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petite fable brève.



Ca se passe dans une petite ville de province, où les gens se
connaissent plus ou moins, "de vue" quoi. Régulièrement, on entre
en période électorale pour élire le nouveau maire. 

Evidemment, oubliant temporairement le fonctionnement paisible de
cette petite sociéte, de vieilles idées, aspirations, polémiques,
en profitent pour refaire surface...

Entre ceux qui sont satisfaits, ceux qui ne le sont jamais, ceux
qui cherchent à comprendre comment ça fonctionne, ..., l'étendue
des discussions est grande. Chacun prenant position, s'en va
coller des affiches de-ci, de-là, pour communiquer ses opinions
aux autres.

Ils arrivent que des colleurs d'affiches "adversaires" se
rencontrent. C'est inévitable, ce n'est pas une grande ville. Les
discussions vont alors bon train, il est habituel que
l'atmosphère s'échauffe et que les explications soient franches.
Mais, entre quasi-voisins, cela reste en général "civilisé", et
les choses rentrent lentement dans l'ordre jusqu'à la prochaine
rencontre.

Tout cela ne serait pas bien grave si, ces colleurs d'affiches,
qui au demeurant n'empèche en rien le bon fonctionnement de notre
petite ville, n'étaient pas pris à partie par le gang des
matraqueurs de colleurs d'affiche. Pour ces derniers complètement
acquis, que dis-je? aliénés à la cause de l'ordre établi, la
seule vue des affiches est une provocation sans nom qu'il faut
dans l'oeuf réprimer au risque de voir s'étendre l'anarchie.

Au détour d'une discussion de colleurs attroupés, le matraqueur
surgit d'on ne sait où, et tape sur tout ce qui bouge, sans trop
se préoccuper de savoir sur qui il tape et surtout pourquoi. Bien
sûr, il y en a toujours un qui en prends plus que les autres, il
est connu dans le quartier et il est facilement reconnaissable :
quant on tape dessus, il revient le lendemain !! Il finira bien
par comprendre.

Plus tard, la grande joie du matraqueur c'est d'écumer les bars
de la ville en plastronnant sur l'air de "qu'est-ce qu'on leur a
mis !! Fallait voir ça, ça détalait dans tous les coins !!".

Finalement, le matraqueur s'endort sur son paquet de bière en ce
berçant de la douce illusion que la dispersion  des colleurs
d'affiches fait partie de son "action" politique pour préserver
l'ordre des choses. 

Heureusement, pour que les choses évoluent, il n'est pas
nécessaire d'attendre que les matraqueurs pensent enfin à lire
les affiches. En supposant qu'ils en sont capables.

PS  Analogie, quand tu nous tiens :-)

A+
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