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Re: Arrêt/Redémarrage & Usure DD



PADOLY Alex a écrit :

On Tue, Mar 09, 2004 at 11:09:46AM +0100, Sébastien NOBILI wrote:
Jean-Marc Sac-Epee a écrit :
Bonjour,

On vient de m'expliquer qu'un démarrage de disque dur provoquait sur ce disque une usure équivalente à 4h de fonctionnement.

Est-ce que c'est vrai?

Est-ce qu'alors je diminue également la durée de vie de mon disque dur à chaque fois que je reboote, ou est-ce vrai seulement pour un vrai arrêt/redémarrage de la machine?

Jean-Marc
En v'la une bonne question... je suis fortement intéressé par la réponse. Merci d'avance à ceux qui savent !

--
Seb

Bonjour,

Je suis interessé par la réponse car je dois réaliser un serveur de fichiers début Avril.
Je pense que l'on doit distinguer le cas des disques IDE/UDMA et celui des disque dur SCSI.

Cordialement.

Alex



Voici la réponse donnée par Pierre Jarillon:


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Ce chiffre de 4h pour un disque dur me parait un ordre de grandeur réaliste. Mais 1h ou 10h sont aussi acceptables, tout dépend des technologies utilisées.

Le sujet de ma thèse de doctorat en 1971 était "Contribution à l'étude des mises sous tension et des mises hors tension et de leur influence sur la fiabilité des équipements électroniques".
À l'époque, on avait trouvé (étude US sur porte-avions Midway) qu'une mise
sous tension équivalait à une heure de fonctionnement... pour des équipements à tubes électroniques. Les transistors les remplaçaient tout juste et on voulait savoir pour la force de dissuasion française s'il valait mieux laisser les appareils sous tension ou non. D'où le sujet de ma thèse préparée à la SEREB l'une des sociétés composant Aérospatiale.

Voici un très bref résumé
Choc électrique
- les interrupteurs sont tous de vraies cochonneries dont il vaudrait mieux pas se servir : ils génèrent des quantités de parasites. Il faut mettre en place des protections contre cela.
- les surcharges en intensité et en tension peuvent être destructrices.
Si les circuits sont bien étudiés, le risque peut devenir quasi-nul.
- Le parasitage lié à la mise en route d'un appareil peut perturber les autres. Une conception soignée peut supprimer ce risque.
- moyennant les pécautions ci-dessus, les mises sous tension ont une
influence négligeable. Je l'ai mesuré sur un essai de plusieurs mois.
Fisher-Snedecor m'a permis de dire qu'une mise sous tension équivalait
à moins d'une seconde de fonctionnement pour la plupart des composants.

Choc thermique.
C'est le point le plus important. J'ai fait une mesure de fiabilité en fonctionnement permanent sur des boitiers de commande de tuyères. Leur MTBF était de l'ordre de 2500h. Je leur ai fait subir des cycles 0.5h de fonctionnement et 2.5h d'arrêt. L'amplitude thermique était de l'ordre de 25°C. Leur MTBF est tombé à 600h (de mémoire).
(MTBF : mean time between failures = temps moyen entre pannes)

La raison était qu'en montant en température, tous les matériaux ne se dilatent pas de la même façon et cela crée des contraintes macaniques qui fatiguent les matériaux. Ce phénomène a été particulièrement bien étudié par les fabricants de transistors de puissance. Les plus sérieux d'entre eux donnent la durée de vie de leurs produits en cycles thermiques.

En résumé, il vaut mieux laisser à température constante un équipement électronique. S'il ne chauffe pas, arrêtez le tant que vous le voulez et que l'interrupteur le supportera. S'il chauffe, inutile de l'arrêter pour quelques instants, au contraire.

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Jean-Marc Sac-Epée, Ingénieur de Recherches en Calcul Scientifique,
Laboratoire de Mathématiques, UMR 7122, Université de Metz,
Tél 03 87 54 72 69  Fax 03 87 31 52 73
mail jmse@math.univ-metz.fr






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