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[jacques.melot@isholf.is: [TLSFRM] Re: Appel au mél (= à quel saint se vouer ?)]



bonjour,
je fais suivre ce message venant de la liste « typo »,
concernant le mél
et qui confirme ce que nous avait dit Alain Reinhardt.

-- 
philippe batailler
in girum imus nocte et consumimur igni
--- Begin Message ---
 Le 8/02/01, à 18:52 +0100, nous recevions de Brigitte Pellat :

Sur le plan de la joliesse, je préfère "courriel" à "mél" (qui a un
indéniable côté brebis bêlante - sans vouloir offenser les brebis).
Pourquoi ne pas rendre hommage au Québec, qui a sur la France des longueurs
d'avance pour la défense de la langue ?



Cela se discute. En revanche, la nécessité de défendre la langue me paraît perçue avec beaucoup plus d'acuité et plus uniformément dans la population, certainement du fait du caractère plus immédiat de la menace.



Il n'y a qu'à songer aux nombreuses traductions fournies par LGDT et
introuvables ailleurs.

Pour la terminologie relative au courrier électronique, je trouve que le JO
du 2 décembre 97 fournit une réponse complète pour les traducteurs
francophones vivant en France.
S'il faut en changer, il faudrait que ce soit officiel et reconnu.



Sauf erreur de ma part, le texte auquel vous vous référez et que vous avez eu la bonne idée de recopier ici (ce matin) ne concerne que le personnel de l'administration française dans l'exercice de ses fonctions et encore ne s'agit-il que de recommandations.


En ce qui concerne « Mél. », s'agissant d'un symbole dont l'usage est codifié, tout autre usage relève d'une initiative séparée ou d'un malentendu. Or, du fait d'une information déficiente, un malentendu s'est produit qui a donné lieu à un usage chez une partie non négligeable du public qui, de plus n'y voit non plus un symbole destiné uniquement à faire le pendant de « Tél. », mais un mot à part entière, donc susceptible d'entrer dans la composition d'une phrase française normale.

C'est de ce artefact, « mél », dont il est question ici, du moins chez le plupart de ceux qui ont participé au débat. Il s'agit donc d'une question tout à fait différente et la première constatation à faire est sûrement qu'il ne rentre pas sous le bouclier de la reconnaissance officielle.

Ce néologisme « sauvage » a-t-il une chance de passer dans l'usage général ? Je n'en suis pas si sûr étant donné que sa prononciation est très proche - trop proche ! - du terme anglais « mail », omniprésent, duquel, dans l'esprit des gens, il est indissociable : chaque fois qu'on prononce « mél », ne serait-ce que mentalement, l'espace d'un instant se produit un petit conflit liminal entre ce mél et un mèl qu'il appelle de manière quasi irrépressible, sans doute parce qu'on a le sentiment fugitif, mais pénible lorsqu'il se répète, de commettre une erreur de prononciation sans en être trop sûr. Ceci fait que son usage nécessite une forme de... disons d'effort que l'on ne trouve que chez les personnes qui s'imposent, volontiers ou non, une discipline, au moins dans des circonstances particulières, dont on peut deviner qu'elles seront surtout professionnelles. Mais pour ce qui est de l'usage général par le public, je pense que c'est l'exemple même du terme qui s'exclura de lui-même sans que l'on ai besoin de l'y aider.

Je parlais des professionnels, et plus généralement des personnes qui, pour une raison ou pour une autre, estiment devoir se montrer disciplinées dans le choix de leur vocabulaire : celles-ci, compte tenu des remarques faites ci-dessus, peuvent en fait aussi facilement adopter un terme propre, tel « courriel », au lieu de ce « mél » désordre, qui n'est pas le « Mél. » administratif ! Ce n'est jamais faire preuve de sérieux aux yeux des autres, spécialement dans les milieux professionnels, que d'étaler un choix basé sur une erreur d'interprétation et, de surcroît, de s'y accrocher.

   Jacques Melot



Question
de crédibilité vis-à-vis de ses clients, notamment.

Brigitte

"Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?"
Franchouillard, pas forcément français.

----- Original Message -----
From: "Mireille Daoust" <mdaoust@pncmedia.com>
Subject: Re: [TLSFRM] RE: [TLSFRM]Re: Appel au mél (= à quel saintse vouer
?)



.../... >
> 2- Le mépris (j'exagère, bien sûr), cette fois, a peut-être changé de
camp...
> personne ne regarde Bouillon de Culture ? où on a vu une Québécoise en
colère
> contre vos anglicismes, récemment... Nous avons tendance à mépriser mél,
> justement... On se demande sans cesse pourquoi cet engouement pour tout ce
qui
> "sonne" anglais ? Différence de culture : un Monsieur Poirot-Delpech, ici,
> n'aurait jamais osé dire "prime-time" à la télé nationale. Ça ne fait pas
> instruit, ni très "élite", ici, il va sans dire. Ne pas connaître le "bon
mot
> français" est mal vu...
>
> Amusez-vous bien !
> Mireille


--- End Message ---

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