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[RFR2] Article Debian l10n pour linux pratique



On Wed, Apr 01, 2009 at 02:43:13AM +0200, Simon Paillard wrote:
> Dans le cadre des articles de Raphaël Hertzog pour inciter de nouveaux
> contributeurs à rejoindre Debian (publiés dans Linux Mag[0] et sur
> son blog[1], un article de deux pages sera consacré à la l10n dans Linux
> pratique cette fois-ci.

Pour l'article complet (l10n compris, la 1ère partie étant consacrée au
système de suivi des bogues):
http://teubr.eu.org/~spaillar/debian/contribuer-debian.html

Merci pour vos relectures de dernière minute.

-- 
Simon Paillard
Title: Faire ses premiers pas de contributeur chez Debian

Faire ses premiers pas de contributeur chez Debian

Raphaël Hertzog et Simon Paillard

� l'occasion de la publication de la quatrième édition du célèbre Cahier de l'Admin Debian, mis à jour pour Debian 5.0 « Lenny », ses auteurs et Linux-Pratique se sont associés dans une campagne visant à recruter des nouveaux contributeurs pour Debian.

Profitant de la sortie du livre Debian Lenny [1], les auteurs (Raphaël Hertzog et Roland Mas), développeurs Debian, organisent un concours [2] permettant de gagner des exemplaires du livre et des abonnements d'un an au magazine de son choix (Linux-Pratique, GNU/Linux Magazine France, Misc) simplement en contribuant à Debian.

Cet article a pour vocation de vous assister dans vos premiers pas de contributeurs afin que vous puissiez participer à ce concours. Pour cela, il présentera deux manières simples de contribuer à Debian : en signalant les bogues rencontrés et en participant à l'effort de traduction de Debian en Français.

1 Rapporter des bogues

Ce qui fait le succès du logiciel libre, c'est l'implication des utilisateurs dans son processus de développement et rapporter des bogues est un des principaux moyens d'améliorer les logiciels. Tout problème corrigé constitue un bénéfice immédiat en terme de qualité et de fiabilité mais les rapports de bogue peuvent également servir à convoyer des suggestions d'amélioration. Les utilisateurs peuvent par exemple proposer une modification de l'interface ou du comportement afin d'optimiser le temps nécessaire à une opération courante, ou encore demander l'ajout d'une nouvelle fonctionnalité qui leur serait utile.

1.1 Pré-requis

Il y a très peu de conditions pour pouvoir contribuer à Debian en rapportant des bogues mais il faut tout de même utiliser Debian (peu importe que cela soit sur sa machine personelle, sur un serveur ou dans une machine virtuelle) et savoir lire et écrire en anglais. Il faut également disposer d'une adresse email et être capable d'envoyer des courriers électroniques (depuis la machine Debian de préférence).

1.2 Stable, testing ou unstable ?

Peu importe la version de Debian employée, les rapports de bogue nous intéressent. Mais il y a tout de même quelques éléments à prendre en compte.

Tout d'abord, l'essentiel du travail a lieu dans unstable (aussi connu sous le nom de « sid »). C'est là que les mainteneurs envoient les paquets corrigés. Ensuite, le paquet peut mettre un certain temps à se propager dans testing (actuellement « squeeze »). En ce qui concerne stable (« lenny »), seuls les bogues vraiment très importants (et bloquants) feront l'objet d'une correction par une mise à jour spécifique.

Il est donc parfaitement possible qu'un bogue que vous avez signalé soit fermé par le mainteneur parce qu'un paquet corrigé a été envoyé dans unstable, mais que vous rencontriez encore le problème parce que vous utilisez testing ou stable. Il en découle également que vous pouvez rencontrer un « nouveau » problème qui est en fait déjà corrigé dans unstable : dans ce cas il ne sert à rien de le signaler à nouveau. Cette vérification préalable à l'envoi du rapport de bogues est de votre responsabilité et nous verrons comment l'effectuer sous peu.

On retiendra également que c'est les utilisateurs de unstable qui sont les mieux placés pour faire des rapports de bogues. Puisqu'ils utilisent automatiquement la dernière version du logiciel (à condition de faire des mises à jour régulières), ils n'ont pas besoin de vérifier si une version plus récente corrige leur problème. En outre ils interviennent au plus tôt dans le processus et permettent aux mainteneurs de corriger les bogues plus rapidement.

1.3 Consulter les rapports de bogues

Tous les bogues répertoriés sont consultables en ligne sur http://bugs.debian.org. Cette page affiche un formulaire permettant d'effectuer diverses requêtes renvoyant généralement une liste de bogues répondant aux critères demandés. Bien souvent on souhaite afficher la liste des bogues d'un paquet particulier (dpkg par exemple) et on préférera saisir une URL directe comme http://bugs.debian.org/dpkg.

Prenez le temps de naviguer dans quelques rapports de bogues et familiarisez-vous avec leur structure et leur contenu. Cela vous permettra de mieux comprendre les explications qui vont suivre.

1.4 La structure d'un rapport de bogue

Vous vous en êtes peut-être rendu compte en naviguant dans les bogues : un rapport de bogue n'est rien d'autre qu'un mail au format particulier envoyé à submit@bugs.debian.org. Le sujet du message est le titre du rapport de bogue, et les premières lignes du corps du message contiennent des pseudos en-têtes indiquant le paquet concerné, sa version et la gravité du bogue. Ainsi pour soumettre un rapport de bogue de gravité « minor » concernant la version 4.0 du paquet reportbug, on pourrait envoyer un mail comme celui-ci (les éléments structurant sont mis en avant) :

Package: reportbug Version: 4.0 Severity: minor The manual page mentions the newt interface that doesn't exist any more.

Dans la pratique, il n'est pas conseillé de rédiger manuellement des rapports de bogue. On emploiera plutôt un outil dédié comme reportbug qui collectera toutes les informations nécessaires et les réunira dans un message où vous n'aurez plus qu'à décrire le bogue. Nous reviendrons sur cet outil.

1.5 Envoyer des informations supplémentaires

Si le bogue que vous vous apprêtiez à signaler est déjà répertorié mais pas encore corrigé, il peut être intéressant d'y apporter votre contribution. Ajouter des informations dans un bogue numéroté 123456 se fait simplement en envoyant un message à 123456@bugs.debian.org ; le message est archivé et une copie est envoyée au responsable du paquet. Si personne d'autre ne l'a fait avant vous, vous pouvez par exemple décrire comment vous avez fait pour contourner le problème (en attendant qu'il soit résolu). Si le mainteneur a besoin d'éléments supplémentaires pour reproduire le problème et le corriger, vous pouvez essayer de les lui fournir. Si le bogue est vieux (et rapporté sur une ancienne version du paquet), vous pouvez dire que le bogue est toujours présent dans la version actuelle.

1.6 Rédiger le rapport de bogue

Vous venez de découvrir un nouveau problème qui n'a pas encore été signalé et vous vous apprêtez à rédiger un rapport de bogue... assurez de rendre ce rapport aussi utile que possible. Veillez notamment à décrire précisément le problème rencontré et à préciser en quoi le comportement constaté diffère de celui attendu. Copiez-collez tout message d'erreur (n'hésitez pas à mettre des captures d'écran si nécessaire) et donnez tous les éléments nécessaire pour le reproduire (si un programme plante en ouvrant un fichier particulier, attachez ce fichier à votre rapport). Si vous savez comment contourner le problème, indiquez le d'emblée. Indiquez si vous arrivez à reproduire le problème de manière systématique et sinon à quelle fréquence vous le rencontrez. Essayez de faire des rapprochements avec d'autres événements susceptibles d'expliquer l'apparition du problème mais distinguez clairement ce qui relève de suppositions de ce qui constitue des faits. Pour plus de détails, vous pouvez consulter le document « Comment signaler efficacement un bogue » [3].

De nombreuses informations supplémentaires sont souvent nécessaires et reportbug les collectera automatiquement pour vous. Il s'agit par exemple des versions des dépendances du paquet concerné, de la version de Debian, de la version du noyau, des fichiers de configuration modifiés, etc.

1.7 Utiliser reportbug

La dernière version de reportbug dans unstable (4.0) dispose d'une interface graphique mais la version dans lenny fonctionne uniquement en mode texte. On l'emploiera donc dans un terminal.

1.7.1 Configurer reportbug

Lorsqu'on lance reportbug (sans arguments) pour la première fois il pose un certain nombre de questions de configuration. La première permet de choisir un mode de fonctionnement selon son niveau d'expertise (novice, standard, advanced et expert), on choisira novice pour commencer. La deuxième permet de choisir l'interface utilisateur à employer. Nous emploierons ici l'interface texte mais si vous avez une version récente vous pouvez essayer l'interface graphique (gtk2). S'enchaînent alors d'autres questions concernant la connectivité à Internet (nécessaire pour profiter des fonctionnalités intéressantes), votre nom et adresse électronique, la présence d'un serveur mail ou le moyen d'expédier des emails. Si vous n'avez pas configuré de serveur de mail local pour expédier des mails sur Internet, répondez « n » (non) à la question « Do you have a mail transport agent configured on this computer to send mail to the Internet? » et indiquer le serveur SMTP de votre fournisseur d'accès (exemple: smtp.free.fr) à la question suivante (« Please enter the name of your SMTP host. »).

1.7.2 Créer un rapport de bogue avec reportbug

En exécutant reportbug apt, on démarre le processus de création d'un rapport de bogue sur le paquet apt. Si on ne spécifie rien en paramètre, le programme va demander de manière interactive le nom du paquet sur lequel on veut soumettre le bogue. Si on indique un fichier ou un nom de paquet inexistant, reportbug va proposer de rechercher un paquet contenant ce fichier. Si le paquet n'est pas installé, il demandera la version affectée sinon il supposera que c'est celle actuellement installée qui fait l'objet du rapport de bogue.

Le processus s'enchaîne alors avec une récupération de tous les bogues déjà répertoriés afin que l'on puisse vérifier si le bogue est déjà présent. Si on le trouve, il faut l'indiquer et reportbug vous proposera de compléter les informations sur le rapport existant. Sinon il créera un nouveau rapport. L'interface de navigation dans les bogues est assez peu pratique (en mode texte du moins) et on préférera souvent utiliser le site web directement pour effectuer cette vérification. On utilisera alors « s » (skip) pour passer outre cette vérification si aucun bogue similaire n'a été trouvé, sinon on saisira « y » puis le numéro de bogue préalablement repéré. Dans les deux cas, il faut donner un résumé d'une ligne du problème (qui sera employé comme sujet dans l'email envoyé).

Dans le cas d'un nouveau rapport de bogue, il faut alors sélectionner une gravité. Pour éviter que les utilisateurs abusent des gravités trop importantes (comme critical, grave ou serious) une justification leur est demandée s'ils en choisissent une d'elles. On utilisera en général normal voire minor pour des problèmes triviaux sans conséquences (une erreur d'orthographe dans une page de manuel par exemple) ou encore wishlist pour demander une nouvelle fonctionnalité ou faire une proposition d'amélioration.

reportbug crée alors le message qu'il veut envoyer comme rapport de bogue et lance un éditeur pour que vous puissiez le terminer en décrivant en détail votre problème. Une fois le message terminé — après avoir quitté en sauvegardant — reportbug affiche un dernier menu permettant d'envoyer directement le rapport de bogue, d'y attacher une pièce jointe, de l'enregistrer dans un fichier, de l'abandonner, de le visualiser dans un « pager » (comme less) ou encore de le reprendre dans un logiciel de mail.

C'est terminé, votre rapport de bogue a été expédié et vous recevrez sous peu des messages de confirmation indiquant le numéro attribué au bogue. Le bogue sera alors consultable en ligne à l'adresse http://bugs.debian.org/123456 (123456 est à remplacer par le numéro de bogue qui vous a été attribué !).

2 Participer au projet de traduction

Vous utilisez sans doute votre ordinateur sous Linux en français. Pourtant, l'apparition de messages en anglais ou d'erreurs de français rappelle à tous les utilisateurs de logiciels libres qu'il est nécessaire de participer pour corriger, compléter et améliorer les traductions.

2.1 Localisation, internationalisation ?

Il faut distinguer la traduction en tant que telle (ou localisation, abrégée « l10n » — 10 pour le nombre de lettres encadrées par le premier «_l_» et le «_n_») de l'internationalisation (ou « i18n ») qui est l'étape technique préalable qui rend possible la traduction ainsi que sa prise en compte pour l'afficher à l'utilisateur.

Si l'internationalisation est plutôt une tâche de développeur, la localisation peut être effectuée avec des connaissances informatiques de base.

2.2 Le cas des projets « amont »

La plupart des projets libres de taille importante comme les projets GNU, GNOME, OpenOffice.org, KDE, Perl, Python et bien d'autres encore, disposent de leurs propres équipes de traduction, composées de nombreux bénévoles. Concernant les plus petits projets, leur traduction est souvent effectuée par une seule personne, et n'a pas nécessairement été relue, dans l'hypothèse où elle existe.

Vous trouverez des informations sur certains de ces projets amont sur le site http://www.traduc.org/ ainsi que sur les sites des projets respectifs.

2.3 Le cas de la distribution Debian

Lorsque les distributions (comme Debian) intègrent des logiciels libres extérieurs à Debian, les traductions sont également importées. La distribution peut alors se concentrer à traduire tous les contenus qui lui sont propres, détaillés dans le paragraphe suivant.

Au sein du projet Debian, nous souhaitons produire un système universel. Les équipes de localisation déclinent cet aspect universel à leur façon, et travaillent à rendre le système utilisable intégralement dans leur langue natale. Aujourd'hui, le site web est disponible dans 37 langues, l'installateur en 63 langues.

Le travail de longue haleine mené depuis de nombreuses années par l'équipe francophone a déjà permis de proposer en français l'installateur Debian et l'intégralité des écrans d'installation des paquets. Cela permet à la traduction française d'être une des traductions les plus complètes dans Debian.

Nous tenons à rendre nos traductions utiles à tous : aux réfractaires à l'anglais comme aux utilisateurs avancés, qui ont parfois délaissé le français sous Linux suite à de mauvaises expériences. Quantité sans qualité est inutile, c'est pourquoi l'équipe s'efforce à appliquer un processus de relecture complet à chaque mise à jour comme à chaque nouvelle traduction.

� l'heure actuelle, les contenus suivants sont traduisibles en français :

2.4 Contribuer, c'est simple et sans engagement !

Vous êtes nombreux à vouloir donner un coup de main à votre distribution favorite (Debian bien sûr :-), mais vous craignez de ne pouvoir accorder assez de temps de manière régulière ou peut-être de ne pas avoir les compétences requises.

2.4.1 « Je n'ai pas toujours le temps »

Fort heureusement, à l'instar de la soumission de bogues voire de correctifs, le projet de traduction est un moyen simple d'apporter vous aussi votre pierre à l'édifice Debian, et ne nécessite pas d'engagement ni d'investissement régulier.

En effet, suivant votre disponibilité, il est possible de passer quelques minutes à relire ou plusieurs heures à traduire un document de la liste des traductions françaises en cours ou en projet.

D'autre part, il n'est pas nécessaire de passer des années à s'approprier un langage de programmation et des heures à s'imprégner du code source d'un programme à corriger.

2.4.2 « Je n'y connais rien ! »

Une bonne traduction nécessite la collaboration et le point de vue de plusieurs personnes.

Il faut en effet comprendre ce que l'on traduit, puis le reformuler avec concision et clarté, tout en s'assurant du respect de la langue française.

Ainsi, toutes les aides sont les bienvenues, que vous soyez plus à l'aise dans la technique, l'orthographe et la grammaire, la capacité à reformuler avec légèreté, ou la compréhension des subtilités de la langue anglaise.

Vous avez croisé les termes gettext, PO, Debconf, mais ils ne vous disent peut-être encore rien ?

Ce n'est pas un problème. Si avec le temps, les traducteurs gagnent en expérience et se tournent vers des outils spécialisés (Poedit, gtranslator), un simple éditeur de texte (gedit, KEdit) suffit pour améliorer et corriger une traduction proposée sur la liste. Dans certains cas particuliers comme le wiki et la traduction des description des paquets, un navigateur web peut être suffisant.

/// Image: http://teubr.eu.org/~spaillar/debian/Capture-gtranslator%20--%20-tmp-organization.fr.po.png (une illustration de la traduction avec Poedit) ///

La coordination s'effectue via une liste diffusion : attendez une demande de relecture, c'est-à-dire un message marqué [RFR] (pour « Request For Review »). Une fois la pièce jointe enregistrée (dans cet exemple « fr.po »), la relecture d'un document se résume en termes techniques à trois étapes simples. Supposons que vous vous appelez Loulou et que vous relisez une traduction Debconf :

# Copiez le fichier pour pouvoir afficher plus tard les différences $ cp fr.po fr.po.relu # Faites toutes les corrections qui vous semblent nécessaires $ gedit fr.po.relu # Générez le fichier qui met en évidence vos modifications $ diff -u fr.po fr.po.relu > fr.po.diff

Il ne vous reste qu'à envoyer fr.po.diff à la liste de diffusion.

2.5 Sautez le pas !

Rejoignez-nous en vous inscrivant à la liste sur http://lists.debian.org/debian-l10n-french/. Observez, posez des questions, et lancez-vous ! N'hésitez pas à nous contacter via la liste de diffusion ou venez discuter avec les participants au projet de traduction sur le canal IRC #debian-l10n-fr du serveur irc.debian.org (réseau OFTC).

Cet article ne vous a pas convaincu de vous inscrire à liste de diffusion ? Ne nous oubliez pas pour autant, vous nous aiderez énormément en nous transmettant à l'adresse debian-l10n-french@lists.debian.org vos remarques, suggestions et corrections d'erreurs éventuelles.

Enfin, vous trouverez toutes les informations concernant le projet de traduction sur les pages qui lui sont dédiées : http://debian.org/international/french/

Simon Paillard

Contributeur Debian GNU/Linux depuis 2004. Coordinateur francophone du site web et de la documentation Debian.

Raphaël Hertzog

Développeur Debian depuis 1998. Gérant de Freexian SARL, une SSLL spécialisée sur Debian.

[1] Présentation du Cahier de l'Admin : http://www.ouaza.com/livre/admin-debian/
[2] L'annonce officielle du jeu : http://www.ouaza.com/wp/2009/03/02/contribuer-a-debian-gagner-un-livre/
[3] Comment signaler efficacement un bug : http://www.chiark.greenend.org.uk/~sgtatham/bugs-fr.html


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