Bref historique de Debian Projet de documentation Debian debian-doc@lists.debian.org Pour la traduction française : Patrice Karatchentzeff p.karatchentzeff@free.fr Simon Paillard (actuel)simon.paillard@enst-bretagne.fr 2.5 (dernière révision le 10 août 2005) Ce document décrit l'histoire et les objectifs du projet Debian. Ce document peut être librement redistribué ou modifié tant que vos modifications sont clairement mentionnées.

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Les contributions significatives à l'élaboration du présent document ont été faites par : Bdale Garbee bdale@debian.org Hartmut Koptein koptein@debian.org Nils Lohner lohner@debian.org Will Lowe lowe@debian.org Bill Mitchell Bill.Mitchell@pobox.com Ian Murdock imurdock@debian.org Martin Schulze joey@debian.org Craig Small csmall@debian.org

Ce document est actuellement maintenu principalement par Bdale Garbee bdale@debian.org. Introduction — Qu'est-ce que le Projet Debian ?

est un groupement de volontaires du monde entier qui aspirent à réaliser un système d'exploitation composé uniquement de logiciels libres. Le produit principal du projet à ce jour est la distribution Debian GNU/Linux, qui inclut le noyau Linux et des milliers d'applications préempaquetées. De nombreux types de microprocesseurs sont supportés tels les Intel i386 et toutes versions ultérieures, l'Alpha, l'ARM, les Intel IA-64, les Motorola 68k, les MIPS, les PA-RISC, les PowerPC, les Sparc (et UltraSparc), les IBM S/390 et Hitachi SuperH.

Debian est l'initiateur de l', une organisation à but non lucratif établie à New-York. La SPI a été fondée pour aider Debian, et toute autre organisation du même type, à développer et distribuer du matériel et du logiciel libre. Entre autres choses, SPI fournit un mécanisme autorisant le Projet Debian à accepter des dons déductibles d'impôt aux États-Unis.

Pour plus d'informations sur les logiciels libres, voir le et les principes du logiciel libre selon Debian, ou la page Comment tout a débuté

Le projet Debian fut officiellement fondé par Ian Murdock sur . À cette époque, le concept de « distribution » Linux était totalement nouveau. Ian avait l'intention de faire de Debian une distribution qui serait réalisée de manière ouverte, dans l'esprit de Linux et de GNU (pour plus de détails, lisez son manifeste disponible en annexe de ce document). La création de Debian a été sponsorisée par le projet GNU de la FSF pendant un an (de novembre 1994 à novembre 1995).

Debian voulait être élaborée soigneusement et consciencieusement, maintenue et supportée avec autant d'attention. Cela a commencé par un petit groupe de hackers du logiciel libre, qui grandit pour devenir une grande communauté organisée de développeurs et d'utilisateurs.

Debian est la seule distribution ouverte aux contributions de tout développeur ou utilisateur. C'est le seul distributeur Linux majeur qui n'est pas une entité commerciale. C'est le seul projet important disposant d'une constitution, d'un contrat social, et de chartes pour organiser le projet. Debian est également la seule distribution « microempaquetée » utilisant des informations détaillées sur les dépendances entre les paquets, afin d'assurer la cohérence du système lors des mises à jour.

Pour atteindre et maintenir de hauts standards de qualité, Debian a adopté un vaste ensemble de chartes et de procédures pour l'empaquetage et la mise à disposition des logiciels. Ces standards sont soutenus par des outils, de l'automatisation et de la documentation qui implémentent tous les éléments clés de Debian d'une manière ouverte et transparente. Comment prononcer Debian

La prononciation officielle de Debian est « déb-yann ». Le nom tire son origine des prénoms du créateur de Debian, Ian Murdock, et de sa femme, Debra. Direction

Debian a eu plusieurs chefs depuis ses débuts en 1993.

Ian Murdock a fondé Debian en août 1993 et a mené le projet jusqu'en mars 1996.

Bruce Perens a dirigé Debian d'avril 1996 à décembre 1997.

Ian Jackson a dirigé Debian de janvier 1998 à décembre 1998.

Wichert Akkerman a dirigé Debian de janvier 1999 à mars 2001.

Ben Collins a dirigé Debian d'avril 2001 à avril 2002.

Bdale Garbee a dirigé Debian d'avril 2002 à avril 2003.

Martin Michlmayr a dirigé Debian de mars 2003 à mars 2005.

Branden Robinson a été élu en avril 2005 et est notre chef de projet actuel. Les versions de Debian

Debian 0.01 jusqu'à 0.90 (d'août à décembre 1993)

Debian 0.91 (janvier 1994) : cette version avait un système de paquets simpliste qui permettait d'installer et de désinstaller des paquets. Le projet est passé à plusieurs dizaines de personnes à ce moment.

Debian 0.93R5 (mars 1995) : la responsabilité de chaque paquet a été clairement assignée à un développeur à partir de cette date, et le gestionnaire de paquets (dpkg) a été utilisé pour installer les paquets après l'installation d'un système de base.

Debian 0.93R6 (novembre 1995) : apparition de dselect. Ce fut la dernière version de Debian au format a.out. Il y avait environ 60 développeurs. Le premier serveur master.debian.org a été construit par Bdale Garbee et hébergé par HP, parallèlement au développement de la version 0.93R6. Le déploiement d'un serveur maître explicite, sur lequel les développeurs Debian construiraient chaque version, a conduit directement à la création d'un réseau de miroirs Debian, et indirectement au développement de nombreuses chartes et procédures utilisées aujourd'hui pour gérer le projet.

Debian 1.0 n'est jamais parue : « Accidently Infomagic », un revendeur de cédéroms, livra la version de développement de Debian sous le nom 1.0. En décembre 1995, Debian et Infomagic annoncèrent conjointement que cette version était déclarée radiée. Bruce Perens expliquait alors que les fichiers présents dans le « InfoMagic Linux Developer's Resource 5-CD Set November 1995 » annoncé comme « Debian 1.0 » ne constituaient pas la version 1.0 de Debian, mais une version de développement précédente qui n'était que partiellement au format ELF, ne s'amorçait probablement pas correctement, et ne représentait pas la qualité d'un système Debian officiel. Pour éviter la confusion entre cette version prématurée et la version réelle de Debian, le projet Debian a renommé sa version suivante « Debian 1.1 ». La version prématurée de Debian 1.0 sur cédérom n'est pas reconnue et ne devrait pas être utilisée.

Debian 1.1 Buzz (17 juin 1996) : ce fut la première version de Debian portant un nom de code. Il a été choisi, comme tous les autres par la suite, d'après les personnages du film Toy Story... et dans le cas présent d'après celui de Buzz Lightyear (Buzz l'éclair). À ce moment, Bruce Perens prenait la succession de Ian Murdock à la direction du projet Debian. Celui-ci travaillait alors pour Pixar, la société qui produisait ce film... Cette version était 100 % ELF, utilisait le noyau Linux 2.0 et contenait 474 paquets.

Debian 1.2 Rex (12 décembre 1996) : nom extrait du dinosaure en plastique du film. 848 paquets et 120 développeurs.

Debian 1.3 Bo (5 juin 1997) : nom extrait de « Bo Beep », la bergère. 974 paquets et 200 développeurs.

Debian 2.0 Hamm (24 juillet 1998) : nom extrait du cochon du film. Première version de Debian à supporter l'architecture 68k de Motorola. Cette version (dirigée par Ian Jackson comme chef de projet) a marqué la transition vers la bibliothèque libc6, proposait plus de 1500 paquets et comptait 400 développeurs.

Debian 2.1 Slink (9 mars 1999) : première version de Debian à supporter l'architecture et . Cette version, alors que Wickert Akkerman était chef du projet, contenait environ 2250 paquets sur deux cédéroms officiels et incluait apt, la nouvelle interface de gestion de paquets. Largement imité, apt réglait les problèmes engendrés par la croissance continuelle de Debian, et a établi un nouveau paradigme de l'obtention et de l'installation de paquets sur des systèmes d'exploitations Open Source.

Debian 2.2 Potato (15 août 2000) : nom de « M. Patate » du film. Cette version a ajouté le support des architectures et . Alors que Wichert était toujours chef du projet, cette version comportait plus de 3900 paquets binaires provenant de plus de 2600 paquets de sources maintenus par plus de 450 développeurs Debian.

Debian 3.0 Woody (19 juillet 2002) : nom du personnage principal du film : « Woody » le cowboy. Encore d'autres architectures ont été ajoutées à cette version : , , , et . C'est aussi la première version à inclure des logiciels de chiffrement en raison des restrictions à l'exportation aux États-Unis, et également la première à inclure KDE, maintenant que les problèmes de licence de QT étaient résolus. Cette version (avec Bdale Garbee récemment élu chef du projet) contenait environ 8500 paquets binaires sur 7 cédéroms dans la version officielle.

Debian 3.1 Sarge (6 juin 2005) : nom du sergent des hommes de l'armée de plastique vert. Aucune nouvelle architecture n'a été ajoutée à cette version, bien qu'un portage AMD64 non officiel ait été publié au même moment et distribué sur le . Cette version comporte un nouvel installateur : debian-installer, un logiciel modulaire gérant la détection automatique de matériel ainsi que l'installation silencieuse, et qui a été traduit intégralement dans plus de trente langues. Ce fut aussi la première version incluant un suite bureautique complète : OpenOffice.org. Alors que Branden Robinson venait juste d'être élu chef du projet Debian, cette version comportait plus de 15000 paquets binaires sur 14 cédéroms dans la version officielle, préparés par plus de 1600 développeurs Debian. Historique détaillé Les versions 0.x

Debian est né en août 1993 grâce à Ian Murdock, alors étudiant à l'université de Purdue, aux États-Unis. Debian fut soutenue par le projet GNU de la , l'association créée un an auparavant par Richard Stallman et associée à la Gnu Public License (NdT : Licence Publique Générale) (GPL), de novembre 1994 jusqu'à novembre 1995.

Les versions 0.01 jusqu'à 0.90 de Debian ont été publiées entre août et décembre 1993. Ian Murdock écrivait alors :

« La version 0.91 de Debian a été publiée en janvier 1994. Elle avait un système primitif de gestion de paquets qui permettait aux utilisateurs de manipuler les paquets mais n'autorisait pas grand chose d'autre (il ne possédait certainement pas de dépendances ou d'options analogues). À ce moment-là, quelques dizaines de personnes travaillaient sur Debian, même si je devais toujours assembler les versions moi-même. La version 0.91 fut la dernière version faite de cette manière. »

« Une grande partie de l'année 1994 a été consacrée à organiser le projet Debian de façon à ce que les autres puissent plus directement contribuer, comme pour la réalisation de dpkg (Ian Jackson fut très largement responsable de cette dernière). Si je me souviens bien, il n'y a pas eu de version officielle en 1994, bien que nous en avions eu un certain nombre en interne, à chaque fois que nous progressions dans l'avancement de la distribution. »

« La Debian 0.93, en version 5, est sortie en mars 1995 et a été la première version « moderne » de Debian : il n'y avait jamais eu autant de développeurs (bien que je ne puisse me rappeler combien), chacun maintenait ses propres paquets et dpkg était utilisé pour installer et maintenir tous ces paquets après l'installation du système de base. »

« La Debian 0.93, en version 6, est sortie en novembre 1995 et a été la dernière version au format a.out. Il y avait environ 60 développeurs pour maintenir les paquets de la version 0.93R6. Si je me souviens bien, dselect a fait son apparition dans cette version. »

Ian Murdock fait aussi remarquer que la Debian 0.93R6 « ... a été ma version favorite de Debian » bien qu'il admette la possibilité d'être de parti pris, alors qu'il avait arrêté de travailler activement sur le projet en mars 1996 durant la pré-production de la Debian 1.0. Cette dernière fut renommée 1.1 pour éviter toute confusion avec un fabricant de cédérom qui avait nommé faussement 1.0 une version précédente. Cet incident mena au concept d'images ISO « officielles », de façon à éviter aux vendeurs ce genre de bévue.

Durant le mois d'août 1995 (entre les versions 0.93R5 et 0.93R6 de Debian), Hartmnut Koptein a débuté le premier portage de Debian pour la famille des Motorola m68k. Il disait que « de nombreux paquets étaient construits autour de l'architecture i386 (« petit-boutiste », -m486, -O6 et tout ce genre d'options de la bibliothèque libc4) et que cela a été un travail énorme que d'avoir une base de paquets de départ sur ma machine (un Atari Medusa 68040, 32 MHz). Après trois mois (en novembre 1995), j'ai mis à disposition 200 paquets, sur les 250 disponibles, tous pour la bibliothèque libc5 ! ». Plus tard, il commença un autre portage avec Vincent Renardias et Martin Schulze, pour la famille des PowerPC.

Depuis ce moment-là, le projet Debian s'est développé en incluant de nombreux vers d'autres architectures, ainsi qu'un portage vers un nouveau noyau (différent de Linux), le micronoyau GNU Hurd.

Un des tout premiers membres du projet, Bill Mitchell, se rappelle au sujet du noyau Linux :

« ... On devait être entre la version 0.99r8 et 0.99r15 lorsqu'on a débuté. Pendant très longtemps, j'étais capable de construire un noyau en moins de 30 minutes sur une machine dotée d'un 386 à 20 MHz, et j'étais ainsi capable d'installer une Debian dans le même temps avec moins de 10 Mo d'espace disque. »

« ... Je me souviens que l'équipe initiale comprenait Ian Murdock, moi-même, Ian Jackson, un autre Ian dont le nom de famille m'échappe, Dan Quinlan, et quelques autres personnes dont je ne me souviens pas des noms. Matt Welsh faisait aussi partie du groupe initial, ou l'a rejoint à ses tout débuts (il a depuis quitté le projet). Quelqu'un a créé une liste de discussions et nous nous sommes mis au travail. »

« Si je me souviens bien, nous ne sommes pas partis d'un plan défini, et nous n'avons pas commencé en définissant des objectifs avec une approche très organisée. Dès le début, si je ne me trompe pas, nous avons rassemblé aléatoirement les sources d'un certain nombre de paquets. Avec le temps, nous avons fini par finaliser une collection de composants qui seraient nécessaires au cœur de la distribution : le noyau, un shell, update, getty, de nombreux autres programmes et fichiers de configuration requis pour initialiser le système ainsi que tout un jeu d'utilitaires. » Le premier gestionnaire de paquets de Debian

Aux tout premiers pas du projet, ses membres considérèrent de ne distribuer que les paquets source. Chaque paquet serait composé du code source amont ainsi que d'une rustine pour Debian. Les utilisateurs n'auraient alors qu'à « détarer » les sources, appliquer les rustines puis et ensuite compiler eux-mêmes. Ils ont cependant compris très tôt qu'une distribution sous forme d'exécutables serait nécessaire. Le premier outil d'empaquetage, écrit par Ian Murdock et appelé dpkg, créait un paquet dans un format binaire spécifique à Debian et pouvait être utilisé plus tard pour dépaqueter et installer les fichiers d'un paquet.

Ian Jackson a ensuite rapidement repris le développement de l'outil d'empaquetage, en renommant l'outil en lui-même dpkg-deb et en écrivant une interface qu'il appela dpkg pour faciliter l'utilisation de dpkg-deb et introduire les notions de dépendances et conflits du système Debian d'aujourd'hui. Les paquets fabriqués à partir de ces outils possédaient un en-tête avec la version de l'outil utilisé pour créer le paquet et un fichier à l'intérieur duquel se trouvait l'archive sous forme de « tarball », lequel était séparé de l'en-tête par des informations de contrôle.

C'est à ce moment qu'un débat a pris forme au sein des membres du projet. Certains préconisaient l'abandon du format spécifique de Debian créé par dpkg-deb en faveur du format de l'outil ar. Après de nombreuses versions de formats de fichiers, et autant d'adaptations des outils d'empaquetage, le format ar fut adopté. La valeur ajoutée de ce changement fut la possibilité pour un paquet Debian d'être dépaqueté sur n'importe quel système Unix sans avoir besoin de lancer un exécutable auxiliaire. En d'autres mots, seuls les outils standards présents sur chaque système Unix comme 'ar' ou 'tar' sont nécessaires au dépaquetage d'un paquet binaire Debian pour en examiner son contenu. Les versions 1.x

Lorsque Ian Murdock quitta Debian, il nomma Bruce Perens comme successeur. Bruce s'était initialement intéressé à Debian alors qu'il essayait de créer une distribution de Linux sur cédérom nommée « Linux for Hams », qui devait inclure tous les logiciels Linux intéressant les opérateurs de radioamateur. Constatant que le cœur du système Debian nécessitait encore bien plus de développement pour correspondre à son projet, Bruce s'est mis à travailler intensivement sur le système de base et les outils relatifs à l'installation, en remettant ses projets à plus tard. Son travail incluait l'assemblage (avec Ian Murdock) du premier ensemble des scripts d'installation de Debian, qui ont permis de créer la disquette de secours actuellement utilisée.

Ian Murdock raconte :

« Bruce fut le candidat naturel à ma succession car il maintenait le système de base depuis près d'un an. Il a pu ainsi combler le vide dû au fait que le temps que je pouvais consacrer à Debian déclinait rapidement. »

Il lança un certain nombre d'éléments importants du projet, incluant la coordination des efforts pour écrire les principes du logiciel libre selon Debian et le Contrat Social de Debian ainsi que le démarrage de l'Open Hardware Project. Pendant la durée de son rôle de chef de projet, Debian a gagné des parts de marché et une réputation de plate-forme pour utilisateurs de Linux sérieux et compétents.

Bruce Perens a été aussi à l'origine de la création de . Bien qu'originellement conçue afin de donner au projet Debian une entité légale pour accepter les dons, ses objectifs évoluèrent rapidement pour inclure le soutien aux projets de logiciels libres en dehors du projet Debian.

Voici les différentes versions de Debian sorties pendant cette période :

1.1 Buzz, sortie en juin 1996 (474 paquets, noyau 2.0, entièrement au format ELF, dpkg) ; 1.2 Rex, sortie en décembre 1996 (848 paquets, 120 développeurs) ; 1.3 Bo, sortie en juillet 1997 (974 paquets, 200 développeurs).

Il y a eu quelques versions intermédiaires pour la version 1.3, la dernière portant le numéro 1.3.1R6.

Bruce Perens a été remplacé par Ian Jackson comme chef de projet Debian au début du mois de janvier 1998, après avoir amené le projet à la préparation de la version 2.0. Les versions 2.x

Ian Jackson est devenu le responsable du projet Debian au début de l'année 1998 et tout de suite après vice-président de la Software in the Public Interest. Après la démission du trésorier (Tim Sailer), du président (Bruce Perens) et du secrétaire (Ian Murdock), il est devenu président et trois nouveaux membres furent choisis : Martin Schulze (vice-président), Dale Scheetz (secrétaire) et Nils Lohner (trésorier).

La version 2.0 de Debian (Hamm) est sortie en juillet 1998 pour les architectures de processeurs Intel i386 et Motorola 68000. Cette version se caractérise par l'introduction d'une nouvelle version des bibliothèques C (libc6 reposant sur la glibc2). Au moment de sa sortie, il y avait plus de 1500 paquets maintenus par plus de 400 développeurs Debian.

Wichert Akkerman a succédé à Ian Jackson comme chef de projet Debian en janvier 1999. La a été le 9 mars 1999, après avoir été retardée pendant une semaine par l'arrivée de problèmes de dernière minute.

Debian 2.1 (Slink) gérait officiellement deux nouvelles architectures : et . Les paquets de X-Window ont été profondément réorganisés par rapport aux précédentes versions. Elle incluait aussi apt, l'interface de gestion de paquets de la génération suivante. De plus, cette version de Debian a été la première à nécessiter deux cédéroms pour le « jeu de cédéroms officiels » ; elle contenait environ 2250 paquets.

Le 21 avril 1999, et le concrétisèrent une alliance avec Debian lorsque Corel affirma son intention de fabriquer une distribution Linux basée sur Debian et l'environnement de bureau du projet KDE. Durant le printemps et l'été suivant, une autre distribution basée sur Debian fit son apparition, . Le projet Debian choisit alors un nouveau

Un nouveau portage, unique en son genre, débuta à ce moment avec le . C'est la première tentative d'utiliser un noyau non-Linux, avec le , une version du micronoyau GNU Mach.

Debian 2.2 (Potato) est sortie le 15 août 2000 pour les architectures de processeurs Intel i386, Motorola 68000, Alpha, SUN Sparc, PowerPC et ARM. Elle a été la première version à inclure les portages pour PowerPC et ARM. Au moment de sa sortie, il y avait plus de 3900 paquets binaires et 2600 paquets sources maintenus par plus de 450 développeurs Debian.

Debian 2.2 a montré comment un projet de logiciel libre pouvait mener à un système d'exploitation moderne malgré tous les problèmes liés. Un groupe d'intérêt étudia en détail ce processus dans un article appelé , dont voici un extrait :

« [...] nous avons utilisé le système sloccount de David A. Wheeler pour déterminer le nombre de lignes de code source physiques (SLOC) de Debian 2.2 (Potato). Nous avons montré que Debian 2.2 contenait plus de 55 millions de SLOC physiques (presque deux fois plus que Red Hat 7.1, sortie environ 8 mois plus tard), et démontrant que le modèle de développement de Debian (basé sur le travail d'un groupe important de développeurs volontaires répartis dans le monde) est au moins aussi efficace que d'autres méthodes de développement [...] Nous avons également montré que si Debian avait été développée avec les méthodes propriétaires habituelles, le modèle COCOMO estime que le coût de Debian 2.2 aurait été proche de 1,9 milliard de dollars américains. De plus, nous avons fourni une analyse des langages de programmation utilisés dans la distribution (C à 70 %, C++ à 10 %, LISP et Shell à 5 %, puis les autres), et des paquets les plus importants (Mozilla, le noyau Linux, PM3, XFree86, etc.). » Les versions 3.x

Avant même que la sortie de Woody puisse être préparée, un changement du système des archives sur ftp-master devait être effectué. Les dépôts de paquets ont été mi-décembre 2000, pour permettre les distributions spécifiques, telle que la nouvelle distribution de test (testing) utilisée pour la première fois pour rendre Woody prête à être distribuée. Un dépot de paquet n'est qu'une collection des différentes versions d'un paquet donné, depuis lequel de nombreuses distributions (actuellement experimental, unstable, testing et stable) peuvent extraire des paquets, qui sont ensuite inclus dans le fichier « Packages » de la distribution.

Au même moment la nouvelle distribution Testing fut introduite. Le principe était de déplacer dans Testing les paquets de Unstable annoncés stables, après une période de quelques semaines. Ceci a été introduit pour réduire le temps de gel et donner au projet la possibilité de préparer une nouvelle version à n'importe quel moment.

À cette époque, une partie des sociétés qui distribuaient des versions modifiées de Debian ferma définitivement. Corel vendit sa division Linux lors du premier trimestre 2001, Stormix déclara sa faillite le 17 janvier 2001, et Progeny stoppa le développement de sa distribution le 1er octobre 2001.

Le gel de la version suivante commença le 1er juillet 2001. Cependant, un peu plus d'un an a été nécessaire au projet pour sortir la version suivante, en raison de , de l'introduction de logiciels de chiffrage dans l'archive principale, et des changements de l'architecture sous-jacente (l'architecture du dépôt d'entrée des paquets et du dépôt de sécurité). Pourtant, pendant ce temps, la version stable (Debian 2.2) a été révisée jusqu'à sept fois, deux chefs du projet ont été élus : Ben Collins (en 2001) et Bdale Garbee. De plus, le travail de Debian sur d'autres sujets que l'empaquetage continuait à croître, entre autres l'internationalisation, le site web de Debian (plus d'un millier de pages) traduit dans plus de 20 langues, et le programme d'installation de la future version était prêt dans 23 langues. Les deux projets internes Debian Junior (pour les enfants) et Debian Med (pour les cabinets médicaux et la recherche) ont démarré lors du processus de sortie de Woody, dans l'objectif de rendre Debian adaptée à ces tâches.

Le travail autour de Debian n'a pas fait cesser l'organisation d'une rencontre annuelle appelée par les développeurs. La première réunion a eu lieu du 2 au 5 juillet en parallèle des Rencontres du Logiciel Libre (RLL) à Bordeaux (France) et a regroupé environ quarante développeurs Debian. La seconde conférence s'est déroulé le 5 juillet 2002 à Toronto (Canada) et a rassemblé plus de 80 participants.

Debian 3.0 (Woody) est sortie le 19 juillet 2002 pour les architectures de processeurs Intel i386, Motorola 68000, Alpha, SUN Sparc, PowerPC, ARM, HP PA-RISC, IA-64, MIPS, MIPS (DEC) et IBM s/390. Elle fut la première version à inclure les portages pour HP PA-RISC, IA-64, MIPS, MIPS (DEC) et IBM s/390. Au moment de sa sortie, il y avait plus de 8500 paquets binaires maintenus par plus d'un millier de développeurs Debian, et fut la première version à être disponible aussi bien sous forme de dévédérom que sous cédéroms.

Attendant la prochaine publication, les conférences Debian annuelles continuaient : la quatrième s'est tenue à Oslo du 18 juillet au 20 juillet 2003 avec plus de cent vingt participants, précédée d'un Debcamp du 12 juillet au 17 juillet. La cinquième conférence s'est tenue du 26 mai au 2 juin 2004 à Porto Alegre au Brésil et a rassemblé plus de cent soixante participants venant de vingt-six pays différents.

Debian 3.1 (Sarge) est sortie le 6 juin 2005 pour les mêmes architectures que Woody, bien qu'un portage AMD64 non officel ait été publié au même moment, en utilisant l'infrastructure d'hébergement du projet disponible à . Il y avait alors environ 15000 paquets binaires maintenus par plus de mille cinq cents développeurs Debian.

La version Sarge a connu de nombreux changements majeurs, principalement en raison du temps important pris pour stabiliser et publier la distribution. Cette version n'a pas seulement mise à jour plus de 73 % des logiciels fournis dans la version précédente, mais a aussi ajouté plus de logiciels que les précédentes versions, en doublant presque de taille, avec plus de 9000 nouveaux paquets dont la suite OpenOffice, le navigateur web Firefox et le client de courriel Thunderbird.

Cette version était livrée avec les séries 2.4 et 2.6 du noyau Linux, XFree86 4.3, GNOME 2.8 et KDE 3.3 ainsi qu'un installateur flambant neuf. Ce nouvel installateur a remplacé les disquettes d'amorçage vieillissantes par une conception modulaire, fournit des installations avancées (avec le support RAID, XFS et LVM) avec détection du matériel, et facilite ainsi les installations pour les novices, quelque soit l'architecture. Aptitude est devenu l'outil sélectionné pour la gestion des paquets. Le système d'installation peut aussi se vanter d'un support complet de l'internationalisation puisqu'il a été traduit dans environ quarante langues. La documentation : le manuel d'installation et les notes de publication, ont été rendus disponibles lors de la publication dans dix et quinze langues respectivement.

Cette version comprend les efforts des sous-projets Debian-Edu/Skolelinux, Debian-Med et Debian-Accessibility, qui ont augmenté le nombre de paquets éducatifs, liés au domaine médical ainsi que ceux spécialement conçus pour les personnes handicapées.

La sixième conférence Debian s'est tenue à Espoo en Finlande du 10 juillet au 17 juillet 2005 et a rassemblé plus de trois cents participants. Des de la conférence sont disponibles en ligne. Événements importants Juillet 2000 : décès de Joel Klecker

Le 11 juillet 2000, Joel Klecker, aussi connu sous le pseudonyme « Espy », a disparu à 21 ans. Personne ne savait que derrière le pseudonyme « Espy » sur #mklinux, les listes de diffusions ou les canaux de discussions Debian, il y avait un jeune homme souffrant d'une forme de . La plupart des gens le connaissaient seulement comme « le gars de la glibc et du powerpc chez Debian » et n'avaient aucune idée des difficultés que Joel combattait. Bien que physiquement réduit, il a partagé son grand esprit avec les autres.

Joel Klecker (alias Espy) sera regretté. Octobre 2000 : implémentation des dépôts de paquets

James Troup qu'il avait travaillé à réimplémenter les outils de maintenance de l'archive et était passé aux dépôts de paquets. Depuis cette date, les fichiers sont stockés à l'intérieur du répertoire du dépôt, dans un répertoire nommé d'après le paquet source correspondant. Les répertoires des distributions contiennent uniquement les fichiers des paquets qui contiennent des références au dépôt. Cela simplifie le cas des distributions qui se recoupent, comme la distribution de test ou la distribution instable. L'archive repose sur une base de données sous PostgreSQL, ce qui accélère les recherches. Mars 2001 : décès de Christopher Rutter

Le 1er mars 2001, Christopher Matthew Rutter (aussi connu sous le pseudonyme « cmr ») a été tué à l'âge de 19 ans en étant percuté par une voiture. Christopher était un jeune et célèbre membre du projet Debian, aidant au portage ARM.

Chris Rutter sera regretté. Mars 2001 : décès de Fabrizio Polacco

Le 28 mars 2001, Fabrizio Polacco a disparu des suites d'une longue maladie. Le projet Debian honore son bon travail ainsi que son fort dévouement à Debian et au logiciel libre. Les contributions de Fabrizio ne seront pas oubliées, les autres développeurs iront de l'avant pour continuer son travail.

Fabrizio Polacco sera regretté. Juillet 2002 : décès de Martin Butterweck

Le 21 juillet 2002, Martin Butterweck (aussi connu sous le pseudonyme « blendi ») a disparu après avoir combattu la leucémie. Martin était un jeune membre du projet Debian, qui avait rejoint récemment le projet.

Martin Butterweck sera regretté. Novembre 2002 : incendie d'un serveur Debian

Le 20 novembre 2002 aux environs de 8 heures CET, le centre des opérations réseau (NOC) de l'Université de Twente a pris feu. L'immeuble avait brûlé depuis la base. Les pompiers avaient abandonné tout espoir de pouvoir protéger la zone des serveurs. Le NOC hébergeait satie.debian.org qui contenait les archives de sécurité et non-US, de même que les bases de données des nouveaux responsables (nm) et de l'assurance qualité (qa). Debian a reconstruit ces services sur la machine klecker, qui avait récemment déménagé des États-Unis vers les Pays-Bas. Mai 2004 : décès de Manuel Estrada Sainz et Andrés García

Le 9 mai, Manuel Estrada Sainz (alias ranty) et Andrés García (alias ErConde) ont été tués dans un tragique accident de voiture en rentrant de la conférence sur les logiciels libres tenue à Valence, en Espagne.

Manuel Estrada Sainz et Andrés García seront regrettés. Juillet 2005 : décès de Jens Schmalzing

Le 30 juillet, Jens Schmalzing (alias jensen) a été tué dans un tragique accident sur son lieu de travail à Munich en Allemagne. Il était impliqué dans Debian comme responsable de plusieurs paquets, supporteur du portage PowerPC, membre de l'équipe du noyau, et a aidé à migrer le paquet du noyau pour PowerPC vers la version 2.6. Il maintenait également l'émulateur « Mac-on-Linux » et ces modules du noyau, et a aidé à la mise au point de l'installateur ainsi qu'aux activités locales à Munich.

Jens Schmalzing sera regretté. Et après ?

Le projet Debian continue son travail sur la distribution instable (nom de code Sid, d'après le démoniaque et instable gamin du film Toy Story, qui ne devrait jamais être lâché dans le monde réel). Sid est le nom permanent donné à la distribution instable qui est « Still in Development » (NDT : toujours en développement). La plupart des nouveaux paquets ou des paquets mis à jour sont placés dans cette distribution.

Il est prévu que la version de test (Testing) devienne la prochaine distribution stable, de nom de code Etch.

Pour Etch, Debian travaille à résoudre les avec la licence « Free Documentation License » (FDL) de la FSF, à faire de amd64 une architecture officielle, à introduire un système d'initialisation basé sur les dépendances ainsi que le support de SElinux. Les développeurs vont travailler sur beaucoup d'autres points pour Etch, mais ceux-ci ne sont pas encore publiés. Vous pouvez consulter la .

Les autres objectifs pour Etch déjà implémentés comprennent  l'introduction de l'authentification gpg des dépôts apt (fait en juin 2005), l'intégration de Xorg dans Debian pour remplacer Xfree86 (fini en juillet 2005) et l'intégration de marques dans les informations des paquets (fait en juillet 2005). Le Manifeste de Debian

Veuillez noter que ce document est fourni pour documenter l'histoire de Debian. Même si les idées générales s'appliquent encore, des détails ont changé.

Écrit par Ian A. Murdock Révisé le 01/06/94 Traduction française par Christophe Le Bars Qu'est-ce que Debian Linux ?

Debian Linux est une toute nouvelle sorte de distribution Linux. Au lieu d'être développée par une personne isolée ou un groupe, comme les autres distributions de Linux ont pu l'être dans le passé, Debian est développée de manière ouverte dans l'esprit de Linux et de GNU. Le premier objectif du projet Debian est de créer enfin une distribution qui vivrait selon la nature du nom Linux. Debian est soigneusement et consciencieusement construite et sera maintenue et supportée avec la même attention.

C'est aussi une tentative pour créer une distribution non commerciale qui sera capable de véritablement rivaliser sur le marché commercial. Elle sera éventuellement distribuée par la « Free Software Foundation » sur cédérom et « l'association Debian Linux » fournira la distribution sur disquette ou sur bande accompagnée de manuels imprimés, le support technique et les autres besoins de l'utilisateur final. Tout ceci sera disponible pour un peu plus que le prix de revient, et le bénéfice sera utilisé pour d'autres développements de logiciels libres pour tous les utilisateurs. Une telle distribution est essentielle pour le succès du système d'exploitation Linux sur le marché commercial et elle doit être faite par des organisations ayant la possibilité de faire progresser avec succès et de défendre l'informatique libre sans la pression du profit ou de la rentabilité. Pourquoi Debian a-t-elle été conçue ?

Les distributions sont essentielles pour le futur de Linux. En premier lieu elles éliminent le besoin pour l'utilisateur de repérer, télécharger, compiler, installer et d'intégrer un grand nombre d'outils essentiels permettant de construire un système Linux fonctionnel. Au lieu de cela, la charge de l'assemblage du système est supporté par le créateur de la distribution, dont le travail peut-être partagé par des milliers d'autres utilisateurs. La plupart des utilisateurs goûteront en premier lieu à Linux au travers d'une distribution et la plupart des utilisateurs continueront à utiliser une distribution pour profiter de ses avantages même lorsqu'ils seront familiers avec le système d'exploitation. Donc, les distributions jouent en fait un très grand rôle.

En dépit de leur importance évidente, les distributions ont peu attiré l'attention des développeurs. Il y a une simple raison à cela : elles ne sont ni faciles ni enthousiasmantes à construire et requièrent beaucoup d'effort continu de la part du créateur pour garder la distribution sans erreur et à jour. C'est une chose d'assembler un système à partir de rien; cela en est une autre de s'assurer que le système est facile à installer pour d'autres, qu'il est installable et utilisable avec une large variété de configurations matérielles, qu'il contient des logiciels que d'autres trouveront utiles et qu'il est mis à jour lorsque les composants eux-mêmes sont améliorés.

Beaucoup de distributions ont commencé comme des systèmes réellement bons, mais le temps passant, l'attention pour maintenir la distribution est devenue une préoccupation secondaire. La « Softlanding Linux System » (mieux connue comme SLS) est un cas exemplaire. C'est certainement la distribution Linux disponible contenant le plus de bogues et la plus mal maintenue; malheureusement, c'est certainement aussi la plus populaire. C'est, sans discussion, la distribution qui attire le plus l'attention des nombreux « distributeurs » commerciaux de Linux qui sont apparus pour capitaliser la popularité croissante du système d'exploitation.

C'est une mauvaise combinaison en fait, puisque la plupart des gens qui obtiennent Linux de ces « distributeurs » reçoivent une distribution Linux pleine de bogues et mal maintenue. Comme si cela ne suffisait pas, ces « distributeurs » ont une fâcheuse tendance à vanter de manière trompeuse des caractéristiques non fonctionnelles ou extrêmement instables de leurs produits. Ajouter cela au fait que l'acheteur attendra, bien sûr, que le produit corresponde à sa publicité et au fait que beaucoup pourront voir Linux comme un système commercial (ils ont aussi une tendance à ne pas mentionner que Linux est libre, ni qu'il est distribué sous la licence GNU). Enfin, ces distributeurs font aujourd'hui suffisamment d'argent avec leurs efforts pour justifier l'achat de pages de publicité plus importantes dans plus de journaux ; c'est un exemple classique d'un comportement inacceptable récompensé par ceux qui ne connaissent rien de mieux. Clairement, quelque chose doit être fait pour remédier à cette situation. Pourquoi Debian pourra tenter de mettre fin à ces problèmes?

Le processus d'élaboration de Debian est ouvert pour garantir que le système soit de la plus haute qualité et qu'il reflète les besoins de l'ensemble des utilisateurs. En impliquant des gens d'une grande variété de savoirs et d'horizons, Debian est capable d'être développée de manière modulaire. Ces composants sont de haute qualité car les personnes dotées d'une expertise dans un certain domaine auront l'opportunité de construire et de maintenir les composants individuels de ce domaine. Impliquer ces gens garantit aussi que des suggestions valables pour l'amélioration pourront être incorporées dans la distribution pendant son développement ; de cette façon, une distribution est créée basée sur les besoins et les désirs des utilisateurs plutôt que pour les besoins et les désirs d'un constructeur. C'est très difficile pour une personne seule ou un petit groupe d'anticiper ces besoins et ces désirs à l'avance sans une participation directe d'autres personnes.

Debian Linux sera aussi distribuée sur support physique par la « Free Software Foundation » et « l'association Debian Linux ». Ceci fournira Debian aux utilisateurs sans accès à Internet ou FTP et offrira des produits et des services tels que manuels imprimés et support technique à tous les utilisateurs du système. De cette manière, Debian pourra être utilisée par beaucoup plus de personnes et d'organisations qu'il ne serait possible autrement, le but étant d'offrir un produit de qualité et non des profits, et les bénéfices des produits et des services offerts pourront être utilisés pour améliorer le logiciel lui-même pour tous les utilisateurs qu'ils aient payés ou non pour l'obtenir.

La « Free Software Foundation » joue un rôle extrêmement important pour le futur de Debian. Par le simple fait qu'elle le distribuera, un message est envoyé au monde que Linux n'est pas un produit commercial et qu'il ne le sera jamais, mais que cela ne veut pas dire que Linux ne sera jamais capable de rivaliser commercialement. Pour ceux d'entre vous qui ne sont pas d'accord, je vous demande d'observer le succès du GNU Emacs et de GCC, qui ne sont pas des produits commerciaux mais qui ont eu malgré ça un impact certain sur le marché commercial.

Le temps est venu de se concentrer sur le futur de Linux plutôt que sur le but destructeur d'enrichir quelqu'un au détriment de la communauté Linux tout entière et de son futur. Le développement et la distribution de Debian ne sont peut-être pas la réponse aux problèmes que j'ai soulignés dans ce manifeste, mais j'espère qu'elle attirera au moins suffisamment l'attention sur ces problèmes pour permettre de les résoudre.