[Date Prev][Date Next] [Thread Prev][Thread Next] [Date Index] [Thread Index]

Re: sensible-editor et écriture inclusive



Bonjour, Bernard !

 

Un autre moyen, c’est tout simplement d’éditer la disposition de clavier utilisée (/usr/share/X11/xkb/symbols/fr). N’étant pas matheux, j’ai remplacé le point de la multiplication (U+22C5) de la disposition « Français (variante, touches mortes Sun) » par le point médian (U+00B7).

 

Tant qu’à faire, j’ai adapté ladite disposition clavier à mes besoins en ajoutant l’astérisme (⁂), les « i » turcs (ı et İ), les ligatures néerlandaises (ij et IJ), le « s » long (ſ) et les altérations musicales (♭,  ♯ et ♮). S’il y en a que ça intéresse…

 

À part ça, l’écriture inclusive est une très, très mauvaise idée et faussement inclusive, parce que même ses défenseurs sont généralement incapables de l’adopter de façon cohérente et systématique, ce qui est normal, parce que la langue française ne s’y prête pas. Les raisons invoquées pour la justifier témoignent généralement d’une médiocre, pour ne pas dire mauvaise connaissance de la langue française et des langues en général, d’une confusion mentale entre genre grammatical et sexe, favorisée par l’importation du mot « gender » des É.-U., traduit paresseusement par « genre » quand il eût mieux valu le traduire par « sexe mental » ou « sexe psychologique ».

 

Quelques éléments en vrac, parce que je n’ai pas le temps, contre l’écriture inclusive… Fondamentalement, il faut dissocier sexe et genre grammatical, tout simplement.

Le genre féminin dérive d’un genre grammatical utilisé pour les noms abstraits (« qualité », « bonté », « méchanceté »…) et n’a donc à l’origine rien à voir avec le sexe. Les objets ont-ils un sexe ? Non, bien sûr. Mais les noms qui les désignent ont un genre grammatical. Du côté des êtres humains, le genre grammatical des mots associés correspond généralement au sexe, mais pas toujours : une basse (pour désigner un chanteur sur la voix duquel la testostérone aura eu le plus d’effet à la puberté), une haute-contre (chanteur masculin à la voix aiguë), une sentinelle (généralement un homme), une aide de camp (idem), une vigie (idem), pour me limiter à des exemples où les hommes sont désignés par des noms féminins.

Je suis né en 1973 et j’ai grandi dans un coin de France globalement à droite et conservateur ; pourtant, je n’ai jamais appris à l’école ou au collège cette fadaise que « le masculin l’emporte sur le féminin », mais que, par exemple, « pronoms, adjectifs et participes passés sont masculins pluriels quand ils se rapportent à des groupes nominaux coordonnés comprenant des noms masculins et féminins ». Ce n’est pas parce que des grammairiens misogynes au dix-septième siècle ont eu la stupidité de mêler grammaire et sexe dans leurs considérations oiseuses que le progressisme au vingt et unième siècle devrait consister à reproduire leur bêtise à l’envers.

En français, le masculin est le genre non marqué ; en allemand, c’est le féminin (« sie », pronom singulier du féminin à la troisième personne, est aussi le pronom de la troisième personne du pluriel [« ils/elles »] et, avec une majuscule, le pronom de politesse correspondant à notre vouvoiement ; dans la déclinaison des adjectifs, la désinence non marquée est « -e », soit celle du féminin) : est-ce que les sociétés germanophones se sont montrées particulièrement à la pointe du féminisme et de l’égalité homme-femme ? En Autriche et en Allemagne, dans les années 1930, nombreuses encore étaient les églises où les femmes n’avaient pas le droit de chanter (témoignage de Nikolaus Harnoncourt et livret de CD de Gunar Letzbor).

Et puis à progressiste, progressiste et demi : et les animaux ? « Le·a veau·génisse est le·a petit·e de la·du vache·taureau. Sous mes yeux émerveillés galopaient de beaux·elles chevaux·juments sauvages. La·e cruel·le mant·e religieuse·eux lorgnait les petit·e·s coccineaux·elles. » Mes exemples sont ridicules ? Mais vous ne seriez pas un peu spécistes, par hasard ?… Bien sûr qu’ils sont ridicules. Comme au fond l’écriture inclusive, qui n’est utile que dans de rares cas de figure, où le point médian remplace avantageusement les lourdingues parenthèses. Par exemple, dans un formulaire  : « Né(e) le… » → « Né·e le… »

 

Bonne journée !

 

Thomas Savary

Le Grand Plessis

F-85340 L’Île-d’Olonne

Tél. 06 22 82 61 34

www.correctionpro.fr

www.compo85.fr

 

jeudi 12 juillet 2018, à 01:07:23 CEST, Bernard Schoenacker a écrit :

> ----- Mail original -----

>

> > De: "Bernard Schoenacker" <bernard.schoenacker@free.fr>

> > À: "Charles Plessy" <plessy@debian.org>

> > Cc: debian-user-french@lists.debian.org

> > Envoyé: Jeudi 12 Juillet 2018 00:41:19

> > Objet: Re: sensible-editor et écriture inclusive

> >

> >

> >

> > ----- Mail original -----

> >

> > > De: "Charles Plessy" <plessy@debian.org>

> > > À: debian-user-french@lists.debian.org

> > > Envoyé: Jeudi 12 Juillet 2018 00:06:15

> > > Objet: Re: sensible-editor et écriture inclusive

> > >

> > > Le Wed, Jul 11, 2018 at 04:32:49PM +0200, Bernard Schoenacker a

> > > écrit

> > >

> > > > je recherche un moyen de pouvoir insérer un point milieu

> > > >

> > > > or pour pour l’unicode le point milieu est U+00B7

> > > >

> > > > comment faire avec :

> > > >

> > > > -a) vim

> > > > -b) emacs

> > > > -c) autre

> > >

> > > Bonjour Bernard, et à tous et à toutes,

> > >

> > > https://fr.wikipedia.org/wiki/Point_m%C3%A9dian#Saisie_au_clavier

> > >

> > > Amicalement,

> > >

> > > --

> > > Charles

> >

> > bonjour,

> >

> > je suis de "très mauvais poil" parce que je n'y arrive

> > pas, j'ai reconfiguré mon clavier en latin 9 sans

> > touches mortes et je n'obtiens pas le résultat escompté

> >

> > merci

> > slt

> > bernard

>

> bonjour,

>

> j'ai recommencé en suivant les instructions de sébastien dinot

> et avec emacs j'obtiens le bon résultat

>

> reste à voir avec vim qui reste rétif à mes instructions

>

> merci

> slt

> bernard

 

 


Reply to: