[Date Prev][Date Next] [Thread Prev][Thread Next] [Date Index] [Thread Index]

debian-guide_fr-1.0_chap6.sgml



<chapt> Se loguer

<p>
Votre système est maintenant installé ! Vous pouvez vous congratuler
du bon travail effectué ! Il est temps maintenant de lancer le système
pour l'utiliser. Dans ce chapitre, nous allons vous faire découvrir
les lignes de commande Debian, quelques principes de sécurité et
comment sortir du système. Dans les chapitres suivants, nous
détaillerons plus ces sujets et nous vous ferons découvrir l'interface
graphique de Debian, X11.

<sect> Les premiers pas

<p>
Après avoir quitter <prgn>dselect</prgn>, le <em>login</em> suivi du
prompteur se présentent à vous. Vous pouvez maintenant vous
loguer<footnote>J'ai délibérément francisé le terme anglais <em>to log
in</em> tellement ce terme est devenu un standard en français
</footnote> en utilisant le <em>login</em> et le mot de passe que vous
avez choisi. Votre système est maintenant prêt à être
utilisé. Examinons ce que veut dire se loguer et comment cette
procédure fonctionne.

<p>
Pour utiliser Debian, vous devez vous identifier personnellement au
système. Cela lui permettra de savoir qui vous êtes, quels sont vos
droits et quelles sont vos préférences.

<p>
Pour en arriver là, vous avez un <em>nom d'utilisateur</em> ou un
<em>login</em><footnote>Encore une fois, le terme anglais est
tellement usité qu'il vaut mieux l'apprendre et
l'utiliser</footnote>. Si vous avez installé Debian vous-même, il vous
a été demandé de fournir un tel nom durant l'installation. Si vous
vous connectez à un système administré par quelqu'un d'autre, vous
aurez à lui demander de vous fournir un compte sur le système ainsi
que son nom.

<p>
Vous avez aussi un mot de passe et ainsi personne ne peut prétendre
s'identifier à votre place. Si vous n'avez pas de mot de passe, tout
le monde peut se connecter à votre place sur votre ordinateur depuis
Internet et faire des tas de mauvaises choses. Si vous vous préoccupez
un tant soit peu de sécurité, vous devez avoir un mot de passe.

<p>
De nombreuses personnes préfèrent croire que les autres ne feront rien
de méchant sur leur compte. Il est raisonnable de croire que votre
environnement de travail n'encourage pas la paranoïa. C'est une
attitude parfaitement raisonnable. Cela dépend de vos priorités
personnelles et de votre environnement. Il est certain qu'un système
familial n'a pas les mêmes besoins en sécurité qu'une installation
militaire. Debian vous permet aussi bien d'être sécurisé
qu'insécurisé. Cela reste à votre convenance.

<p>
Lorsque vous démarrez Debian, vous apercevez un prompteur
(<em>prompt</em>): c'est l'ordinateur qui se met en attente
d'informations. Dans ce cas, le prompteur est <prgn>login:</prgn>.

<p>
Vous devez taper votre nom d'utilisateur et, lorsque l'on vous le
demande, votre mot de passe. Le mot de passe n'apparaît pas à l'écran
lors de sa frappe. Appuyez sur la touche <em>Entrée</em> après avoir
entré le nom d'utilisateur et après le mot de passe. Si vous trompez
lors de la frappe de votre nom d'utilisateur ou lors de celle du mot
de passe, vous aurez à recommencer.

<p>
Si vous effectuez l'opération correctement, vous verrez un message
rapide et ensuite un $ suivi d'un prompteur. Le $ est écrit par un
programme spécial appelé le <em>shell</em><footnote>ou
<em>interpréteur de commandes</em> en français mais le terme
<em>shell</em> est aussi utilisé que <em>log</em> ou
<em>login</em></footnote>. Il est appelé le <em>prompteur du
shell</em>. C'est l'endroit ou vous envoyez les commandes au système.

<p>
Essayez d'entrer la commande <prgn>whoami</prgn> maintenant. Il y a un
<em>curseur</em> à la droite du prompteur du shell. Votre curseur est
un petit tiret ou rectangle qui indique où l'on va taper. Il doit se
déplacer au cours de la frappe. Finissez toujours une commande shell
par la touche <em>Entrée</em>.

<p>
<prgn>whoami</prgn><footnote>littéralement <em>Qui
suis-je</em></footnote> vous renvoie votre nom d'utilisateur. Vous
obtenez ensuite un nouveau prompteur de shell.

<p>
Dans le reste du livre, lorsque nous parlons d'entrer une commande,
vous aurez à la taper après le prompteur du shell puis la valider avec
la touche <em>Entrée</em>.

<p>
Lorsque vous avez fini de travailler, il se peut que vous désiriez
quitter votre système. Pour sortir du shell, entrez la commande
<prgn>exit</prgn>. Gardez bien à l'esprit que si vous restez loguer,
quelqu'un peut venir et utiliser votre compte. Par chance, vous pouvez
avoir confiance en vos collègues de travail ou aux personnes de chez
vous; mais si vous ne pouvez accorder votre confiance dans votre
entourage, vous devrez être certain de vous être délogué avant votre
départ.
</sect>

<sect> Historique des commandes et édition de la ligne de commande

<p>
Tout ce que vous tapez après le prompteur du shell et avant de valider
par <em>Entrée</em> est appelé une <em>ligne de commande</em>. C'est
une ligne de texte qui demande à l'ordinateur de faire quelque
chose. Le shell par défaut de Debian offre de nombreuses
fonctionnalités pour rendre plus aisée l'entrée de la ligne de
commande.

<p>
Vous pouvez revenir aux commandes précédentes pour les lancer à
nouveau ou vous pouvez les modifier avec facilité et ensuite les
relancer. Essayez ceci: entrez n'importe quelle commande, comme
<prgn>whoami</prgn>. Ensuite, appuyez sur la flèche de direction
verticale vers le haut. La commande <prgn>whoami</prgn> va
réapparaitre après le prompteur. Vous pouvez alors appuyer sur
<em>Entrée</em> pour lancer une seconde fois la commande
<prgn>whoami</prgn>.

<p>
Si vous avez entré de nombreuses commandes, vous pouvez appuyer sur la
flèche plusieurs fois pour naviguer au travers des différentes
commandes. Cette fonctionnalité est très pratique si vous répétez la
même chose plusieurs fois de suite, ou si vous tapez mal une commande
et que vous la rappeliez pour la corriger. Vous pouvez aussi utiliser
la flèche verticale vers le bas pour circuler dans l'autre sens, vers
les commandes les plus récentes. Lorsqu'il n'y a plus de commande à
afficher, l'ordinateur envoie alors un signal sonore.

<p>
Vous pouvez aussi vous déplacer sur la ligne de commande pour
effectuer des transformations. La façon la plus simple est d'utiliser
les flèches de déplacements horizontaux gauche et droite. Essayez de
taper <prgn>whoasmi</prgn> à la place de <prgn>whoami</prgn>. Utilisez
alors la flèche de déplacement horizontal vers la gauche pour revenir
en arrière vers le s. Vous pouvez effacer le s à l'aide de la touche
<em>backspace</em><footnote>touche située au-dessus de la touche
<em>Entrée</em> et comportant une flèche horizontal en direction
arrière du défilement normal de l'écran, d'où son nom (<em>back</em>
arrière et <em>space</em> espace)</footnote> ou <em>Suppr</em>.

<p>
Il y a bien d'autres fonctionnalités avancées mais il n'est pas
nécessaire de les mémoriser maintenant. Essayez <em>Ctrl-a</em> pour
vous retrouver directement au début de la ligne de
commande. <em>Ctrl-k</em> (le k est pour <em>kill</em>, tuer en
anglais) détruira tous les caractères situés à droite jusqu'à la fin
de la ligne; essayez-la à partir du milieu d'une ligne de
commande. <em>Ctrl-y</em> renvoie la dernière chose que vous avez
détruite en l'insérant à la position courante du curseur (y est pour
<em>yank</em> en anglais). <em>Ctrl-e</em> déplace le curseur jusqu'à
la fin de la ligne de commande.

<p>
Allez de l'avant et jouez avec l'édition de la ligne de commandes pour
commencer à la maîtriser. Expérimentez.
</sect>

<sect> Travailler en tant que Root

<p>
Puisque Debian est un système multi-utilisateurs, il est nécessaire
d'en désigner un de particulier ou un programme pour être capable de
tout faire sur le système. Le noyau n'autorise pas l'utilisateur
normal à changer des fichiers importants du système. Cela signifie
que les choses restent dans l'état où elles sont, à l'abris des
accidents, des virus et même des tours de magie. À la différence de
certains autres systèmes d'exploitation, Debian est à l'abris de ce
genre de tracas. Il n'est pas nécessaire d'utiliser un programe
d'anti-virus.

<p>
Parfois, il est quand même nécessaire de changer des fichiers
importants. Par exemple, vous pouvez avoir envie d'installer un
nouveau logiciel ou bien de configurer votre connexion réseau. Pour le
faire, il vous faut des pouvoirs plus étendus que ceux d'un
utilisateur normal. Vous devez devenir l'utilisateur <em>root</em>
(parfois appelé aussi le <em>super-utilisateur</em>).

<p>
Pour devenir root, il vous suffit de vous loguer avec le nom
d'utilisateur <em>root</em> et le mot de passe de root. Ceci a été
fait durant l'installation: voir la section 5.15 pour plus de détails.

<p>
Dans de nombreux sites, seul l'administrateur système possède le mot
de passe de root et seul l'administrateur système peut faire les
tâches dévolues à root. Si vous utilisez votre propre ordinateur
personnel, <em>vous</em> êtes l'administrateur système, bien-sûr. Si
vous n'avez pas les privilèges du super-utilisateur, il vous sera
nécessaire de passer la main à votre administrateur système pour les
tâches qui recquierent les privilèges de root.

<p>
Parfois, vous aurez accès au mot de passe de root, souvent dans des
organisations ou sur des serveurs d'écoles, car l'administrateur
système vous fait confiance dans sa juste utilisation. Dans ce cas, il
vous sera possible d'aider l'administrateur et de personnaliser le
système pour vos besoins. Mais vous devrez toujours agir de façon
responsable, en respectant tout le temps les autres utilisateurs.

<p>
Si vous possédez le mot de passe de root, essayez de vous loguer en
tant que root maintenant. Entrer la commande <prgn>whoami</prgn> pour
vérifier votre identité. Et ensuite, <em>déloguez-vous
immédiatement</em>. Lorsque vous êtes root, le noyau ne vous protège
pas de vous-même car root a les permissions de tout faire sur tout le
système. N'expérimentez pas en tant que root. En fait, ne faîtes rien
sous root qui ne soit absolument nécessaire. Ce n'est pas tant un
problème de sécurité qu'un problème de stabilité. Votre système s'en
portera d'autant mieux qu'il est protégé de vos erreurs.

<p>
Il se peut que vous trouviez la commande <prgn>su</prgn> plus pratique
pour se loguer en tant que root. <prgn>su</prgn> vous permet de
prendre l'identité d'un autre utilisateur, généralement root à moins
qu'elle ne soit suivie du nom de quelqu'un d'autre. (Vous pouvez
essayer de vous en souvenir en disant que <prgn>su</prgn> signifie
<em>Super User</em> bien que certains disent que c'est pour <em>Set
UserID</em> (positionne l'ID de l'utilisateur)).

<p>
Voici quelque chose à essayer. Loguez-vous en tant que vous-même,
c'est-à-dire, en n'étant pas root. Après, votre session devrait
ressembler à quelque chose comme cela:

<p>
<example>
$ whoami                  Vérifie votre nom d'utilisateur
username                  Renvoie votre nom d'utilisateur
$ su                      Demande au système les droits super-utilisateurs
Password:                 Taper votre mot de passe root ici
machine:~# whoami
root                      Vous êtes maintenant root
machine:~# exit           Sort de votre shell root
$ exit                    Sort de votre shell "normal"
</example>

<p>
Lorsque vous faîtes des tâches d'administration système, vous devriez
les faire autant que possible en tant que vous-même. Ensuite,
utilisez <prgn>su</prgn> pour la partie qui recquiert les privilèges
de root. Pour le faire, taper <prgn>su user</prgn> où
<prgn>user</prgn> est l'utilisateur que vous voulez devenir. Vous
devrez connaître le mot de passe de l'utilisateur en question,
bien-sûr, à moins que vous ne soyez root à ce moment-là ou bien que
l'utilisateur n'ait pas de mot de passe.
</sect>

<sect> Consoles virtuelles

<p>
Le noyau Linux supporte les consoles virtuelles. Ceci permet de faire
de votre simple écran et clavier un système de type terminaux
multiples connectés au même système. Heureusement, l'utilisation des
consoles virtuelles est triviale sous Debian: il y a des touches
dédiées pour aller d'une console à l'autre rapidement. Pour l'essayer,
loguez dans votre système puis pressez sur <em>Alt-F2</em> (appuyez
simultanément sur la touch <em>Alt</em> et sur <em>F2</em> qui la
touche de fonction numéro deux).

<p>
Vous devriez vous retrouver avec une demande de login. Ne paniquez
pas. Vous êtes maintenant sur la console virtuelle (<em>VC</em> pour
<em>virtual console</em> en anglais) numéro deux ! Loguez-vous et
faîtes quelque chose - quelques commandes <prgn>whoami</prgn> ou
n'importe quoi d'autre - pour vous assurez qu'il s'agit bien d'un
nouveau shell. Maintenant vous pouvez retourner à la console numéro un
en pressant <em>Alt-F1</em>. Ou bien vous pouvez aussi aller sur la
console numéro trois avec <em>Alt-F3</em>.

<p>
Debian est fourni avec six consoles actives par défaut, qui sont
accessibles avce la combinaison de la touche <em>Alt</em> et des
touches de fonctions <em>F1</em> jusqu'à <em>F6</em>. (Techniquement,
il y a plus de six consoles actives mais seules six sont accessibles
pour vous loguer. Les autres sont réservées pour le système X-Window
ou d'autres tâches).

<p>
Si vous utilisez le système X-Window, il se lance généralement sur la
première console virtuelle non utilisable - probablement la
sept. Dès-lors, pour passer de la console virtuelle sous X à une des
six autres consoles, vous devez ajouter la touche <em>Ctrl</em> à la
séquence de touches. Ainsi, il faut faire <em>Ctrl-Alt-F1</em> pour
aller à la console virtuelle numéro un. Mais vous pouvez aller d'une
console texte vers une console X en n'utilisant que la touche
<em>Alt</em>. Si vous ne quitter jamais X, vous n'avez pas à vous
inquiéter à ce sujet, X passera automatiquement sur sa console
virtuelle au démarrage,

<p>
Une fois que vous les aurez maîtrisées, les consoles virtuelles
deviendront certainement un outil indispensable pour faire plusieurs
choses en même temps. (Le système X-Window offre la même
fonctionnalité, au détail près qu'il s'agit de fenêtres multiples
plutôt que de consoles) Vous pouvez lancer différents programmes dans
chaque console virtuelle ou vous loguer en root dans une et en
vous-même dans une autre. Ou bien chacun dans la famille n'utilise que
sa console virtuelle. Ceci est particulièrement pratique si vous
utilisez X car dans ce cas, vous pouvez lancer plusieurs sessions X en
même temps dans différentes consoles.
</sect>

<sect> Arrêter le système

<p>
<em>N'éteignez pas simplement l'ordinateur ! Vous risquez de perdre
des données de valeurs !</em>

<p>
Si vous êtes le seul utilisateur de la machine, vous pouvez avoir
envie de l'éteindre une fois votre travail terminé.

<p>
Pour éviter de fatiguer certains composants, il est recommandé de
n'éteindre sa machine qu'une fois par jour, lorsque tout le travail
est terminé. L'allumage et l'arrêt des ordinateurs sont les deux
causes principales d'usure et de fatigue des composants internes de
l'ordinateur. Allumer et fermer votre ordinateur une fois par jour est
certainement le meilleur compromis entre votre facture d'électricité
et la durée de vie de votre machine.

<p>
C'est une mauvaise chose que d'éteindre l'ordinateur en appuyant
simplement sur le bouton d'alimentation du courant lorsque vous avez
fini de travailler. C'est aussi une mauvaise idée que de rebooter la
machine (avec le bouton <em>Reset</em>) sans avoir pris auparavant
quelques précautions. Le noyau Linux, pour augmenter ses performances,
utilise un <em>cache disque</em>. Cela signifie qu'il garde
temporairement en mémoire certaines informations stockées sur le
disque. Puisque la mémoire est des milliers de fois plus rapide qu'un
disque dur, certaines opérations sur les fichiers sont ainsi beaucoup
plus rapides. Périodiquement, ces informations en mémoire sont
retranscrites sur le disque. Cette opération est appelée
<em>syncing</em>. En vue d'éteindre ou de rebooter votre machine, il
est nécessaire de lui dire de tout nettoyer en mémoire et de le placer
sur l'unité de stockage permanent.


<p>
Pour rebooter, tapez simplement <prgn>reboot</prgn> ou appuyez sur
<em>Alt-Ctrl-Suppr</em>.

<p>
Pour éteindre l'ordinateur il vous faut vous loguer en tant que
root. Vous n'avez alors qu'à taper la commande <prgn>shutdown -h
now</prgn>. Le système va alors dérouler la procédure d'extinction, y
compris la commande <prgn>sync</prgn> qui nettoye le cache disque
comme décrit précédemment. Lorsque vous apercevez <em>System
halted</em>, il est possible d'éteindre sans danger l'ordinateur. Si
vous avez un BIOS qui supporte l'APM (<em>Advanced Power
Management</em>) et un noyau aussi, l'ordinateur peut se couper tout
seul et ainsi vous épargner des problèmes. APM est très commun pour
les ordinateurs portables et on le trouve aussi parfois dans certaines
cartes mères d'ordinateurs de bureau.

</sect>

</chapt>

-- 
      |\      _,,,---,,_       Patrice KARATCHENTZEFF  
ZZZzz /,`.-'`'    -.  ;-;;,_   mailto:pkarat@club-internet.fr 
     |,4-  ) )-,_. ,\ (  `'-'         p.karatchentzeff@free.fr
    '---''(_/--'  `-'\_)





Reply to: