On 9/11/19 10:33 PM, Basile
Starynkevitch wrote:
Et toi Stéphane, tu es (d'après ta signature) un authentique
universitaire. Je t'imagine bien plus jeune que moi (60 ans).
J'ai pleins de copains dans le vrai secteur académique (profs à
Paris 6, chercheurs INRIA ou CNRS - souvent embauchés chez
Google ou Facebook ou autre). Tous me disent que la politique
constante des gouvernements (depuis au moins Sarkozy, et
probablement Mitterand, et encore plus maintenant) a pour but de
transposer le "modèle" CEA à l'ensemble de la recherche publique
française.
Moi je suis au CEA parce que, quand j'avais 25 ou 30 ans, je
n'ai pas réussi à être un universitaire (et à l'époque, j'en
rêvais chaque jour). Nul n'est parfait, et certainement pas moi.
D'un autre côté j'ai gagné environ 30% de plus chaque année
qu'un noble universitaire. L'aspect de la soi-disante recherche
"proche de la technologie" me plaisait déjà bien et me plaît
toujours (je n'ai pas une culture assez abstraite, mais une
manière de pensée essentiellement expérimentale; je publie fort
peu car d'une part je ne suis pas payé pour ça et d'autre part
je manque de confiance en moi et je n'ai pas l'esprit
théoricien). Mais les grilles salariales du CEA sont parallèles
mais supérieures à celles de l'université. Les indemnités de
mission sont exactement les mêmes.
Alors, dans 5 ou 10 ans, quand ton université aura adopté le
"business model CEA/LIST" -il est à mon
avis durablement dominant- c'est toi (ou des proches
collègues) qui pourrais avoir envie de te suicider sur ton lieu
de travail, et moi, en retraite, je coulerais des jours encore
heureux, devant mon clavier Linuxien.
Chacun son tour, mais ne sois pas trop pressé :-)
Et je précise aux autres lecteurs de cette liste que:
1. les ordres de missions professionnels de Stéphane Ascoet comme
de Basile Starynkevitch portent ce logo:
(et je suis un grand sentimental mais à 60 ans je suis encore
fier de la servir)
2. Le business model du CEA/LIST comme celui des universités
françaises est défini par le Parlement
français et le Gouvernement
français. Pour l'instant, les deux sont (assez) démocratiquement
élus (avec des imperfections).
3. Je n'ai pas vraiment l'âme d'un révolutionnaire. J'ai comme
tout un chacun mes compromissions. Stéphane Ascoet a aussi les
siennes.
4. Chaque euro de la paie -en 2019- de Stéphane Ascoet comme de
celle de Basile Starynkevitch est fourni (indirectement) par des
contribuables français ou européens (ou par le service
de la dette, qu' "on" devra rembourser un jour ou l'autre).
En américain:
It is the economy, stupid!
Librement
--
Basile STARYNKEVITCH == http://starynkevitch.net/Basile
opinions are mine only - les opinions sont seulement miennes
Bourg La Reine, France; <basile@starynkevitch.net>
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