[Date Prev][Date Next] [Thread Prev][Thread Next] [Date Index] [Thread Index]

Re: Texte de présentation de Debian




Je profite de cette remarque très importante pour (re?)lancer une
idée/bouteille à la mer : la sécession linguistique du projet Debian.

Ca serait bien qu'il existe autant de projets Debian qu'il y a de
langues : Debian anglophone, debian francophone, debian hispanophone,
etc.

Je parle donc ici de projets complètement indépendants qui vivraient
leur propre vie en fonction des spécificités culturelles propres à
chaque langue (la grammaire et la syntaxe propres à chaque langue
influencent notre façon de penser).

Le projet Debian représente un travail énorme : il y a des dizaines de milliers de paquets à maintenir, des failles de sécurité à résoudre le plus vite possible, des CDs d'installation à créer, des conférences à organiser... Scinder entièrement Debian serait absolument impossible. Ca voudrait dire que le travail immense qui est pour le moment fait une seule fois puis un peu adapté pour chaque langue devrait être fait à l'identique des dizaines de fois par des dizaines d'équipes différentes. Debian est dynamique grâce aux milliers de contributeurs qui y participent, les séparer ne serait bénéfique pour personne.

A la limite, une solution envisageable serait de créer une distribution basée sur Debian et adaptée aux francophones, en ne sélectionnant que des logiciels en français à l'installation. Quand on voit que l'Assemblée Nationale a opté pour Ubuntu, on se dit qu'il y a peut-être un manque de ce côté-là.
Maintenant je ne suis même pas sûr que ce soit si pertinent.

Cela permettrait de contrer l'uniformisation culturelle vers un unique
modèle anglosaxon.

Dans le projet Debian ("multilingue") les anglophones ont l'énorme
avantage sur tous les autres de s'exprimer dans leur langue maternelle,
ce qui favorise le mode de pensée anglosaxon. Or la remarque de David
montre bien que l'anglais est un passage quasiment obligé dans le projet
Debian.

Et c'est malheureusement le cas dans tout le monde informatique. C'est l'histoire qui veut ça. Maintenant, je ne vois pas bien en quoi l'informatique aurait eu un "modèle de pensée" différent si elle avait était exprimée en français. On parle quand même d'une science, c'est très cartésien. Après je peux me tromper, je ne suis pas expert dans le domaine. :)

Bien sur il y a la traduction. Mais quelle charge de travail ! Et puis
le temps d'avoir la traduction, le débat évolue ... en anglais. Et quand
arrive la traduction - quand elle arrive - la qualité n'y est pas
nécessairement ...

Ca, c'est plutôt un problème d'organisation. Pour avoir observé le système depuis quelques mois, je trouve qu'il ne marche pas si mal que ça. Quant à la qualité de la traduction, ça dépend des gens de cette liste. Personnellement, je les trouve assez professionnels (je ne m'inclus pas dedans car je suis peu actif et n'ai pas beaucoup d'expérience). :p On a même parfois des traductions meilleures que l'original, dans le cas des paquets de Baumann par exemple. :D


Après, je suis d'accord avec toi sur un point : la présence systématique de l'anglais n'est pas vraiment une bonne chose.

Simple exemple : si je crée un logiciel (supposé utile) en français, y'aura-t-il des anglophones pour le traduire, ou suis-je obligé de l'écrire en anglais pour le voir adopter par le plus grand monde et ensuite traduit dans les autres langues ? Mon impression, c'est que le fait qu'il soit d'origine en français le limitera aux utilisateurs francophones et que je pourrais même être mal vu par les anglophones... Ont-ils au moins l'habitude de traduire ? Bon, après, je tombe peut-être dans le stéréotype.

Maintenant, l'avantage de l'anglais, c'est qu'on n'est pas surpris si on vient fouiller dans les sources par exemple. Imaginez si Linus Torvalds commentait son code en finlandais. Il ne faudrait plus simplement apprendre l'anglais, il faudrait apprendre toutes les langues dont les locuteurs créent des logiciels.


Pour les utilisateurs, l'organisation par langue est sans doute
pertinente, mais pour les développeurs, absolument pas, il me semble -
je ne suis pas développeuse, mais il leur serait de toutes façons
impossible de coder sans parler anglais.

Si si, c'est possible, je pense. Déjà, l'anglais qu'on trouve dans les langages eux-mêmes est très limité, il n'y a que quelques mots-clé à apprendre. Quant aux documentations, les plus importantes sont parfois traduites, ou alors on trouve des tutoriels en français.
J'ai bien un professeur de SQL qui prononce "create" comme "créâte"... :)


Reply to: