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Re: Le libre an Art et Stallman [was: Re: HS: A lire]



Le 4 février 2010 09:24, Aurelien <tyranorl@free.fr> a écrit :
> Entre autres choses, c'est ça que Stallman a défendu lors de sa
> conférence à Nantes. Ca, et le fait qu'en art, l'artiste devrait garder
> des droits exclusifs sur ses oeuvres pendant 10 ans, et après => domaine
> public. Le prétexte : il n'y a pas d'urgence à libérer les oeuvres. Je
> pense qu'un artiste (mal informé) pourrait tenir le même discours à
> propos de l'informatique. Il est clairement utile, sinon nécessaire, à
> la communauté que les oeuvres soient libres dès le départ, qu'elles
> s'insèrent au plus vite dans un flux qu'Antoine Moreau nomme l'Art et
> qu'elles ne le stoppent pas, bref, qu'elles participent à une dynamique
> de création salvatrice.
> Et puis, le problème était toujours le même, cette solution ne concerne
> que les arts numériques ou numérisables simplement, et du coup qui d des
> autres (comme le théâtre), puisque cette solution prétend
> (implicitement) à une forme d'universalité de la rémunération artistique
> ?

Pendant cette conférence à Nantes j'ai tout autant que toi été
décontenancé par cette position étonnante sur la libération des
oeuvres et sur l'exclusivité des droits pendant 10 ans (il avait même
parlé de plus 10 ans). Je me rappel en effet du prétexte donné sur la
non-urgence qui m'a fait bondir : comment ça pas d'urgence ?? Mais
l'art, la création, l'inspiration ne se commandent pas : l'envie de
créer aujourd'hui ne sera pas la même dans plusieurs années, elle
pourrait même disparaître et selon moi c'est justement urgent de
laisser les artistes disposer de tout ce qui peut les inspirer et ce
qui peut les laisser un trace à un moment où a un autre. Guernica
(Picasso) n'aurait pas eu la même réalité si la toile n'avait pas été
peinte quelques jours après la destruction de la ville.
Typiquement le logiciel libre n'a pas de notion de temps limite et on
en voit les bénéfices tous les jours. Si l'on doit demander des délais
pour créer alors on perd toute innovation.

Personnellement je défends un point de vue que beaucoup d'artistes des
XXè et XXIè siècles ne supportent pas d'entendre : la création n'est
jamais pure ou issue du néant, elle est toujours inspiré du travail
d'autres personnes (dans le passé ou le présent).

Des exemples il y en a des tas, un des meilleurs que je connaisse c'est :
"Las Meninas" de Goya :
http://astripedarmchair.files.wordpress.com/2009/02/lasmeninas1.jpg
et voici ce que Picasso a fait :
http://gordondouglas.files.wordpress.com/2008/10/meninas-picasso.jpg

Comme toi je pense que le théâtre est quelque chose de très libre.
Cependant gangrené depuis longtemps par des droits d'auteurs envers
des ayants droits qui ne sont souvent que des héritiers. Il suffit de
regarder les débat virulents sur les droits d'auteurs pour Shakespeare
ou Molière.

Dernièrement l'ayant droit des oeuvre de Sir Arthur Conan Doyle a émis
des critiques très sévère sur le film sorti récemment. Selon elle, le
film ne respecterait pas l'esprit du Livre et aurait une connotation
trop gay. J'en envie de dire à cette brave dame que le droit d'auteur
ne lui confère pas l'esprit de Doyle et que la lecture de Guy Ritchie
est forcément différente de la sienne. Voilà où on est en avec la
suprématie dans la durée du droit d'auteur des oeuvres  : des
aberrations contre-innovante.
Pour moi il est important de faire comprendre à notre société qu'il
faut remettre en cause cette stupidité selon laquelle les oeuvres
dérivés d'une autres oeuvre appartiennent forcément aux ayants droits.
Il devrait y avoir une forme de souplesse, le fait de changer trois
notes dans une chanson n'est pas suffisant pour en changer le sens, en
revanche la remixer, la bootlegger peut la bouleverser. Un juste
milieu existe dans tous les arts. Amha c'est la dessus que l'on
devrait chercher.

Suis complètement hors sujet pour le coup.

-- 
Kévin Hinault


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