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Re: Remanence des disques flashs/SSD



’jour,

Basile STARYNKEVITCH, samedi 31 janvier 2009, 17:34:06 CET
>[…] 
> Ensuite, il semble qu'effacer juste une fois (par dd
> if=/dev/zero of=/dev/hda) un disque suffise pour le rendre
> illisible, sauf à déployer des moyens très onéreux (tout le
> monde n'a pas de microscope electronique ou autre instrument
> onéreux).
>[…]
> Enfin et surtout, un disque (même SSD) ne coûte pas si cher
> que ça, et si on s'en débarrasse avec des données très
> confidentielles, le plus simple est de le détruire
> physiquement (à la masse, au marteau, ...). C'est d'ailleurs
> la règle pour les données "secret défense" par exemple.

  C’est vrai pour les disques magnétiques. (Je parle des SSD
plus loin).

  Mais alors, pourquoi propose-t-on d’écraser (plus précis
qu’« effacer ») plusieurs fois les données sur un disque
magnétique ?
  Et bien parce que c’est un support magnétique : sur un tel
support, un bit correspond à une zone physique dont on oriente
le champ magnétique dans un sens ou dans son contraire pour
indiquer son état (0 ou 1). Le problème, c’est que ce n’est
qu’une zone : la tête modifie le champ pour plusieurs molécules
en même temps mais la tête ne frappe pas toujours exactement au
même endroit et les molécules en périphérie de la zone ne sont
pas toujours impactés de la même manière. En écrivant plusieurs
fois, on a plus de chance de recouvrir entièrement la zone de la
première écriture.

  En revanche, pour les SSD, on n’a pas affaire à un support
magnétique mais à des composants électroniques. À chaque bit
correspond un unique élément dont l’état est 0 ou 1. Il n’y a
aucune « bavure » et il n’y a aucune façon de récupérer l’état
précédent d’un bit une fois qu’il a été changé.

  Donc :
— pour un DD magnétique, un seul écrasement suffit, si on veut
  plus de sécurité, on le détruit ;
— pour un SSD, un seul écrasement suffit. (Il y a encore la
  possibilité que quelques octets soient encore récupérables :
  ceux qui sont dans les blocs que le disque a jugé fautifs et
  dont il a arrêté l’utilisation (bloc « usés » pour l’écriture
  mais encore lisibles). Mais bon, faut pas pousser : que
  peut faire un vilain nespion avec vingt bits lisibles
  éparpillés dans plusieurs Mio de 0 ?)

-- 
 Sylvain Sauvage


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