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debian-guide_fr-1.0_chap12.sgml



<chapt> Les systèmes de fichiers

<p>
Un système Debian utilise un système de fichier pour stocker et gérer
vos données. Ce chapitre est une introduction au système de fichiers,
décrivant comment ajouter et retirer des systèmes de fichiers et
comment sauvegarder votre système.

<sect> Concepts

<p>
C'est probablement une bonne idée que d'introduire un peu de théorie
avant de discuter du mécanisme des disques. En particulier, vous devez
comprendre le concept de <em>système de fichiers</em>. Cela peut être
un peu confus car il a bien des points à comprendre.

<p>
<em>Le</em> système de fichier se réfère à l'arbre des répertoires
dans sa globalité, en partant du répertoire racine / comme décrit
dans les chapitres précédents.

<p>
Un système de fichiers signifie généralement toute organisation de
fichiers et répertoires sur un périphérique physique particulier. «
Organisation » signifie que la structure hiérarchique des répertoires
et toute autre information sur les fichiers peuvent être conservées:
leur taille, leurs permissions, etc... Ainsi, vous devez avoir un
système de fichiers sur votre disque dur et un autre sur chacune de
vos disquettes.

<p>
On utilise aussi le terme « système de fichiers » pour désigner le
<em>type</em> de système de fichiers. Par exemple, MS-DOS et Windows
3.1 organisent les fichiers d'une certaine façon: les noms de fichiers
ne peuvent dépasser huit caractères par exemple et il n'existe aucune
information de permission sur les fichiers. Linux appelle ceci le
système de fichier <prgn>msdos</prgn>. Linux a aussi son propre
système de fichiers appelé <prgn>ext2</prgn> (version 2 du système de
fichiers <prgn>ext</prgn>). Vous utiliserez la plupart du temps le
système de fichiers <prgn>ext2</prgn> à moins d'accèder à des fichiers
issus d'autres systèmes d'exploitation, ou bien d'avoir des besoins
particuliers.

<p>
Tout périphérique physique que vous désirez utiliser pour contenir des
fichiers doit avoir au moins un système de fichiers. Cela signifie un
système de fichiers au second sens du terme, c'est-à-dire une
hiérarchie de fichiers et de répertoires avec l'information qui va
avec. Bien-sûr, chaque système de fichiers possède son propre type et
donc il faut jouer avec. Si vous avez plus d'un système de fichiers
sur un périphérique unique, chaque système de fichiers peut avoir un
type différent. Par exemple, vous pouvez avoir en même temps une
partition DOS et une partition Linux sur votre disque dur.
</sect>

<sect> <prgn>mount</prgn> et <prgn>/etc/fstab</prgn>

<p>
Cette partie décrit comment monter une disquette ou un lecteur ZIP,
parle du répertoire <prgn>/dev</prgn> et discute comment l'arbre des
répertoires peut se distribuer sur de nombreux périphériques physiques
ou des partitions.

<sect1> Monter un système de fichiers

<p>
Dans un système GNU/linux, il n'y a pas forcément de correspondance
entre les répertoires et les périphériques physiques comme cela existe
sous Windows pour lequel chaque périphérique a son propre arbre de
répertoires commençant par une lettre (comme C:\).

<p>
Pourtant, chaque périphérique physique comme un disque dur ou bien une
disquette peut contenir un ou plusieurs systèmes de fichiers. Pour
rendre un système de fichiers accessible, on le désigne comme un
répertoire particulier dans un autre système de fichiers. Pour éviter
des problèmes de récurrence, le système de fichiers racine (qui
contient le répertoire racine /) n'est pas contenu dans les autres
systèmes de fichiers. Vous y avez accès automatiquement après avoir
lancé Debian.

<p>
Un répertoire d'un système de fichiers contenant un autre système de
fichiers est appelé <em>point de montage</em>. Un point de montage est
un répertoire dans le premier périphérique, comme votre disque dur qui
« contient » un second système de fichiers, peut-être placé ailleurs,
comme un lecteur de disquette. Pour accéder à un système de fichiers,
vous n'avez qu'à le monter au point de montage.

<p>
Ainsi, par exemple, vous pouvez monter un cédérom au point de montage
<prgn>/cdrom</prgn>. Cela signifie que si vous allez jeter un coup
d'oeil dans le répertoire <prgn>cdrom</prgn>, vous y verrez le contenu
du cédérom. Le répertoire <prgn>/cdrom</prgn> lui-même est vraiment
sur votre disque. Pour des tas de raisons pratiques, le contenu du
cédérom devient une partie du système de fichiers racine et lorsque
vous tapez des commandes ou bien que vous utilisez des programmes, ils
ne font aucune différence avec le véritable emplacement des
fichiers. Vous auriez pu avoir créé un répertoire appelé
<prgn>/cdrom</prgn> et mis quelques fichiers à l'intérieur que cela
n'aurait fait aucune différence. Lorsque vous avez monté un système de
fichiers, il n'est plus nécessaire de prêter la moindre attention à
son emplacement physique.

<p>
Toutefois, avant de monter un système de fichiers ou d'en créer un
nouveau sur un disque qui n'en contient pas, il est nécessaire de se
référer aux périphériques eux-mêmes. Chaque périphérique a son nom et
ils se trouvent dans le répertoire <prgn>/dev</prgn>. Si vous tapez
<prgn>ls /dev</prgn> maintenant, vous apercevrez une longue liste de
l'ensemble des périphériques possibles (dont la liste est fournie
chapitre 4). Une liste plus détaillée peut être trouvée sur votre
système dans le fichier
<prgn>/usr/src/linux/Documentation/devices.txt</prgn>.

<p>
Pour monter un système de fichiers, on doit déclarer à Linux comment
associer tel type de système de fichiers qu'il pourra rencontrer et
sur quel périphérique il devra associer le point de montage. Dans la
procédure, on devra aussi indiquer quelle sorte de système de fichiers
il s'agit.
</sect1>

<sect1> Exemple: monter un cédérom

<p>
Comme exemple élémentaire, nous allons essayer de monter un cédérom
comme celui que vous avez utilisé pour installer Debian. Vous avez
besoin d'être root pour faire cela donc faîtes attention: chaque fois
que vous êtes root, vous avez le pouvoir de manipuler tout le système
et pas simplement vos seuls fichiers. Ces commandes supposent d'autre
part que vous avez un cédérom dans son lecteur: vous devez donc le
mettre maintenant. Ensuite, commencez avec la commande suivante:

<p>
<example>
su
</example>

<p>
Si vous ne l'avez pas déjà fait, vous devez vous loguer en tant que
root et obtenir les privilèges du super-utilisateur via la commande
<prgn>su</prgn>. Si vous utilisez <prgn>su</prgn>, ajoutez le mot de
passe de root après le prompteur.

<p>
<example>
ls /cdrom
</example>

<p>
Utilisez cette commande pour voir ce que contient le répertoire
<prgn>/cdrom</prgn> avant de commencer. Si vous n'avez pas de
répertoire <prgn>/cdrom</prgn>, il vous faudra le créer en utilisant
<prgn>mkdir /cdrom</prgn>.

<p>
<example>
mount
</example>

<p>
Ne tapez que cette commande retourne l'affichage des systèmes de
fichiers actuellement montés.

<p>
<example>
mount -t iso9660 CD-device /cdrom
</example>

<p>
Avec cette commande, vous devez substituer le nom de votre cédérom à
la place de <prgn>CD-device</prgn>. Si vous n'êtes pas sûr, mettez
<prgn>/dev/cdrom</prgn> car la procédure d'installation devrait avoir
créé un lien symbolique à cet emplacement sur le système. Si cela
échoue, essayez les différents périphériques IDE:
<prgn>/dev/hdc</prgn>, etc... Vous devez voir un message du
type<footnote>mount: le périphérique bloc /dev/hdc est protégé en
écriture, montage en lecture seule</footnote>:

<example>
mount: block device /dev/hdc is write protected, mounting read-only
</example>

<p>
L'option <prgn>-t</prgn> spécifie le type de système de fichiers, dans
ce cas <prgn>iso9660</prgn>. L'argument suivant est le nom du
périphérique à monter et le dernier argument est le point de
montage. Il y a de nombreux autres arguments possibles pour
<prgn>mount</prgn>; allez voir la page de manuel pour plus de détails.

<p>
Une fois le cédérom monté, vous ne pouvez éjecter le cédérom de son
lecteur: vous devez le démonter avant.

<p>
<example>
ls /cdrom
</example>

<p>
confirme maintenant que <prgn>/cdrom</prgn> contient bien ce qu'il y a
dans votre cédérom.

<p>
<example>
mount
</example>

<p>
Cela affiche à nouveau la liste des systèmes de fichiers montés sur le
système; vous pouvez voir votre cédérom.

<p>
<example>
umount /cdrom
</example>

<p>
Ceci démonte le cédérom. Il est maintenant à nouveau possible de
sortir le cédérom de son lecteur. Attention, la commande est
<prgn>umount</prgn> sans <prgn>n</prgn> même s'il s'agit de
démonter<footnote><em>unmount</em> en anglais, d'où la remarque
</footnote> le système de fichiers.

<p>
<example>
exit
</example>

<p>
N'oubliez pas de vous déloguer du compte root. Déloguez-vous
immédiatement, juste pour être sûr.
</sect1>

<sect1> <prgn>/etc/fstab</prgn>: automatiser la procédure de montage.

<p>
Le fichier <prgn>/etc/fstab</prgn> (qui veut dire <em>file system
table</em>, table des systèmes de fichiers) contient les descriptions
des fichiers que vous montez souvent. Ces systèmes de fichiers peuvent
être montés avec des commandes réduites, comme <prgn>mount
/cdrom</prgn>. Vous pouvez aussi les configurer pour les monter
automatiquement au démarrage.

<p>
Jetons un coup d'oeil à ce fichier en tapant <prgn>more
/etc/fstab</prgn>. Il devrait y avoir deux ou plusieurs entrées
configurées automatiquement lors de la procédure d'installation. Cela
devrait probablement ressembler à quelque chose comme cela:

<p>
<example>
# /etc/fstab: static file system information
#
# &lt file system &gt &lt mount point &gt &lt type &gt &lt options &gt

# &lt dump &gt  &lt pass &gt
/dev/hda1 / ext2 defaults 0 1
/dev/hda3 none swap sw 0 0
proc /proc proc defaults 0 0 
/dev/hda5 /tmp ext2 defaults 0 2
/dev/hda6 /home ext2 defaults 0 2
/dev/hda7 /usr ext2 defaults 0 2
/dev/hdc /cdrom iso9660 ro, noauto 0 0
/dev/fd0 /floppy auto noauto,sync 0 0
</example>

<p>
La première colonne affiche les périphériques présents sur le
système. La seconde colonne est le point de montage, la colonne
suivante étant le type de système de fichiers. Remarquez que la
partition de <em>swap</em> (<prgn>/dev/hda3</prgn> dans l'exemple) n'a pas de
point de montage et donc il y a un <prgn>none</prgn> dans la colonne
correspondante.

<p>
Les trois dernières colonnes méritent une explication plus
appronfondie.

<p>
La cinquième colonne est utilisée par l'utilitaire <prgn>dump</prgn>
pour décider quand sauvegarder le système de fichiers. Dans la plupart
des cas, vous pouvez mettre 0 ici.

<p>
La sixième colonne est utilisée par <prgn>fsck</prgn> pour décider
dans quel ordre vérifier le système au démarrage. Le système de
fichiers racine ou principal doit avoir le <prgn>1</prgn> dans son
champ, les systèmes de fichiers n'ayant besoin d'aucune vérification
(comme la partition de <em>swap</em>) doivent avoir un <prgn>0</prgn>
et tous les autres doivent avoir un <prgn>2</prgn>. Il est vrai que la
partition de <em>swap</em> ne possède pas vraiment un système de
fichiers, au sens où elle ne contient pas des fichiers et des
répertoires mais elle est utilisée par le noyau Linux comme mémoire
secondaire. Quoiqu'il en soit, pour des raisons historiques, la
partition de <em>swap</em> est toujours contenu dans le fichier
incluant les systèmes de fichiers.

<p>
La quatrième colonne contient une ou plusieurs options à utiliser
lors du montage du système de fichiers. Vous pouvez vérifier la page
de manuel de <prgn>mount</prgn> pour un résumé. Allez voir aussi le
chapitre 7.1.
</sect1>

<sect1> Supports extractibles (disquettes, lecteur Zip, etc.)

<p>
Ajoutez les lignes suivantes dans votre fichier
<prgn>/etc/fstab</prgn>:

<p>
<example>
/dev/sda1 /mnt/zip ext2 noauto,user 0 0
/dev/sda4 /mnt/dos msdos no,user 0 0
</example>

<p>
À partir de maintenant, vous êtes capable de monter une cartouche Zip
formatée en DOS avec la commande <prgn>mount /mnt/dos</prgn> et vous
pouvez monter une cartouche Zip formatée pour Linux avec la commande
<prgn>mount /mnt/zip</prgn>.

<p>
Si vous avez des disques durs SCSI sur votre système, vous devez
changer <prgn>sda</prgn> en <prgn>sdb</prgn> ou <prgn>sdc</prgn> dans
l'exemple ci-dessus.
</sect1>
</sect>

<sect> Les outils de sauvegardes

<p>
Les sauvegardes sont quelque chose de fondamentale dans tous les
systèmes d'exploitation. Debian GNU/Linux fournit différents
utilitaires que vous pourrez utiliser à votre convenance. De plus,
bien que la plupart de ces utilitaires aient été créés originellement
pour des sauvegardes sur bandes, vous pourrez les utiliser pour plein
d'autres choses. Par exemple, <prgn>tar</prgn> est utilisé pour
distribuer des programmes sur Internet. Voici une liste des
utilitaires que vous pourrez trouver sur le système:

<p>
<list>
<item>
<p>
  <prgn>Taper</prgn> est un programme basé sur des menus, très
  convivial et qui peut sauvegarder sur de nombreux supports. Sa
  limitation est qu'il n'est pas capable de faire des sauvegardes
  supérieures à 4 Go.
<item>
<p>
  <prgn>dump</prgn> a été créé spécialement pour les bandes: sa force
  principale réside dans son interface pour la restauration de
  fichiers, les sauvegardes de systèmes de fichiers de bas niveau et
  la sauvegarde incrémentale. Sa limitation réside dans le fait qu'il
  n'est pas capable de sauvegarder via NFS ou d'autres systèmes de
  fichiers différents de <prgn>ext2</prgn> et quelques petits défauts
  de conception.
<item>
<p>
  <prgn>GNU tar</prgn> (raccourci de <em>Tape ARchiver</em>, archiveur
  d'enregistrements) est une implémentation de ce qui est probablement
  la façon la plus utilisée de sauvegarder quelque chose sous Linux
  aujourd'hui. Cela fournit un bon outil multi-usage et peut
  s'accomoder de l'ensemble des supports utilisés. De plus, de
  nombreux systèmes sont capables de lire un fichier <prgn>tar</prgn>
  ce qui le rend très portable. Les défauts de <prgn>tar</prgn> sont
  qu'il contient un pauvre outil de sauvegarde incrémentale en
  comparaison de <prgn>dump</prgn> et aucun écran de sélection de
  restauration automatique.
</list>

<sect1> <prgn>tar</prgn>

<p>
Parce que <prgn>tar</prgn> est vraiment très utilisé, et pas seulement
pour des tâches de sauvegardes, nous allons en parler un peu ici. Pour
plus de détails, allez lire la page de manuel de <prgn>tar</prgn>, les
instructions pour le faire sont dans la partie 7.1.

<p>
<prgn>tar</prgn> est un archiveur. Cela veut dire que <prgn>tar</prgn>
est capable de prendre plusieurs fichiers et les combiner en un seul
grand fichier pour les écrire sur un périphérique de sauvegarde comme
une bande. Une fois que vous avez ce grand fichier, vous voulez
souvent le comprimer: l'option <prgn>-z</prgn> est alors très
bien. Ainsi, <prgn>tar</prgn> est une façon pratique de distribuer des
programmes et des données sur Internet et vous vous rendrez compte
qu'il est beaucoup utilisé à cette fin.

<p>
Voici une ligne de commande <prgn>tar</prgn> simple:

<p>
<example>
tar -zcvf monfichier.tar.gz /usr/local/bin
</example>

<p>
Regardons un peu comment se décompose la commande <prgn>tar</prgn>:

<list>
<item> <prgn>tar</prgn>
<p>
  Nom de la commande
<item> <prgn>-</prgn>
<p>
  Options de la commande <prgn>tar</prgn>
  <list>
  <item> <prgn>z</prgn>
   <p>
      demande à <prgn>tar</prgn> d'utiliser la compression automatique
      de <prgn>gzip</prgn>. Si vous utilisez cette option, il est bon
      d'ajouter l'extension <prgn>.gz</prgn> à votre fichier
      <prgn>tar</prgn>.
  <item> <prgn>c</prgn>
    <p>
       demande à <prgn>tar</prgn> de créer une nouvelle archive
  <item> <prgn>v</prgn>
    <p>
       active le mode verbeux: <prgn>tar</prgn> vous explique ce qu'il
       fait pendant qu'il crée l'archive.
  <item> <prgn>f</prgn>
    <p>
       ceci indique que la chaîne suivante de la ligne de commande est
       le nom du fichier à créer ou le périphérique à utiliser. Si
       j'utilisais <prgn>/dev/st0</prgn> ici, par exemple, cela
       enverrait l'écriture de la sauvegarde sur le lecteur de bandes.
  </list>
<item> <prgn>monfichier.tar.gz</prgn>
<p>
  C'est le nom du fichier à créer.
<item> <prgn>/usr/local/bin</prgn>
<p>
  C'est le nom du fichier ou du répertoire à placer dans l'archive. Il
  est aussi possible de spécifier différents emplacements ici.
</list>

<p>
Vous trouverez de nombreux fichiers <prgn>tar.gz</prgn> (ou plus
simplement <prgn>.tgz</prgn>) sur Internet. Vous pouvez les
désarchiver avec la commande suivante:

<p>
<example>
tar -zxvf nomdufichier.tar.gz
</example>
</sect1>
</sect>

</chapt>
-- 
      |\      _,,,---,,_       Patrice KARATCHENTZEFF  
ZZZzz /,`.-'`'    -.  ;-;;,_   mailto:pkarat@club-internet.fr 
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