Bonjour, voici en pièce jointe une proposition de traduction pour le programme de Gergely Nagy. L'original est disponible ici : http://www.debian.org/vote/2013/platforms/algernon.en.html La version française sera disponible dans quelques heures en ligne si tout se passe bien : http://www.debian.org/vote/2013/platforms/algernon.fr.html Merci d'avance pour vos relectures. Amicalement, Cédric
#use wml::debian::template title="Programme de Gergely Nagy" BARETITLE="true" NOHEADER="true" #include "$(ENGLISHDIR)/vote/style.inc" #use wml::debian::translation-check translation="1.2" maintainer="Cédric Boutillier" <p> L'année dernière, je vous invitais tous à <a href="$(HOME)/vote/2012/platforms/algernon">marcher sur la planche</a> avec moi, à suivre, sur une route dont je n'étais pas sûr de connaître la destination. J'avais une vision, des idées, mais peu à montrer pour un projet. Pire même, je me suis rendu compte cette année que certaines de mes idées, certaines choses que je pensais savoir, se sont avérées fausses. Alors que mon plan initial était d'atteindre les objectifs que je m'étais fixés dans mon programme précédent, je n'ai rien fait de cela, et avant que j'en vienne au cœur du programme, je vous dois une explication : après avoir marché sur la planche savonneuse l'année dernière, j'ai passé du temps à nager vers la berge, déterminé coûte que coûte à atteindre mes objectifs. Mais comment faire ? Quand, et avec qui ? Ces questions nécessitaient une réponse, et j'ai pris l'habit d'un bidouilleur ordinaire, et entrepris un voyage pour trouver les réponses. </p> <p> C'est ainsi que j'ai passé l'année passée : en observant et en apprenant. Je suivais, et suis toujours, les listes de diffusion majeures de Debian, je suis présent sur IRC, absorbant toute l'information qui loge dans mon petit esprit. Je vois maintenant qu'il y a bien plus à faire que je ne le pensais l'année dernière, et que certaines des hypothèses que j'avais faites étaient fausse. Après avoir passé un longue période à apprendre, j'espère avoir appris et cette fois, les projets que je propose vont servir le même objectif que l'année dernière, mais mieux. </p> <p> Cet objectif est aussi simple que faire croître Debian d'une communauté de personnes surtout techniques en quelque chose de plus grand : une communauté d'enthousiastes aux yeux qui brillent, et qui veulent jouer leur rôle pour rendre le monde meilleur. Mots ambitieux, tâche ambitieuse. </p> <!-- more --> <h2 id="the-problem">Le problème</h2> <p> L'un des problèmes les plus fondamentaux avec le projet est qu'il est vieux, mais qu'il n'est pas encore devenu adulte. Nous sommes encore très focalisés sur le mérite technique. N'interprétez pas mal mes mots : c'est aussi très important, mais on peut faire bien plus que ça ! Nous avons d'énormes quantités de talent, mais à peu près toutes les équipes souffrent d'un manque de personnel, et nous semblons lents et inefficaces dans le recrutements de nouveaux contributeurs (que ce soit au sein même du projet, ou à l'extérieur), et même encore moins bons pour les garder motivés. Ce n'est pas nouveau : cela me préoccupait <a href="$(HOME)/vote/2012/platforms/algernon">l'année dernière</a>, et je ne suis pas le seul à voir les choses ainsi. Des membres du projet respectables ont aussi <a href="http://www.perrier.eu.org/weblog/2013/02/16#dpl-game">exprimé leur pessimisme</a> publiquement. </p> <p> C'est notre plus gros problème. Nous pouvons être excellents au niveau technique, mais ne pas être capable de garder les gens motivées, ne pas réussir à trouver de nouveaux contributeurs nous fait de plus en plus de mal, et c'est ma ferme conviction que sans de rapide progrès dans ce domaine, ce ne sera pas juste moi qui marche virtuellement sur la planche savonneuse. </p> <p> De l'autre côté, nous avons en notre possession tous les outils pour se diriger dans une meilleur direction, plus claire. Nous avons d'excellents bidouilleurs, nous avons des personnes formidables pour la communication, nous avons des gens qui sont des sources d'inspiration pour les autres (regardez juste le motif pour le <a href="http://blog.zouish.org/posts/dpl_game/">jeu du chef de projet</a> !), nous avons tout ce dont nous avons besoin. Lisez la suite, chères lectrices et lecteurs, et voyez mon plan ! </p> <h1 id="dancing-on-a-tightrope">Danser sur une corde raide</h1> <p> Pour prendre un chemin qu'on n'avait pas pris de manière si consciente avant, nous avons besoin d'avoir une vision à laquelle on aspire. Une vision du projet dans son ensemble, une vision de nous-mêmes, pour voir où nous souhaiterions être dans quelques années. </p> <p> Comme Stefano l'écrivait si bien dans son <a href="$(HOME)/vote/2012/platforms/zack">programme l'année dernière</a>, Debian est un membre unique dans l'écosystème plus large du logiciel libre. Allez lire sa description, elle peut difficilement être mieux écrite. C'est cette même vision que je partage, où Debian grandit pour devenir bien plus que des centaines de personnes talentueuses assemblant les morceaux pour créer une distribution. Je veux voir Debian devenir plus que ça, quelque chose qui attire non seulement les génies techniques, mais aussi ceux qui manient le pouvoir du verbe et de l'inspiration, car ces qualités vont rarement ensemble. </p> <p> Je vois un projet où les gens reconnaissent les forces des autres et utilisent ces forces, un projet où nous pouvons — et allons — se tourner les uns vers les autres et travailler ensemble pour atteindre un tel équilibre de savoir-faire de toute sorte, de même que nous avons déjà réussi à créer et maintenir la distribution elle-même. </p> <h2 id="lets-dance">Dansons !</h2> <p> Mais hélas, une vision est inutile sans un plan. C'est l'erreur que j'ai commise l'année dernière, et que je répéterai pas. Les approches que j'ai choisies peuvent sembler étranges ou bizarres à première vue, mais soyez certains qu'elles ont été soigneusement considérées et que la plupart ont été testées dans un cadre plus restreint. </p> <h3> Communication </h3> <p> Ce que j'ai vu et ce dont j'ai fait l'expérience l'année passée (et en réfléchissant, bien plus que ça, je ne savais où mettre l'expérience à l'époque) est que la communication écrite est rarement le meilleur moyen pour atteindre les gens. De nos jours, les textes écrits atteignent ceux qui sont déjà curieux. Ils n'atteignent jamais ceux qui sont à la recherche d'[éclaircissement]. Et même si ils les atteignaient, la plupart du temps, il n'y a pas de canal direct entre l'auteur et le lecteur, ce qui pénalise non seulement la latence de la communication, mais aussi la qualité. Sans compter que, aussi triste que cela puisse paraître, le lecteur est souvent trop timide pour s'engager. </p> <p> Ce qui aide, c'est le temps passé en tête à tête. Des événements où on peut atteindre des gens, et recevoir un retour immédiat, où on peut remarquer les timides, et les aider, où on peut immédiatement s'adapter aux attentes. </p> <p> Pour cette raison, je sens le besoin d'encourager et d'aider les équipes locales de toutes les manières possibles, pour organiser des hackfests (fêtes de la bidouille), retraites de code, et toutes sortes d'événements pouvant attirer d'après elles la jeunesse aux yeux brillants (à 20 ou 80 ans, ce qui compte, c'est la jeunesse d'esprit) dont on a tellement besoin. Ces événements n'ont pas du tout besoin d'être techniques : des sessions au sujet de la publicité autour de Debian, sur la façon de représenter le projet dans la presse ou à des conférences, seraient tout aussi utiles (sinon plus). En parallèle avec ces hackfests, nous pourrions — et devrions — avoir des événements focalisés sur la façon d'améliorer notre communication, car c'est tout aussi important. </p> <p> Avec un forte attention sur les questions non techniques, je crois que nous pouvons prendre le chemin d'un progrès rapide : mon expérience montre qu'une personne technique et une non technique peuvent s'inspirer l'une l'autre, mieux que le feraient deux personnes techniques. Avec une attention portée sur les domaines où nous sommes insuffisants, nous améliorons indirectement ceux dans lesquels nous sommes déjà bons. </p> <h3> Inspiration et motivation </h3> <p> Mais trouver de nouveaux contributeurs, qu'ils soient techniques ou non, n'est qu'une partie, et la plus facile, du problème. Il est bien plus difficile de garder les personnes intéressées pour une longue période que d'avoir à en trouver. </p> <p> D'une part, je voudrais m'appuyer sur ces membres de notre communauté, pour qui nous avons une haute estime (en particulier, mais pas seulement ceux qui ont été mentionnés pendant le <a href="http://blog.zouish.org/posts/dpl_game/">jeu du chef de projet</a>). Ils savent ce qui les fait continuer, ils savent ce qui les fait fuir, et nous avons besoin de l'intégrer. J'aimerais les entendre parler plus souvent à des conférences, comme ils sont, je le crois, une source bien plus crédible que n'importe quel représentant officiel élu, au moins dans certaines situations. </p> <p> J'aimerais aussi entendre la voix de chacun, des membres les plus anciens aux plus jeunes. J'aimerais lire — et si nécessaire conduire — des entretiens avec des personnes devenues récemment développeur Debian, afin de recueillir leur expérience, d'apprendre ce qu'ils pensent qui est bien ou mal, car une vision fraîche est tout aussi importante qu'une expérience acquise en une décennie. </p> <p> D'autre part, nous devons faire aussi quelque chose pour les problèmes déjà soulevés. Nous savons déjà que beaucoup de difficultés sont dues au manque de temps, à la surcharge de travail et finalement à l'épuisement. Nous connaissons la solution à cela : recruter plus de gens et utiliser mieux les ressources que nous avons. Une partie peut être résolue en augmentant notre taille, mais pour l'autre part, des changements plus profonds peuvent s'avérer nécessaires. Je ne saurais dire quels devraient être ces changements maintenant : il n'y avait simplement pas assez de temps pour creuser la question plus profondément et je risque de ne pas être non plus la meilleure personne pour les entreprendre. Je suis cependant confiant que nous découvrirons la solution au cours de notre voyage. </p> <p> La première étape est le gain de savoir, sans lequel aucun plan supplémentaire ne peut être fait. </p> <h3> Recrutement </h3> <p> J'ai déjà abordé ci-dessus le sujet du recrutement, au moins le <em>comment</em> de l'approche. Je voudrais m'étendre sur le <em>pourquoi</em>, en particulier : pourquoi encourager le recrutement de contributeurs non empaqueteurs alors que nous construisons une distribution et nous manquons aussi de main d'œuvre ? </p> <p> Je répondrai à ces questions séparément. </p> <p> Tout d'abord, j'aime toujours à penser — mais peut-être ai-je tort — que nous avons une quantité de main d'œuvre d'empaquetage incroyable, que nous n'arrivons pas à utiliser au maximum de sa capacité. Nous pouvons l'utiliser plus, nous pourrons toujours le faire. Mais cela aide si nous réussissons à faire meilleur usage de nos ressources existantes. </p> <p> Et c'est là qu'interviennent les contributions des non empaqueteurs. Si nous améliorons nos compétences dans les domaines où nous sommes insuffisants, cela en contrepartie améliorera la qualité générale du projet, qui en retour améliorera le moral, et une communauté vibrante, accueillante et qui fonctionne bien attire encore plus de gens, et nous garde aussi motivés pendant plus longtemps. </p> <h1 id="mouse-on-the-tightrope">Une souris sur la corde raide</h1> <p> Après tout ça, vous pouvez vous demander que je peux bien être, et pourquoi vous n'avez pas vu mon nom dans les listes de diffusions au cours des dernières années. Je ne suis plus une personne [vocale], ni l'adolescent à la tête chaude que j'étais il y a une dizaine d'années. La plupart d'entre vous me connaissent par le surnom que j'utilise en ligne, <em>algernon</em>, et dans la plupart des cas, je préfère qu'on m'appelle ainsi aussi dans la vie réelle, pour des raisons stupides dans lesquelles je préfère ne pas me plonger (la première étant que les gens ont du mal à prononcer correctement mon prénom, et que j'ai du mal à reconnaître mon prénom, sauf s'il est prononcé comme je l'ai appris). Néanmoins, je m'appelle <em>Gergely Nagy</em>, et je suis un bidouilleur en convalescence, qui a l'intention d'obtenir une licence de lettres, avec des dominantes en grammaire hongroise et en littérature, dans les trois à cinq prochaines années. </p> <p> Au cours de l'année dernière, je me suis efforcé d'observer et d'apprendre de dirigeants exceptionnels dans mon travail, car j'avais la chance de les rencontrer en personne et d'interagir avec eux quotidiennement. Heureusement pour moi, j'ai beaucoup appris de certains sur la motivation, mais aussi sur la politique dans les coulisses. </p> <p> Et bien que j'aie encore une immense quantité de choses à apprendre, j'aime à croire que je peux y arriver. Je sais que je peux apprendre les sujets techniques extrêmement rapidement (mon travail en dépend, et je n'aurais plus d'emploi si je n'y arrivais pas). Je suis confiant que je peux faire la même chose pour d'autre domaines, au moins aussi longtemps que ça n'implique pas des quantités énormes d'économie. Cela s'est avéré être une barrière importante par le passé. </p> <p> Mais retournons au point le plus important : mes compétences d'organisation, de présentation et de gouvernance. je suis co-organisateur des <a href="http://www.meetup.com/Budapest-Clojure-User-Group/">rendez-vous du groupe d'utilisateurs de Clojure de Budapest</a>, j'ai commencé à encourager la participation à l'été du code Google à mon travail <a href="http://en.opensuse.org/Archive:GSOC_ideas_2012#syslog-ng">l'année dernière</a> (nous avons participé grâce à <a href="http://en.opensuse.org/Main_Page">OpenSuSE</a> qui nous a donné un créneau), et je coordonne les efforts <a href="https://github.com/balabit/GSoC2013/wiki/Idea-&-Project-list">cette année</a>, afin de devenir organisation encadrante. Je donne régulièrement des exposés et des présentations à des retraites de code, des rassemblements, et d'autres événements du même type, où je peux à la fois pratiquer et apprendre l'art d'interagir avec les gens, ainsi que celui d'organiser des événements. </p>
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