Re: PROPOSITIONS ( EX : [Gueguerre sans fin] )
Le Mon, Jul 16, 2001 at 12:20:52AM +0200, Nicolas Boos écrivait:
> intéressés par notre discussion à lire l'article suivant (du début
> jusqu'à la fin, de préférence) :
Fait, mais je n'ai lu que certains commentaires, pas tous.
> Vykinge, "Universel, universel, j'ai une tête d'universel, moi?"
> -- http://www.uzine.net/article692.html
>
> Jérôme Dominguez, "Les cyber-résistants du Libre", octobre 2000
> -- http://www.uzine.net/article207.html
C'est très amusant, parce que j'ai toujours bien apprécié uZine. J'ai même
été sur leur liste de diffusion à une époque. Et on y trouve des
contributions de grande qualité.
Cependant, ce n'est jamais qu'une collection d'avis individuels avec leurs
biais et leurs préjugés.
> Ce dernier me semblait relativement bien adapté à nos (d)ébats.
Ce dernier me semble n'avoir qu'une vision limitée du monde du logiciel
libre, restreindre le monde du logiciel libre à ceux qui suivent RMS est
une erreur. C'est nier l'existence et le développement des
*BSD. Certains considèrent même les BSD comme un nouveau refuge depuis
la médiatisation (et tous les problèmes qui s'en suivent) de Linux. Allez
comprendre ...
Par ailleurs, vouloir donner une coloration politique au logiciel libre
est pour le moins difficile (ce n'est pas impossible mais c'est
bien top tôt) : on y trouve des communistes persuadés que c'est
l'aboutissement du communisme (les logiciels appartiennent à tous et tous
oeuvrent pour le bien de tout le monde, je caricature, pas la peine
de me reprendre sur la description du communisme) et des ultra-libéraux
convaincus que cette liberté de reprendre (piller diraient d'autres)
et d'améliorer le travail des autres est un aboutissement du marché et de
la concurrence.
Tu comprends ainsi la difficulté de vouloir faire passer un message
politique à une assemblée de personne aussi variées. Tu ne pourras jamais
convaincre de faire marcher tout le monde dans la même direction.
> Pragmatique [...] Qui accorde la première place à l'action, à la pratique.
>
> " La vérité pragmatique a remplacé la vérité révélée " (Sartre)
>
> (et suis déjà tenté de dire : " C'est bien dommage ")
C'est bien la définition du mot que j'ai employé. Et même si tu trouves
cela dommage, je ne regrette rien car je pense que je vais dans le bon
sens.
> Pragmatisme [...] Philo. 1° Doctrine qui donne la valeur pratique comme
> critère de la vérité (de l'idée).
Celle ci est plus discutable. Je n'y suis pas particulièrement attaché.
> Je te pose la question, qu'elle est le substrat de ton travail?
> Les idées qui forment le logiciel libre ou le logiciel libre?
Les deux bien évidemment. Mais je n'ai pas la présomption de vouloir
imposer mes idées à tout le monde. Donc je me rattache au plus petit
dénominateur commun, le logiciel.
Cela ne m'empêche pas de sortir la tête du guidon et de voir un peu plus
loin. Sinon je ne serai pas là en train de discuter.
[ seuil minimal d'éducation ]
> Bref, je ne vais pas (plus) encore m'étendre, mais on en reparlera
> sûrement un jour. Promis.
Bof, ce sujet ne m'intéresse guère dans l'immédiat.
> (1) Lire aussi (et surtout la fin : "les prix montent"):
>
> Vyking, "De certaines lois "naturelles" en politique ... et ailleurs."
> -- http://www.uzine.net/article450.html
J'ai pas trouvé la partie "les prix montent" ...
> > Ce n'est pas un poids. C'est une fierté, et c'est parce que c'est une
> > fierté que cela attire du monde. Si tu enlèves cela, tu supprime toute
> > possibilité d'existence du logiciel libre.
>
> Je ne savais pas. Je croyais que dans la vie les choses vraiment
> importantes étaient la modestie et l'humilité. On m'aurait menti?
Oui, on t'a fait croire que le monde était parfait et que personne n'avait
de défauts. Et que tout le monde avait des intentions louables...
> D'après toi donc, le logiciel libre n'existerait pas si son attirance ne
> permettait pas de s'enorgueillir? Allons, allons...
Il n'y a pas que cela, mais cela constitue à mon sens, un élément
essentiel. Et je ne suis pas le seul à le dire, extrait d'une traduction
du fameux texte d'ESR, la cathédrale et le bazar :
| La ``fonction d'utilité'' que les bidouilleurs Linux maximisent n'est pas
| classiquement économique, c'est l'intangible de leur propre satisfaction
| personnelle et leur réputation au sein des autres bidouilleurs. (On peut
| être tenté de penser que leur motivation est ``altruiste'', mais c'est
| compter sans le fait que l'altruisme est en soi une forme d'égoïsme pour
| l'altruiste). Les cultures volontaires qui fonctionnent ainsi ne sont pas
| si rares; j'ai déjà participé à des projets semblables dans les fanzines
| de science-fiction, qui au contraire du monde de la bidouille,
| reconnaissent explicitement que l'``egoboo'' (le fait que sa réputation
| s'accroisse auprès des autres fans) est le principal moteur qui propulse
| les activités volontaires.
Le contexte social du logiciel dont le code source est ouvert
http://www.linux-france.org/article/these/cathedrale-bazar/cathedrale-bazar-10.html
Moi aussi je peux donner des références ;-)
[ 4 mesures ]
Les mesures évoquées ne sont pas incompatibles avec la scission, je pense
même qu'elles sont souhaitables pour améliorer la qualité de la future
debian-user-french.
> Pour les trois premiers cas, apparemment le problème est qu'il y a un
> responsable qui fait la sourde oreille. En s'y mettant tous, par exemple
> en rédigeant un message commun et l'envoyant en masse à l'adresse qui
> convient, peut-être que les choses bougeront. J'espère ne pas rêver.
C'est la dernière des bêtises à ne pas faire. Ne surtout pas envoyer en
masse ! Un message poli est bien souvent suffisant, voire prendre contact
avec le responsable en question par IRC s'il n'est pas assez coopératif
est une possibilité fort efficace en règle générale.
> " C'était mieux avant! " ("emprunté" d'ailleurs à un brailleur avec
> sa guitare au fond de jardin ; nous ferons
> ici silence sur son identité).
Francis Cabrel ! J'ai gagné quoi ?
> " on créé debian-user-fr@lists.debian.org pour y mettre les
> utilisateurs avec leurs questions et on garde debian-french
> pour le développement de Debian en français. "
>
> Mon interprétation propre avait été " les débutants nous cassent
> sérieusement les bonbons, envoyons-les voir ailleurs, ça nous fera des
> vacances " (si je voulais, je pourrais dire que c'est un "nettoyage",
> qui porte également au autre nom... mais non, je ne le dirais pas)
> --> [j'ai pas pu m'empêcher, navré]
Il faut reconnaître que sur ce point mon message initial était assez mal
rédigé, si j'avais su la puissance d'un tel troll, j'aurai surement
reformulé. :) Je n'ai rien contre les débutants, je l'ai été et j'ai aussi
apprécié les conseils des anciens.
> - La solution "moite-moite" :
> debian-french meurt. Naissent :
> - debian-user-french
> - debian-devel-french
C'est celle qui est en route sauf que debian-french ne meurt pas vraiment,
elle évolue en debian-user-french (et il y aura normalement un alias
pour les distraits).
> En poussant le bouchon un peu plus loin, pour ne cesser d'éveiller la
> curiosité des "plus newbies", on pourrait créer une lettre/rapport
> régulière (du type de celles que l'on trouve sur : -- http://kt.zork.net )
> et qui exposerait rapidement et simplement ce qui se passent d'intéressant
> sur "debian-french-devel" (peut-être pas aussi fréquent, certes).
>
> Qu'en pensez-vous?
Que les noms proposés et les raisons évoquées sont vraiment "limites".
Que l'idée du rapport est intéressante et que je te propose de t'en
occuper dès que debian-devel-french sera créée.
Tu me sembles plein de bonne volonté et cela serait dommage de ne pas en
faire profiter tout le monde.
Sinon pour en revenir une dernière fois au côté politique de la chose.
Je vois parfaitement où tu veux en venir. Je pense même qu'il n'y a pas de
mal à aspirer à ce que tu crois. Par contre je pense que c'est une erreur
que d'essayer de forcer les choses ... tu es trop pressé, tu veux la
réalisation de tes idéaux philosophiques et politiques trop rapidement.
Je trouve au contraire, qu'il faut laisser les choses évoluer doucement,
laisser le temps aux gens de se rendre compte qu'ils arrivent à faire des
choses grandioses ensemble alors même qu'ils ont des avis politiques
différents, alors même qu'ils sont de couleurs différentes, et qu'ils sont
aux quatre coins du monde. Toutes ces évolutions sont positives, ce sont
des changements majeurs dont on ne mesure pas encore la portée...
C'est comme un enfant qui apprend à marcher, il faut l'aider lorsqu'il
trébuche mais le laisser progresser à son rythme parce que si on essaie de
le pousser pour aller plus vite, on risque de le faire tomber.
Cordialement,
--
Raphaël Hertzog -+- http://strasbourg.linuxfr.org/~raphael/
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