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Re: contribution economique



Bonjour,

C’est une excellente question qu’il serait bon de l’étayer. Cela ne concerne pas seulement les HPC (calculateurs) mais également tous les équipements gérés dans ces Data Center (stockage, serveur physiques, virtualization, …) généralement déployés pour nos usages numériques. Ils sont extrêmement gourmand en énergie, facilitent le réchauffement climatique (climatisation) et maintenant la consommation en eau (water cooling ou oil). Que des avantages quoi !
Et maintenant, grâce à l’IA et aux services déployés sur nos smartphones, à chaque photo arrangée, chaque recherche, chaque envoi d’information qui était déjà gourmande grâce au stockage « cloud » on y ajoute quelques temps de calcul IA… purement inutiles, juste pour voir sa tronche en manga.

Oui, je déborde.
Plus sérieusement on peu jeter quelques raisons pour renouveler le matériel :
  • Gain en performance unitaire
  • Baisse de la consommation en énergie à l’unité
Mais comme on en profite pour augmenter la puissance de calcul ces gains sont à relativiser?

L’autre volet tout aussi intéressant est de l’avenir du matériel obsolète. 
En effet, dans ma longue carrière, j’ai pu constater que, même hors contexte de besoin d’augmentation de performance, ce matériel est toujours aussi efficace et performant après 10 ans d’utilisation. Par contre, la loi des marchés, la logique de durée de vie des modèles (obsolescence programmées ?), les contraintes et facilités de marchés (sources de financement), font qu’il est bien plus possible de financer une totale jouvence qu’une transformation d’usage, un renfort dans la même game ou une simple extension de service de maintenance.

En général le remplacement du matériel est accompagnée d’une reprise de l’ancien matériel par une tierce entreprise. Espérons que cela ne serve pas seulement de pièces détachées…

J’ai pu apprécier ces dernières années une ouverture vers le remplacement par du matériel d’occasion dans le cadre des marchés publics. Cela permet effectivement de monter en performance et/ou en capacité et, surtout, d’allonger la durée de vie d’un matériel en parfait état mais « vintage ». En se creusant un peu les cellules grises on peut parfaitement envisager un glissement de l’usage d’un domaine à l’autre. Par exemple avoir un service de virtualisation et stockage performant avec un nouveau matériel et utiliser l’ancienne architecture pour les bans d’essai (bas à sable) ou une gestion de sauvegarde. Rien n’est blanc ou noir car la solution de la pièce détachée pour permettre l’allongement de la durée de vie est également utile.

Il y a aussi le volet psychologique. Ça fait chic d’avoir un HPC plus gros que son voisin ;-)
Sans aller dans la caricature j’ai pu constater un manque certain de réflexion sur l’architecture et les technologies réellement nécessaires pour satisfaire le but visé en limitant le coût investi. Rien ne sert de déployer les architectures des gros systèmes comme OVH, Scalway ou autre si on est pas dans la même catégorie ? On peu même ajouter que les choix techniques fait dans ces grosses structures sont très performantes à leur échelle mais pénalisante à une échelle plus petite.

Enfin il y a aussi le modèle économique choisi.
L’idéologie menant à découper en micro tâche tout système et le répartir au moins disant financier sans se soucier des coûts induits (énergie, transport, …) a aussi des conséquences sur les compétences perdues. Être le meilleur et le moins cher à tenir un tournevis ne garanti en rien qu’on saura l’utiliser. D’autre part les équipes chargées de piloter un pool de prestataires ayant eux-même des … prestataires sans jamais réellement pouvoir évaluer les technologies déployées provoque indubitablement une perte de compétence globale. Si on ne peut pas tout connaître le moindre système déployé est, par nature, complexe et multi-technologique. C’est à la fois la durée et l’homogénéité des équipes qui font le savoir faire. L’éclatement de ces compétences provoque systématiquement la perte de ce savoir faire.


Le 21 mai 2025 à 09:33, Informatique BILLARD <informatique@billard-francois-marie.eu> a écrit :

Bonjour Basile,
 
merci pour ces liens, étants totalement ignorant dans le domaine des supercalculateurs.

Une question, totalement hors-sujet de la liste : que deviennent les anciens supercalculateurs obsolètes ?

Cordialement.

François-Marie

Le 21/05/2025 à 09:15, Basile Starynkevitch a écrit :
On Wed, 2025-05-21 at 08:58 +0200, Pierre Malard wrote:
Salut

Le 21 mai 2025 à 07:55, philippe L <ptilou@gmail.com> a écrit :

bonjour

pour ton histoire de super calculateur, les boites privee prefere se faire
des copains proprio ou support que linux, at&Bell, comme t’as du chemins,
c’etait pas gratuit ….

Effectivement mais les super-calculateurs publics tournent, eux,
majoritairement sous des Linux avec SLURM, de RedHat, CentOS à Debian.



Même ceux du privé. Total (groupe pétrolier français qui fait du profit) en
possède un.
https://totalenergies.com/fr/compagnie/projets/innovation-et-rd/pangea-un-supercalculateur-au-service-de-lambition-de

EdF comme le CEA aussi. et le CNRS aussi
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Zay_(supercalculateur)
https://www.edf.fr/groupe-edf/inventer-l-avenir-de-l-energie/r-d-un-savoir-faire-mondial/les-pepites-de-la-r-d/les-supercalculateurs/supercalculateurs-le-bon-calcul-pour-l-avenir
https://www.cea.fr/drf/Pages/Actualites/En-direct-des-labos/2023/supercalculateur-europeen-exascale-au-cea.aspx

La météo aussi
https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers-0/les-supercalculateurs-de-meteo-france


Il me semble que le groupe automobile Peugeot ou Renault ou Stellantis exploite
aussi un supercalculateur (mais je n'arrive plus à trouver la référence).

Et tous sans exception aucune (cf https://top500.org/ ....) tournent sous Linux
(pas Windows ni *BSD).




-- 
M Pierre Malard

  « Si l'on veut croire en l'humanité,
     il faut voir et comprendre l'inhumanité »
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