Re: HS: choix d'un FAI pour s'autohéberger
Bonjour à tou⋅te⋅s,
Jérémy Lal a écrit :
> C'est fascinant l'auto-hébergement, mais un wordpress (mis à jour
> automatiquement), avec un nom de domaine chez OVH, coûte vraiment
> moins cher, et est plus écologique. Ha et aussi c'est un gain de temps
> incommensurable pour une association.
Nous sommes d'accord, le gain de temps absolu, c'est de s'appuyer
entièrement sur les innombrables services proposés par Google, Microsoft
et consorts pour « construire » son système d'information. C'est aussi
l'approche qui demande le moins de temps et d'investissement personnel
aux associations et aux particuliers. Il n'en serait pas ainsi, ces
entreprises n'auraient pas fait main basse sur Internet, voire sur
l'informatique.
Mais je devine que si Raphaëlle n'avait que cette préoccupation
à l'esprit, elle n'envisagerait pas l'autohébergement. Si elle le fait,
c'est qu'elle a des préoccupations et motivations non exprimées :
indépendance (ou souveraineté pour coller à l'actualité), maitrise du
système d'information, de ses briques et de son évolution, respect de la
vie privée des adhérents, neutralité du net, envie d'apprendre et de se
lancer dans de nouveaux projets, etc.
Plutôt que de remettre frontalement en question son choix, il serait
préférable de la questionner sur la criticité des outils qu'elle veut
déployer et sur le niveau de disponibilité requis. En fonction de ses
réponses et si elle n'est pas déjà plus compétente que nous en la
matière, il faut attirer son attention sur le fait que le taux de
disponibilité des outils est meilleure chez un hébergeur professionnel,
que les pannes matérielles sont généralement mieux vécues quand on
s'appuie sur un cloud que sur un PC installé à la maison (généralité
exacte malgré le célèbre contre-exemple qu'a été l'incendie des data
centers d'OVH à Strasbourg, même si, selon moi, les utilisateurs sont
co-responsables de ce qui leur est arrivé, car ils n'ont pas fait preuve
de suffisamment de prévoyance et de clairvoyance). Il faut aussi lui
rappeler que le principal maillon faible de l'autohébergement est
l'unicité de la compétence : l'infrastructure n'est bien trop souvent
maitrisée que par une seule personne. La disponibilité de la première
dépend en partie de celle de la seconde.
Quant à l'aspect écologique, auquel je suis sensible, la question est
moins celle de l'autohébergement que de l'adéquation des moyens (choisir
un matériel raisonnable au regard du besoin, efficace sur le plan
énergétique) et de leur durée de vie (éviter de renouveler le matériel
tous les 2 ans). Pour ma part, j'utilise depuis 2020 un NUC dont la
puissance moyenne consommée est bien inférieure à celle d'un seul des
deux boitiers Freebox, et même inférieure à celle de mon frigo, que j'ai
pourtant choisi dans la classe A (nouvelle norme). Mon précédent
serveur, à base d'Atom, a tourné de 2009 à 2020, soit 11 ans, durée
conforme à la durée d'exploitation moyenne de mes équipements
informatiques.
Sébastien
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Sébastien Dinot, sebastien.dinot@free.fr
https://www.palabritudes.net/
Ne goutez pas au logiciel libre, vous ne pourriez plus vous en passer !
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