textes clairs protégeant les intermédiaires
> techniques   et   la   liberté   d'expression.
> La  seule réponse du Gouvernement fut le projet de loi pour l'économie
> numérique,  qui,  tout  le  monde le sait, provoque l'unanimité contre
> lui.
> C'est  plus  de  30.000 mails qui ont été envoyés à Jacques Chirac, et
> autant  à  Jean-Pierre  Raffarin afin de protester contre le projet de
> loi de Nicole Fontaine.
> A  une  exception  près  (les  majors), la totalité des acteurs du Net
> français    (professionnels,    fournisseurs    d'accès,   hébergeurs,
> prestataires   de   forums,   associations  d'internautes,  syndicats,
> magistrats,   ONG...)   a  rejeté  ce  projet  de  loi  irréaliste  et
> liberticide.
>
> Qu'il soit clair que les citoyens numériques n'accepteront pas:
> - le moindre rétrécissement des prérogatives de l'autorité judiciaire,
> dont l'indépendance et l'impartialité doivent rester absolues, et,
> partant, toute tentative de privatisation de la justice numérique.
> - que des opérations de police soient confiées à des entités privées.
>
> En  pratique,  au  moins  deux points clefs du projet de loi de Nicole
> Fontaine   sont  contraires  tant  aux  valeurs  républicaines  qu'aux
> principes  fondamentaux  du droit. En effet, les articles 43-8 et 43-9
> de  ce projet instaureraient une justice privée sur le Net en imposant
> aux   intermédiaires   techniques   de   se  substituer  à  l'autorité
> judiciaire,  et  l'article  43-12  ferait  de  la  France le seul pays
> occidental  à  imposer un filtrage du Net à ses frontières, comme cela
> se fait par exemple en Chine populaire.....
>
> Point clef 1 : Privatisation de la justice numérique:
> -----------------------------------------------------
> Les Articles 43-8 et 43-9, même modifiés par le Sénat, au but apparent
> d'engagement  de  la  responsabilité  des  "hébergeurs"  (?)  que l'on
> considèrererait  comme  des  complices,  imposent  en  réalité  et  en
> pratique à ces intermédiaires techniques le devoir de se substituer au
> juge,  et d'appliquer les peines, en l'occurrence la censure, qui plus
> est  avec  promptitude,  avant  toute  décision de justice établissant
> l'illicéité d'un contenu.
>
> Ils  deviendraient  donc,  le  cas échéant, coupables de ne pas s'être
> substitués à l'autorité judiciaire.
>
> Que  chacun,  dans une société responsable, soit amené à se forger une
> opinion  de  ce  qui  est  illicite  ou  non, et décide, au besoin, de
> s'adresser à l'autorité idoine : Rien de plus normal et souhaitable.
> En  revanche,  on  n'a  jamais  vu  en  France que quiconque puisse se
> substituer  à  l'autorité judiciaire, juger, et appliquer une peine en
> son  lieu  et  place : Or, on peut toujours se voiler la face, mais il
> n'en  restera  pas  moins  que  c'est -en réalité et en pratique- très
> exactement  ce  qu'exigent des hébergeurs les articles 43-8 et 43-9 du
> projet de loi de Nicole Fontaine.
>
> Les  internautes français se verraient donc jugés et censurés de façon
> expéditive par des groupes privés.
>
> Gênés  par l'évidente censure généralisée à laquelle ce texte ouvre la
> porte,  les  sénateurs  ont adopté un nouvel article 43-9-1 instituant
> une  infraction  pénale  :  celle  de  présenter une information comme
> illicite pour en demander le retrait, c'est à dire de se substituer au
> juge en affirmant l'illicéité d'un contenu pour le faire censurer.
>
> On  a  donc,  dans  le même texte, des articles immédiatement connexes
> rendant  les  uns  coupables  de ne pas s'être substitués à l'autorité
> judiciaire,  et les autres coupables de s'être substitués à l'autorité
> judiciaire.
>
>
> Point clef 2 : Filtrage aux frontières (une ligne Maginot numérique):
> ---------------------------------------------------------------------
> L'article   43-12  quant  à  lui,  dit  en  substance  que  l'autorité
> judiciaire  peut demander aux fournisseurs d'accès et aux "hébergeurs"
> (?)  de  supprimer  un  contenu  s'il  est hébergé en France, et de le
> filtrer s'il est situé à l'étranger.
>
> Si  la  suppression  d'un  contenu  hébergé  en  France  ne pose aucun
> problème  particulier,  il  n'en  va  pas de même pour le filtrage des
> contenus hébergés à l'étranger :
>
> Outre  que l'adoption de cette mesure constituerait un choix politique
> unique  dans  le  monde  occidental, le législateur doit savoir que la
> réalité  technique  est  que cela ne marche pas. On pourra par exemple
> consulter  à  ce  sujet  l'étude complète de l'expert J.R Lemaire, qui
> explique  que  pour  la tentative de filtrage d'un site (qui pourra au
> demeurant être déplacé ailleurs dans la seconde qui suit, et ce autant
> de  fois  que  nécessaire)  c'est jusqu'à des centaines de milliers de
> sites  -eux  parfaitement  légaux- qui deviendraient inaccessibles aux
> internautes français.
>
> Par   ailleurs,   l'implémentation   de  ces  techniques  de  filtrage
> inefficaces   imposerait  un  profond  remaniement  de  l'architecture
> technique  des  fournisseurs  d'accès,  dont  le coût important serait
> nécessairement répercuté sur le prix des abonnements.
>
> Enfin,  une  décision  judiciaire étant publique, ce serait l'autorité
> judiciaire  elle-même  qui  ferait  de  la  publicité  pour  des sites
> illicites alors même que du fait de l'inefficacité du filtrage le site
> incriminé serait toujours accessible.
>
> En résumé, ce filtrage serait : dévastateur, coûteux, et inefficace.
>
> Si  aucun  pays  occidental  n'a  retenu  une  telle  mesure, c'est en
> particulier  parce  qu'elle  est  totalement  inefficace  : Qu'on nous
> explique  en  quoi  la France ferait exception? Parce qu'on a réussi à
> arrêter le nuage de Tchernobyl?
> Dominique  Perben n'a toujours pas répondu à la question qui lui a été
> posée publiquement par les fournisseurs d'accès français le 27 février
> 2003 quant à la faisabilité de ce filtrage.
>
> Comment   justifier   la   demande   d'instauration   d'une  procédure
> _inefficace_  et  coûteuse,  là  où  la réalité pratique est qu'il est
> nécessaire  et  urgent,  pour  avoir  un  _minimum_  d'efficacité,  de
> développer une coopération internationale seule à même de supprimer en
> particulier les contenus pédopornographiques et faire poursuivre leurs
> auteurs et éditeurs?
>
> L'unanimité des acteurs contre ce projet de loi :
> -------------------------------------------------
> Dès  la  publication du projet de Loi, de très nombreux acteurs du Net
> français  et de la société civile ont protesté contre la privatisation
> de  la justice numérique, le filtrage, ou la tentative de mise sous la
> tutelle  du  CSA  :  que  ce soient les FAI par le biais de l'AFA, les
> hébergeurs, les hébergeurs de Forums, des magistrats, des syndicats et
> des ONG. La société civile a apporté un très large soutien aux actions
> de   protestations   initiées   par  la  Ligue  Odebi,  la  Fédération
> Informatiques   et   Libertés,   et   l'association  Iris.  C'est  par
> _dizaines_de_milliers_   que  les  internautes  ont  ainsi  signé  des
> pétitions contre le texte de Nicole Fontaine. Face à ce rejet général,
> Nicole  Fontaine peut-elle citer au parlement _un_ acteur qui lui soit
> favorable? Lequel?
>
> Le  député  UDF  Dionis  (qui  connaît  bien  la réalité du Net, voire
> certaines  de  ses subtilités) recevait en commission de très nombreux
> acteurs,  et  proposait  des  amendements  tendant  à  rendre le texte
> acceptable.  Claudie  Haigneré,  Ministre  des Nouvelles Technologies,
> intervenait  publiquement  dans  le  même  sens  :  "Nous devons à nos
> concitoyens  une  plus  grande  clarté  sur  le caractère des contenus
> répréhensibles,  en  distinguant les contenus manifestement illicites,
> tels  que  la  pédophilie,  l'apologie  des  crimes contre l'humanité,
> l'incitation  à  la  haine  raciale, et les contenus dont le caractère
> illicite est confirmé par décision de justice." Les amendements Dionis
> allaient dans ce sens ... Nicole Fontaine les a fait retirer.
> Au  sénat, en première lecture, le sénateur PS Weber déclarait :"à qui
> revient le rôle de juger de la licéité d'un contenu, d'un texte, d'une
> image  ?  Dans  notre  loi traditionnelle, ce rôle est dévolu au juge,
> garant de nos libertés publiques"
> Lors  de  la même séance, le sénateur UMP Trégouët, qui est sans aucun
> doute   l'un   des   parlementaires  ayant  la  connaissance  la  plus
> approfondie  du  Net, intervenait pour dénoncer la privatisation de la
> justice  et  le  "flicage"  en  ligne  prévus  par le projet de Nicole
> Fontaine.  Sa  perspicacité,  la  profondeur  de  son  analyse,  et la
> prospective  qu'il  présentait  suscitaient  d'ailleurs  les  louanges
> unanimes   de   ses   pairs.Il   affirmait   ainsi  on  ne  peut  plus
> clairement:"les internautes n'ont pas à être jugés et censurés par des
> groupes privés."
> Et  Daniel  Raoul d'exprimer ses doutes : "[...] je me pose un certain
> nombre  de questions, et les interventions de MM.Trégouët et de Ralite
> m'interpellent.  Je  ne  suis  dès lors pas sûr que nous soyons tout à
> fait prêts à adopter ce projet de loi."...
>
>
> La réalité judiciaire:
> ----------------------
> Deux  arguments  sont souvent avancés pour justifier les articles 43-8
> et  43-9:  Ils  permettraient d'aller vite, et de ne pas encombrer les
> tribunaux.  En  clair,  il  s'agit  d'instaurer  une justice privée et
> expéditive.
> A  supposer  que  le  législateur  soit  capable de trouver la moindre
> justification à l'instauration d'une telle "justice", remarquons que :
> -Concernant  la vitesse : il est à souhaiter que le gouvernement donne
> à sa justice -fût-elle numérique- les moyens d'agir à la vitesse qu'il
> convient.
> -Concernant  l'encombrement  des  tribunaux  :  On voudrait nous faire
> croire que les tribunaux seraient encombrés d'affaires liées au Net...
> Comme si, par on ne sait quel tour de magie, un citoyen honnête voyait
> sa  probabilité  de  devenir  un délinquant soudainement augmenter dès
> l'instant où il se connecterait au Net! La réalité objective est qu'il
> n'en  est rien : ces affaires sont peu nombreuses, et les décisions de
> justice  qui  ont  été rendues sont d'ailleurs pleines d'enseignements
> que le législateur ne peut ignorer :
>
> -Altern
> La première affaire dans laquelle un hébergeur a été condamné pour des
> contenus  mis  en ligne par un tiers. Altern a donc disparu, ainsi que
> tous  les  sites  qui y étaient hébergés...L'amendement Bloche a aussi
> disparu,  censuré  par  le  conseil  Constitutionnel:  Depuis,  il est
> clairement affirmé dans la Loi que la responsabilité d'un hébergeur ne
> pourrait  être  engagée  que  dans  le  cas  où,  ayant  été saisi par
> l'autorité  judiciaire,  il  ne  supprimerait  pas  le  contenu _jugé_
> illicite.  Mentionnons  par  ailleurs  que l'Union Européenne a décidé
> qu'aucune  obligation de surveillance des contenus ne peut être exigée
> de  lui (ce qui semble assez raisonnable quand on a une petite idée de
> la  quantité  d'informations  qui  circule sur le Net, ainsi que de la
> vitesse  à  laquelle  il  est  possible de publier un contenu ou de le
> déplacer).
>
> -JeboycotteDanone
> Le  20  avril  2001,  le site JeBoycotteDanone.com disparaissait de la
> surface  du  Web,  les  intermédiaires  techniques  ayant  peur d'être
> considérés comme coresponsables.
> Il  s'agit  donc  de  l'exemple  type  de  ce  qui  pourrait se passer
> systématiquement   si  l'assemblée  votait  le  texte  en  l'état.  En
> engageant  la  responsabilité des intermédiaires techniques, on oblige
> ces sociétés privées à minimiser rationnellement le risque judiciaire.
> Les  seuls  critères  objectifs  à peu près fiables dont disposent ces
> sociétés  pour  déterminer  si  elles  doivent  supprimer  un  contenu
> litigieux  à  la  demande  d'un tiers sont : le poids économique et la
> notoriété  médiatique  relatives  du client publiant le contenu, et du
> tiers.  Elles donneront donc _rationnellement_ raison à celui des deux
> qui  sera  économiquement ou médiatiquement le plus puissant : Ce sera
> donc la censure au faciès économico-médiatique.
> Dans  l'affaire  JeboycotteDanone,  on  a  donc  assisté  à la censure
> _totale_  d'un  site par un intermédiaire technique. Et qu'a donc -par
> la  suite-  demandé  le  juge dans cette affaire? Le simple retrait du
> Logo  Danone...Le juge a estimé que le reste du site était légal. Fort
> bien,  dans  ce  cas  on pourrait considérer que les acteurs impliqués
> dans  cette  affaire  ont  servi  de  rats  de  laboratoire,  mais que
> désormais  tout  intermédiaire technique sait qu'il suffit dans ce cas
> de  figure  de  faire  retirer  un logo détourné..... Passons donc aux
> affaires suivantes :
>
> -GreenPeace vs Esso
> Le  8  juillet  2002,  le TGI de Paris ordonne le retrait du Logo Esso
> affiché  sur le site de GreenPeace. Décision qui semble donc confirmer
> la  décision  rendue  dans  l'affaire  JeBoycotteDanone.  A  noter que
> l'hébergeur   de   GreenPeace  qui  était  aussi  attaqué,  n'est  pas
> poursuivi,  le  juge  constatant  qu'il  entend agir promptement. Cela
> étant, GreenPeace fait appel...
>
> -GreenPeace vs Areva
> Le  26  juillet  2002,  le  TGI  de  Paris déboute le groupe nucléaire
> français  Areva, qui demandait le retrait du Logo Areva affiché sur le
> site  de GreenPeace. Cette décision est donc très exactement _opposée_
> aux  décisions  rendues pour Danone et Esso.Les notions d'apparence et
> d'évidence commencent à se diluer.....
>
> -GreenPeace vs Esso (bis)
> Le 26 février 2003, la cour d'appel de Paris _infirme_ l'ordonnance de
> référé  du 8 juillet 2002 et condamne la société Esso. GreenPeace peut
> donc  de  nouveau  afficher  le logo incriminé sur son site. On notera
> tout  particulièrement  ce  passage  de  l'arrêt  de  la  cour d'appel
>
> :"Considérant que le principe à valeur constitutionnelle de la liberté
>
> d'expression  implique  que,  conformément  à  son  objet  statutaire,
> l'association  GreenPeace  puisse,  dans  ses  écrits  ou sur son site
> internet,  dénoncer  sous  la  forme  qu'elle estime appropriée au but
> poursuivi  les  atteintes à l'environnement et les risques causés à la
> santé humaine par certaines activités industrielles;"
>
> -JeboycotteDanone (bis)
> Le  30  avril  2003, la cour d'appel de Paris infirme le jugement du 4
> juillet 2001, et condamne Danone.
>
> -B2S Ceritex/Mediatel vs R@S/SudPTT
> Le  22  Octobre  2003,  les  sociétés  Ceritex  et Mediatel mettent en
> demeure  l'hébergeur  R@S,  exigeant qu'ils censurent tout contenu les
> concernant  sur  le  site  sudptt.fr.  Rapidement,  l'association IRIS
> venait  épauler  le R@S. Le 24 Novembre 2003, une ordonnance de référé
> du  TGI  de  Paris  déboute les sociétés Ceritex et Mediatel de toutes
> leurs  demandes  à l'encontre du syndicat sudptt et du R@S. Ceritex et
> Mediatel  mettaient en cause la responsabilité du R@S, pour le contenu
> des   informations  diffusées,  invoquant  un  trouble  "manifestement
> illicite".  L'ordonnance  précise  utilement "qu'il appartient à cette
> juridiction d'examiner l'existence alléguée du trouble en question, en
> vérifiant seulement son caractère manifestement illicite éventuel".
>
>
> Les forums de discussion :
> --------------------------
> -PèreNoël.fr vs DefenseConsommateur.org
> Le  28  Mai 2002, le juge ayant refusé le sursis à statuer demandé par
> l'avocate  de defense-consommateur en attendant que l'enquête en cours
> au  Parquet  de  Créteil  pour  escroquerie  en  bande  organisée soit
> terminée, le TGI de Lyon condamne le propriétaire de nom de domaine et
> le  webmaster  de  DefenseConsommateur.org  à  verser  80.000 euros de
> dommages  et  intérêts  à  pere-noel.fr pour des propos diffammatoires
> postés  par  des  internautes  excédés sur le _forum_de_discussion_ de
> defenseconsommateur.org. Le jugement est à exécution provisoire.Face à
> l'ouverture  de  cette  brèche  juridique  qui  menace l'existence des
> forums  de  discussion,  la  Ligue  Haut-Débit réagit, et organise une
> grève générale des forums de discussions francophones le 20 juin 2002.
> Plus  de  90%  des  forums  communautaires  français  ferment,  et  ce
> mouvement  de  protestation  s'étend  même à l'étranger. Le 18 juillet
> 2002,  à  la  suite  de  nouvelles  affaires  impliquant des forums de
> discussion  (CPAM  Nantes,  et Domexpo), la Ligue impulse une nouvelle
> grève  des  forums.  C'est plus de 40.000 pétitions qui seront signées
> par  les  internautes  français  afin  de  demander au législateur des
> textes  de  loi clairs, adaptés à la réalité du Net, et protégeant les
> hébergeurs,  prestataires  de  forums, webmestres, et propriétaires de
> noms  de  domaine.  Le  22  Août  2002,  des représentants de la Ligue
> Haut-Débit  sont  reçus par le conseiller TIC du Premier Ministre, lui
> relaient  les  voix  des  internautes  français,  et  lui exposent les
> dangers  du  vide  juridique entourant les forums de discussions et la
> nécessité   d'établir   des  textes  clairs  garantissant  la  liberté
> d'expression.
>
> Le  10  Juin  2003,  alors  que la dgccrf a reçu plusieurs milliers de
> plaintes  de  consommateurs,  le Tribunal de Commerce de Lyon place la
> société pere-noel.fr en liquidation judiciaire.
> Le  19  Novembre 2003, soit un an et demi après la condamnation éclair
> du    titulaire    de    nom   de   domaine   et   du   webmestre   de
> defense-consommateur.org,  le  tribunal correctionnel de Saint-Etienne
> condamne  l'ex-pdg  de  pere-noel.fr  à  30  mois de prison ferme pour
> publicité mensongère, tromperie, entrave à l'exercice de la profession
> d'inspecteur  du  travail  et  refus  de  communiquer  des documents à
> la Direction  générale  de  la consommation, concurrence et repression
> des fraudes, et un mandat d'arrêt est délivré contre lui.....
>
> -CPAM Nantes
> Le  21  Juin  2002,  le Directeur de la CPAM Nantes assigne le médecin
> webmaster du site de la coordination nationale des médecins, ainsi que
> l'hebergeur du site, et le prestataire de forum (les-forums.com) , des
> médecins  ayant tenus des propos peu urbains à l'égard du Directeur de
> la  cpam. _Aucun_ de ces médecins n'est poursuivi... Le prestataire de
> forum,  de  son  côté a immédiatement désactivé le forum incriminé. Sa
> réaction, pleine de bon sens, restera dans les annales du Net français
>
> :"si  on  m'accuse  moi,  pourquoi  pas non plus celui qui héberge mes
>
> serveurs  voir ceux qui lui louent la salle..... c'est n'importe quoi"
> On  serait  tenté  d'ajouter  :  "et  pourquoi  pas  EDF  qui  fournit
> l'electricité  qui alimente les machines, ou Microsoft qui a fourni le
> système d'exploitation?".
> Cette  affaire  se  termine  le  28  juin  2003  par la signature d'un
> protocole d'accord enteriné par le juge. L'hébergeur et le prestataire
> de forum sont quant à eux écartés de la procédure.
>
> -Domexpo
> Le  5  Juin  2002,  une  ordonnance de référé du TGI de Toulouse, à la
> suite  de l'action intentée contre l'hébergeur et le webmestre du site
> ideesmaison.com  par  domexpo,  impose  la  suppression  des  messages
> litigieux  postés  sur le forum du site, ainsi que la suspension de la
> diffusion de tout nouveau message, précisant que "cette mesure cessera
> de  plein  droit  à l'expiration d'un délai de un mois à compter de ce
> jour  si l'association domexpo ne justifiait pas de la saisine du juge
> de  fond  compétent  d'une  demande tendant à voir juger du contenu du
> site  en  cause" : Le 28 Juin 2002, l'association domexpo assignait le
> webmestre  d'ideesmaison.com  pour  les propos publiés sur le forum du
> site.  A  ce  jour,  l'affaire  est _toujours_ en cours, et le forum a
> disparu de la surface du web...
> L'ordonnance  de  référé  apportait  cependant la précision suivante :
> "[...]  cette  suspension  ne  peut  toutefois  qu'être  temporaire en
> référé,  seul  un  débat  devant  le juge du fond pouvant permettre de
> déterminer de l'illégalité, de l'illicéité ou du caractère dommageable
> du  contenu  d'un site litigieux ainsi que des initiatives à prendre à
> l'effet  de  mettre un terme définitif au trouble subi par les tiers."
> Dont acte.
>
> -Le "remède" pire que le mal(chilling effect/délocalisation/filtrage)
> Lors  de  la  première  lecture  au  Sénat, où le débat sémantique fut
> kafkaïen,  l'article  43-8 (ne concernant dans sa version actuelle que
> les  hébergeurs,  tout  comme  d'ailleurs l'article 14 de la directive
> européenne  2000/31/CE  ne  mentionne  que  les hébergeurs, ce que, au
> demeurant, nul ne conteste à Bercy) a été amendé de façon à "modifier"
> le  champ  des acteurs qu'il concerne: En proposant, dans l'expression
> alambiquée  qui  décrit  ces acteurs, de remplacer "stockage direct et
> permanent"  par "stockage durable", le rapporteur de la commission des
> affaires  économiques  expliquait  que  cela permettrait d'exclure les
> prestataires  de  cache, et d'inclure les prestataires de forums. Ce à
> quoi   Nicole  Fontaine  répondait  qu'effectivement  cela  permettait
> d'exclure   les  prestataires  de  cache,  mais  précisait  que  :"ces
> amendements  ne  visent  pas à définir le régime de responsabilité des
> prestataires de forums".... et ces amendements furent adoptés.
>
> La  question -symptomatique- reste donc entière : Qui est concerné par
> l'  article  43-8 (et donc par les articles 43-9 et 43-14)? Comment un
> acteur du Net français pourrait-il respecter une loi s'il ne sait même
> pas  si  cette  loi  le  concerne?  En  l'état, la loi Fontaine est un
> traquenard juridique.
>
> Force  est de constater qu'en omettant de cartographier les acteurs du
> Net,  la  loi  proposée  par  Nicole  Fontaine  va  très  exactement à
> l'encontre  d'une  évidente  nécessité  de  clarification par ailleurs
> affirmée   par   le  Premier  Ministre  :  en  se  défaussant  sur  la
> jurisprudence,  elle  change  les  acteurs  du Net français en rats de
> laboratoire.
>
> Nicole Fontaine doit donc expliquer clairement à l'assemblée si oui ou
> non   il   s'agit   effectivement   d'engager  la  responsabilité  des
> prestataires  de  forums.Si  tel  était  le  cas,  au  vu des affaires
> perenoel.fr  et  domexpo ayant eu lieu sous l'actuel 43-8, sachant les
> protestations  exprimées  par  les  internautes,  en  particulier    à
> l'occasion  des  journées  0forum, au cours desquelles plus de 90% des
> forums  communautaires  français ont fermé et plus de 40.000 pétitions
> ont  été  signées,  sachant que plus de 30.000 mails ont été envoyés à
> Jacques  Chirac et autant à Jean-Pierre Raffarin pour protester contre
> les  articles  43-8  et 9 du projet de loi, alors le message de Nicole
> Fontaine deviendrait assez clair pour les internautes:"vous avez juste
> le droit de vous faire arnaquer en ligne en silence!"
>
> Les  conséquences seraient par ailleurs aussi simples qu'inéluctables:
> les  prestataires  de forums français cesseraient leur activité sur le
> sol  français, et les forums français fermeraient ou iraient s'abriter
> derrière  le  premier  amendement de la constitution américaine contre
> lequel le législateur est impuissant, sauf à instaurer un filtrage aux
> frontières comme en Chine Populaire.
>
> Le projet de loi de Nicole Fontaine légitimerait la délocalisation des
> forums  de  discussion  français  aux  Etats-Unis, et confronterait le
> législateur au choix éminemment politique du filtrage, qui serait jugé
> à sa juste valeur par les démocraties occidentales.
>
> Et  dire  qu'à  la  suite  de  l'annonce  du plan reso2007, le site du
> Premier  Ministre  annonçait  le  projet  de loi de Nicole Fontaine en
> expliquant   :"Ces   mesures  doivent  réponrde  à  un  paradoxe.  Les
> prestataires  assurant  un  hébergement des contenus, se sont en effet
> retrouvés  devant  les tribunaux, avec ou parfois en lieu et place des
> webmestres   assurant   le  contrôle  éditorial  des  pages  ou  sites
> incriminés."
>
> Paradoxe  suivant:  Le  statut  du webmestre décrit comme "assurant le
> contrôle  éditorial"... Fort bien... Quid du webmestre qui propose sur
> son  site  un  forum  http?  Devrait-il  être  responsable  de  ce que
> n'importe  quel  internaute  peut  poster  à n'importe quel moment sur
> ledit  forum depuis n'importe quel point de la planète? A 80.000 euros
> (voire  200.000)  l'assignation,  la probabilité de trouver des forums
> http  sur  le  web  français  va  tendre  vers  zéro.  Là  encore, les
> webmestres  (par  exemple  de  sites  de  défense  des  consommateurs)
> n'auront plus qu'à délocaliser...
>
> Autre point en matière de responsabilité des contributions postées sur
> les  forums  de discussion : Quid de Usenet? S'orienterait-on vers une
> loi protocole-dépendante (http vs nttp)?
> On  pourrait  aussi parler du concept de "directeur de publication", à
> l'évidence  totalement  invalide  en  ce  qui  concerne les forums, ou
> encore de la modération (qui serait assez fou pour endosser le rôle de
> modérateur  et  devenir  aux  yeux de la justice l'auteur principal de
> n'importe  quelle  contribution?),  et  de  nombreux  autres problèmes
> auxquels le projet de loi de Nicole Fontaine est totalement aveugle...
>
> A  l'évidence,  le  texte  de  Nicole  Fontaine n'est pas suffisamment
> abouti  pour  être  valablement présenté au parlement, et n'apporte ni
> confiance ni clarification, bien au contraire.
>
>
> Et bientôt les hyperliens?
> --------------------------
> Un  peu  de  prospective : Après les sites et les forums, il s'agirait
> bientôt  de  pénaliser  le tissu sanguin du web qu'est l'hyperlien...A
> titre  d'exemple,  dans  une  récente publication, le Forum des Droits
> recommande  aux  exploitants  de  moteurs de recherche de "procéder au
> déréférencement  immédiat des pages à caractère illicite dès qu'ils en
> ont  connaissance".  Est-ce  à  dire  que  là  encore,  ce  serait   à
> l'exploitant  de se substituer à l'autorité judiciaire? Et, encore une
> fois, le déréférencement devrait être "immédiat"?
> Considérons donc un exemple _réel_ décrit par l'AFA :
> "Un  prestataire  d'annuaire  membre  de  l'AFA a reçu de la part du «
> Comité  officiel  Geneviève  et  Xavier  de  Fontenay » une demande de
> désindexation  du  « Comité Miss France » supposé usurper la marque du
> premier.  Le  demandeur  a  fourni, à l'appui de sa demande, plusieurs
> jurisprudences  lui  faisant  droit. L'exploitant de l'annuaire a donc
> procédé à la désindexation de ce site « comité Miss France ». Or, lors
> des championnats « Miss monde » suivants, la candidate choisie pour la
> France  a  été celle du « Comité Miss France » et non celle du «Comité
> officiel Geneviève et Xavier de Fontenay ». L'exploitant de l'annuaire
> a  appris  à  cette  occasion  que la bataille juridique concernant la
> marque   datait   de   1956   et   n'était   toujours   pas   tranchée
> définitivement."
>
> ----------------------------------------------------------------------
> Au total, _objectivement_, au vu de ces affaires bien réelles, comment
> le législateur pourrait-il raisonnablement un seul instant exiger d'un
> intermédiaire technique qu'il se substitue au juge _avec_promptitude_,
> alors  qu'il n'en a pas les compétences, et que la justice elle-même a
> besoin de temps pour s'y retrouver?
> ----------------------------------------------------------------------
>
> La dérive solipsiste de Nicole Fontaine :
> -----------------------------------------
> La   commission   supérieure   du   service   public   des  postes  et
> télécommunications  a  dénoncé  le  10  décembre  2002 dans un avis de
> protestation  le manquement du gouvernement à son devoir d'information
> du  parlement : "La Commission supérieure du service public des postes
> et  télécommunications  (CSSPPT),  dont  la  composition  vient d'être
> largement  modifiée, saisie le 20 novembre 2002 sur un avant-projet de
> loi relatif à l'économie numérique, créant ou modifiant, notamment, le
> code  des  postes  et  télécommunications en ses articles L. 32-16, L.
> 32-3-4, L. 32-3-5, L. 33-4-1, L. 34-11, L. 97-1, L. 97-2 et L. 97-3,
> considérant  la  demande  du  gouvernement que réponse lui soit rendue
> dans  un  délai  de  deux semaines, au mépris des droits de la CSSPPT,
> maintes  fois  rappelés, de pouvoir travailler dans des conditions qui
> garantissent  la  qualité  de  ses délibérations (notamment article D.
> 96-15 du code des postes et télécommunications),
> considérant  qu'elle  est  une  fois de plus saisie sur un ensemble de
> dispositions  floues,  disparates, sans liens évidents entres elles et
> sans  que  le  gouvernement lui ait présenté la stratégie globale dans
> laquelle  elles  s'insèrent  ;  et  estimant que le gouvernement a, en
> cela, manqué à son devoir d'information du Parlement,
> A  DECIDE  D'EMETTRE  UN AVIS DE PROTESTATION ET DE LE FAIRE CONNAITRE
> AUX DIFFERENTS MINISTRES SUSCEPTIBLES DE LA SAISIR."
> Dans  ce  même avis, la cssppt exposait de plus clairement sa position
> quant à la responsabilité des intermédiaires techniques et au filtrage
>
> :"[...]C'est  pourquoi, elle fait part à la ministre chargée de porter
>
> le présent avant-projet de loi :
> - de son refus de l'option prise de faire endosser des responsabilités
> civile  et  pénale  aux intermédiaires techniques en leur déléguant un
> rôle  d'appréciation  sur  la  teneur  licite ou non d'activités ou de
> contenus, qui est du ressort exclusif de l'autorité judiciaire ;
> -  d'une  contre-proposition consistant à instaurer une " procédure de
> coupure sur notification ", qui engage la responsabilité sur celui qui
> demande  la  coupure  parce  qu'il s'estime victime d'un préjudice, si
> cette demande se révèle abusive ;
> -  d'une  demande  de  suppression de la nouvelle version de l'article
> 43-8-3  sur le pouvoir d'injonction qui serait donné au juge et qui se
> heurtera  à  des difficultés - voire des incompatibilités - techniques
> et juridiques."
>
> En  première  lecture à l'Assemblée, C'est le député Dionis qui, alors
> qu'il  avait  auditionné  de  nombreux acteurs, se voyait contraint de
> retirer  ses  amendements : La veille de l'examen en première lecture,
> le  conseiller du Premier Ministre déclarait à la presse que ce serait
> le  texte  de  Nicole  Fontaine qui passerait... Nicole Fontaine ne se
> prive pas des bénéfices d'un arbitrage favorable.
>
> Au  Sénat, en première lecture, le Sénateur Trégouët, intervenait dans
> un  premier  temps  pour  dénoncer  la privatisation de la justice, et
> présentait  ses amendements : Nicole Fontaine lui demandant de retirer
> son amendement 136, il se levait, et, animé d'un courage politique peu
> commun,  tenait  tête  en  maintenant  son  amendement.  Face        à
> l'intransigeance  de Nicole Fontaine, il se retirait des débats. C'est
> l'opposition qui votait pour les amendements Trégouët! Nicole Fontaine
> faisait enregister son texte.
>
>
> L'alibi de l'Europe et le pseudo-conflit de transposition :
> -----------------------------------------------------------
> A chaque présentation de son projet, Nicole Fontaine s'abrite derrière
> le  sophisme  du  retard  de  transposition de la directive européenne
> 2000/31/CE  qu'il est censé transposer. Pas une fois elle ne mentionne
> l'article  21  de  cette directive, qui stipule qu'elle aurait dû être
> réexaminée  avant le 17 juillet 2003... Pas une fois elle ne mentionne
> que   l'actuel   43-8   (qui,   après  censure  partielle  du  Conseil
> Constitutionnel,   affirme   le   rôle  incontournable  de  l'autorité
> judiciaire)  est  déjà  conforme  à  la directive.Pas une fois elle ne
> mentionne  que  c'est  au  droit  national  de  préciser  dans quelles
> conditions   un   hébergeur   peut  avoir  connaissance  d'un  contenu
> apparemment illicite.
>
> Les   articles  43-8  et  43-9  ne  sont  pas  conformes  au  principe
> fondamental du droit qui réserve à l'autorité judiciaire le pouvoir de
> dire  le  droit:  En  droit  français, une activité ou une information
> acquièrent  leur  caractère  illicite  par  décision d'un juge. Nicole
> Fontaine ne peut ignorer que ce principe _n'est_pas_ incompatible avec
> la  directive européenne, ce que, au demeurant, Danièle Pourtaud lui a
> rappelé  lors  de  la  première lecture au Sénat: _personne_ n'a pu la
> contredire.
>
> Il convient donc de le réaffirmer clairement dans les articles concernés.
>
>
> L'étiologie réelle du texte : le lobbying agressif des majors
> -------------------------------------------------------------
> (un secret de polichinelle)...
>
> Ce  n'est  plus un secret pour personne : ce projet de Loi a été écrit
> sous  la  pression  des Majors qui imaginent qu'il leur permettrait de
> lutter contre le téléchargement de fichiers musicaux via -entre autre-
> les  réseaux p2p. Demandez par exemple à Nicole Fontaine pourquoi elle
> refuse  de  supprimer l'exigence de filtrage : Parce que les majors ne
> seraient pas d'accord.
> Ce  lobbying  agressif  des  majors  a déjà été dénoncé publiquement à
> l'assemblée  en  première  lecture,  tant  par  la  majorité  que  par
> l'opposition.
> Le  lobby  des  majors,  le  CLIC  (Comité  de  Liaison des Industries
> Culturelles),  faisait  pression  pour  faire  retirer les amendements
> Dionis  à  la veille de l'examen en première lecture à l'assemblée, et
> c'est effectivement ce qui est arrivé. Au même moment, les producteurs
> de disques exerçaient le même type de pression,comme si l'instauration
> d'une  justice  privée  sur  le  Net  était de nature à défendre leurs
> intérêts...
> Le  député  Dionis  dénonçait alors dans la presse l'impact des majors
> sur  le  projet  de  loi:  ''Alors que ce texte devait fonder le droit
> d'Internet,    il    devient    anachronique    à   cause   d'intérêts
> particuliers"..."Ils  espèrent enrayer une crise grave avec des moyens
> absurdes et s'engouffrent dans une impasse"
>
> Ce  n'est  certainement  pas en sacrifiant les droits fondamentaux des
> internautes  que le législateur pourra rassurer le monde de la musique
>
> :  c'est  même  exactement le contraire qui risquerait bien d'arriver.
>
> Si,  sous  la  pression  des  majors,  la  justice  du Net devait être
> privatisée,  avec les inéluctables atteintes à la liberté d'expression
> que   cela  entraînerait,  il  y  a  fort  à  parier  que  bon  nombre
> d'internautes  se  sentiraient  alors peu enclins à dépenser ne fût-ce
> qu'un  centime à acheter de la musique, que ce soit sous la forme d'un
> CD, ou en ligne.....
> Et que diraient les Majors, si, le cas échéant, leur était imposée une
> justice privée analogue à celle qu'elles essaient de faire imposer sur
> le Net français?
> L'instauration   d'une  censure  privée  sur  le  Net  français  n'est
> certainement  pas  la réponse la plus adaptée à l'inquiétude du milieu
> musical,  c'est  par  contre  le meilleur moyen de faire de l'Internet
> français une poudrière juridique.
>
> Si  le texte de Nicole Fontaine est aveugle à la réalité du Net, c'est
> parce qu'il se polarise à la demande de l'industrie phonographique sur
> le  problème  du  téléchargement  de  fichiers  mp3  sur  les  réseaux
> peer2peer  : aveuglée par la problématique des droits d'auteur, Nicole
> Fontaine s'est tout simplement trompée de projet de loi.
>
>
> En conclusion :
> ---------------
> S'il  est  _évident_  que  tout  n'est  pas  permis dans la République
> numérique comme dans la République réelle, il n'en reste pas moins que
> dans  la  justice  numérique,  c'est à l'autorité judiciaire de juger,
> comme dans la justice réelle.
>
> Que les hébergeurs hébergent, et que les juges jugent. Qu'il y ait une
> censure  sur  le  Net?  Pourquoi  pas... A une seule condition : Après
> l'intervention  d'un juge indépendant et impartial disposant de textes
> clairs  et  adaptés  à  la  réalité  du  Net. C'est seulement dans ces
> conditions   qu'une   loi   pourra  prétendre  apporter  confiance  et
> clarification.  A  défaut,  si  même le législateur ne comprend pas le
> texte qui lui est proposé, comment un juge, pourrait-il s'y retrouver?
> Et comment un simple internaute pourrait-il respecter une loi si ni le
> législateur ni le juge ne comprennent quels sont les acteurs concernés
> par tel ou tel de ses articles?
>
> Il est donc demandé que le législateur s'attache non seulement à faire
> respecter  le  principe  fondamental du droit qui réserve à l'autorité
> judiciaire  le  pouvoir  de  juger,  qu'il  garantisse  le droit à une
> justice  indépendante et impartiale à tout citoyen, fût-il internaute,
> mais aussi, et surtout, qu'il commence par le commencement, à savoir :
> définir  quels  sont  les  acteurs de l'Internet, avant de rédiger des
> articles   dont   nul   ne   saurait  précisément  quels  acteurs  ils
> concerneraient.
>
> Le sénateur Trégouët aura prévenu :
> " IL NE VOUS RESTERA QUE VOS YEUX POUR PLEURER!"
>
> Veuillez recevoir, Monsieur le Député, mes salutations républicaines.
>
> Documents, liens, informations complémentaires :
> http://www.odebi.org/deputes/0justice.html
>
>
> ----- End forwarded message -----



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